Léon Mirman
1865 - 1941
- Informations générales
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- Né le 28 janvier 1865 à Paris (Seine - France)
- Décédé le 11 novembre 1941 à Paris (Seine - France)
1865 - 1941
Né le 28 janvier 1865 à Paris.
Député de la Marne de 1893 à 1905.
Fils d'Auvergnat et de Picarde (comme il s'est qualifié lui-même à la tribune de la Chambre, le 9 décembre 1893) né dans une famille laïque et socialiste (ainsi qu'il le précise dans son livre Certitudes), il est reçu au concours de l'Ecole normale supérieure et, après avoir passé l'agrégation de mathématiques, est nommé professeur d'abord au lycée de Chartres, puis au lycée de Reims.
C'est là que se précise sa vocation politique. Ecrivant sous le nom de Jacques Français dans un journal socialiste Le Franc Parleur, l'électorat socialiste de Reims contraint ce pseudonyme à se démasquer et à se présenter aux élections législatives.
Le 3 septembre 1893, il est élu député de la 1re circonscription de Reims au second tour de scrutin par 8.817 voix contre 8.519 à Me Labori.
Son élection ne répondait pas aux vœux du gouvernement alors en place et il fut longtemps en butte aux attaques de la majorité.
Comme universitaire, il a été dispensé de service militaire, sous condition d'accomplir dix ans de professorat. Lors de son élection, il n'en avait accompli que neuf et il est prévenu qu'il va être appelé sous les drapeaux. La loi en vigueur imposant aux élus d'avoir satisfait leurs obligations militaires, son élection fut contestée : on le prétendait inéligible.
L'un des plus jeunes nouveaux députés (secrétaire d'âge), il prend pour la première fois la parole à la tribune de la Chambre, le 9 décembre 1893, dans le débat sur la validation de son élection et c'est alors qu'il descendait de la tribune, que l'anarchiste Vaillant lança d'une des galeries publiques une bombe dont l'explosion blessa de nombreuses personnes.
Son élection fut validée, mais le ministre de la Guerre ne l'oublia pas pour autant : un message lu à la séance du 30 octobre 1894 annonça l'incorporation de Mirman pour le 16 novembre. Le débat qui suivit cette lecture provoqua une vive émotion dans les deux Chambres à la pensée qu'un élu du pays se trouvait dans l'impossibilité matérielle d'exercer son mandat. On reprit l'étude des propositions relatives aux obligations militaires des membres du Parlement et on aboutit à la loi du 20 juillet 1895, dont l'article 2 disposait qu'en temps de paix, ceux-ci ne pourraient faire aucun service militaire pendant les sessions, si ce n'est de leur propre consentement et après avis favorable de leur assemblée.
Mirman est donc incorporé au 29e bataillon de chasseurs, à Vincennes, sous les ordres du capitaine Pétain.
Le général Mercier, ministre de la Guerre, ne le perd pas de vue : il est puni parce qu'il refuse de désavouer sa signature que son « groupe » a mise à son insu sur une affiche en faveur de Gérault-Richard, candidat socialiste à une élection partielle à Paris (d'où interpellation à la Chambre se terminant par un vote de confiance pour le gouvernement : 345 voix contre 160) ; une permission lui est refusée pour qu'il puisse participer à Versailles au Congrès qui élit Félix Faure, président de la République... Il prend cependant la parole le 13 avril 1895 pour expliquer son vote contre l'ensemble du budget.
En application de nouvelles dispositions légales, Mirman ne fait qu'un an de service militaire et reçoit son « congé » le 9 octobre 1895.
Il est réélu député, mais cette fois de la 2e circonscription de Reims aux élections générales du 8 mai 1898, au premier tour de scrutin par 9.116 voix sur 15.828 votants et également au premier tour dans cette même circonscription aux élections générales du 27 avril 1902, par 12.250 voix sur 17.388 votants.
Pendant ces trois législatures, Mirman participe activement à l'élaboration de lois sociales destinées à l'amélioration de la vie des travailleurs (retraite des vieillards, protection de l'enfance, accidents du travail...).
Il eut deux duels : le premier à Vincennes pendant son service militaire, en juin 1895, avec Gadaud, ministre de l'Agriculture, le deuxième le 6 juin 1897 à Versailles contre Thomson, député de Constantine.
Par décret du 10 octobre 1905, Loubet, président de la République, le nomme directeur de l'assistance et de l'hygiène publique au ministère de l'Intérieur. Ce poste n'existait pas ; c'est une innovation qui deviendra plus tard le ministère de la Santé. Léon Mirman accepte non sans s'en être d'abord expliqué avec l'électorat ouvrier de Reims. En conséquence de cette acceptation, il cesse à la même date de faire partie de la Chambre des députés.
Il ne cesse cependant pas d'être mêlé à son histoire, car il y siège à plusieurs reprises comme commissaire du gouvernement, et le 17 janvier 1911, alors qu'en cette qualité il assiste Briand pendant la discussion du budget de 1911 du ministère de l'Intérieur chargé des services d'assistance, des tribunes, un fou nommé Gisolme tire : il vise Briand, sa balle atteint la cuisse de Mirman.
Cet accident vaudra à Léon Mirman de ne pouvoir être mobilisé en 1914, mais il demande à Clemenceau, alors ministre de l'Intérieur, de l'affecter au premier poste vacant de préfet en zone des armées. Deux vacances se présentent : Lille et Nancy. Mirman est affecté à Nancy.
Préfet de Meurthe-et-Moselle, base du XXe Corps d'armée, il est près de la bataille, dans la bataille. La présence à Nancy de sa famille, et son attitude déterminée rassure la population civile qui n'évacuera pas la ville.
Il est cité à l'ordre de l'armée, le 3 octobre 1916, décoré de la Croix de guerre, mais refuse la Légion d'honneur.
Le 11 novembre 1918, il est nommé Haut commissaire de la République à Metz. Il entre dans la ville libérée au côté du général Mangin. Il occupera cette fonction jusqu'aux élections législatives qui normalisent l'administration des régions libérées.
Le 27 novembre 1920, Mirman est nommé conseiller maître de la Cour des comptes. Ce sera sa dernière charge.
Il est l'auteur de trois ouvrages : Certitudes (1918), recueil de réflexions morales éclairées par une critique du scientisme ; Histoire de la Grande Guerre (1925), La Route Nationale (1934), qui est l'exposé de l'itinéraire politique qui l'a conduit des convictions républicaines de son enfance, de son adolescence et des premières années de sa vie politique, à une adhésion spectaculaire aux thèses de l'Action française.
Né le 28 janvier 1865 à Paris
Décédé le 11 novembre 1941 à Paris
Député de la Marne de 1893 à 1905
(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, Tome VII, p. 2476, 2477)
Léon Mirman meurt à Paris, le 11 novembre 1941 à l'âge de 76 ans.