Raymond, Antoine, Charles Mondon
1917 - 1972
Né le 9 juillet 1917 à Saint-Louis-de-la-Réunion (La Réunion)
Décédé le 6 août 1972 à Saint-Denis (La Réunion)
Député de la Réunion de 1956 à 1958
De père inconnu, Raymond Mondon est le fils de Marie Elina Mondon, sans profession. L'acte de naissance précise que l'enfant a été présenté par sa mère (alors âgée de quarante ans), « en présence de Paulin Bias et de Sylvestre Kémann, cultivateurs, demeurant au Quartier » et que « la déclarante et les témoins ne sachant pas signer », l'acte a été signé par le premier adjoint faisant fonction de maire.
Raymond Mondon devient instituteur. Il adhère au parti communiste. Il est élu conseiller général. Le PCF est à l'époque le premier parti de l'Île. Il est dirigé par le docteur Raymond Vergès, élu à la Constituante en 1945 et constamment réélu depuis. Aux législatives de 1956 la liste du PC est transformée. Raymond Vergès laisse la place à son fils Paul. L'ancien député Léon de Lepervanche ne souhaite pas être le second de Paul Vergès. Ainsi la place revient à Raymond Mondon. Celui-ci est alors directeur d'école, marié (depuis 1950), père de trois enfants. La liste Vergès est dite liste d'union pour la défense des ouvriers et des planteurs. Cette liste communiste est affrontée à quatre autres listes : celle de la SFIO, celle qui groupe MRP et républicains sociaux, celle qui se qualifie de tra vailliste et enfin la liste RGR dirigée par les deux autres députés sortants (l'UDSR Babet et Frédéric de Villeneuve). La liste communiste enregistre un très beau succès. Elle recueille plus de 52 % des suffrages exprimés (contre 38 % en 1951), écrasant la liste RGR (30 % des suffrages exprimés). Dans ce département d'outre-mer, les sièges sont répartis à la proportionnelle. Ainsi Raphaël Babet conserve son siège et le PC réunionnais fait élire deux députés.
Raymond Mondon est nommé membre de la Commission des territoires d'outre-mer. En mars 1956 il dépose une proposition de résolution invitant le gouvernement à maintenir et à moderniser la régie départementale du chemin de fer de la Réunion. Il est l'auteur de deux autres propositions de résolution et d'une proposition de loi. Ces textes comme ses interventions ont trait à la situation des départements d'outre-mer. Raphaël Babet étant mort, le sénateur (RGR) Cerneau se présente pour sa succession face au candidat communiste. II est élu le 17 novembre 1957 au terme d'une campagne émaillée d'incidents. Raymond Mondon intervient vigoureusement pour dénoncer les conditions du scrutin et notamment le rôle joué par le préfet, Jean Perreau-Pradier. L'action menée aboutit : le 18 février 1958 l'Assemblée nationale vote « la demande d'enquête sur les opérations électorales de la Réunion ». Il va sans dire que durant toute la législature Raymond Mondon s'est soumis à la discipline de vote du groupe communiste auquel il appartient.
Aux législatives de novembre 1958, Raymond Mondon est candidat dans la 3e circonscription de la Réunion (Saint-Pierre). Il affronte un seul candidat, le sénateur Cerneau. Celui-ci est élu par 21 559 voix contre 2 879 à Raymond Mondon. En 1959 la fédération communiste de la Réunion se transforme officiellement en parti communiste réunionnais. Préparée depuis des mois par Paul Vergès, cette mutation s'accompagne du passage à un discours indépendantiste. Elle a suscité les critiques de Léon de Lepervanche et les réserves de Raymond Mondon. Celui-ci ne se représente pas en 1962. Le 5 mai 1963, suite à une invalidation, une partielle est organisée dans la 1re circonscription de l'Île (Saint-Denis). Raymond Mondon affronte de nouveau le suffrage universel, cette fois-ci comme suppléant de Paul Vergès. L'adversaire est de taille : il s'agit de Michel Debré qui tente alors de s'implanter dans l'Île. Fortement soutenu par le nouveau préfet, l'ancien Premier ministre l'emporte avec plus de 80 % des suffrages exprimés. S'il continue d'avoir un rôle local, Raymond Mondon désormais ne se présente à aucune élection nationale.