Jean Monestier
1855 - 1925
Né le 23 novembre 1855 à Montpellier (Hérault), mort le 11 avril 1925 à Paris (8e).
Sénateur de la Lozère de 1896 à 1906.
Député de la Lozère de 1910 à 1919.
Ministre des travaux publics du 6 mai au 12 juin 1899.
Jean Monestier était issu d'une famille républicaine et lozérienne dont un des membres représenta la Lozère aux grandes assemblées de la Révolution : Assemblée législative et Convention.
Après de solides études au lycée de Montpellier il entra à l'Ecole polytechnique à l'âge de 17 ans et en sortit deux ans après, le cinquième, dans le corps des ponts et chaussées.
Ingénieur en 1877 il construisit, en qualité d'ingénieur de l'Etat, la ligne du chemin de fer de Millau au Vigan, dans le Gard, et d'importants ouvrages dans la banlieue de Paris, ce qui lui valut la croix de chevalier de la Légion d'honneur et le grade d'ingénieur en chef des ponts et chaussées. Il exerça, de 1893 à 1896, les fonctions de contrôleur de l'exploitation et de la traction de la compagnie d'Orléans.
A la mobilisation, en 1914, il servit comme colonel du génie au camp retranché de Paris.
Il avait 25 ans lorsque les habitants de la Lozère envoyèrent Jean Monestier siéger au Conseil général de ce département et par deux fois ils lui renouvelèrent son mandat. Il présida l'assemblée départementale.
Candidat républicain à une élection partielle au Sénat, le 30 août 1896, en remplacement d'Eugène de Rozières, décédé, il fut, au premier tour de scrutin, élu sénateur par 253 voix sur 388 votants, contre de Colombet, monarchiste, et le docteur Montiels, conservateur. Il fut réélu aux élections générales du 3 janvier 1897, également au premier tour, par 278 voix sur 384 votants, Théophile Roussel en obtenant 286. Il ne fut pas réélu aux élections du 7 janvier 1906.
Au Sénat, membre du groupe radical et radical-socialiste, Jean Monestier se consacra particulièrement à l'étude des questions financières. Il proposa une réforme du régime financier qui « unit l'Etat et les grandes compagnies de chemin de fer dont la dette a dépassé la valeur du gage ».
Membre de diverses commissions, il fut secrétaire de la commission chargée de l'examen des projets de loi portant déclaration d'utilité publique des chemins de fer et de la commission des finances.
Il déposa, parmi d'autres, un rapport sur le projet de loi portant approbation d'une Convention conclue le 16 décembre 1896 entre l'Etat, la Compagnie générale transatlantique, la Compagnie de navigation mixte et la Société générale de transports maritimes à vapeur pour l'exécution des services maritimes postaux entre la France, l'Algérie, la Tunisie, la Tripolitaine et le Maroc.
Le 6 mai 1899 il entra comme ministre des travaux publics dans le 3e cabinet Charles Dupuy, mais donna sa démission, avec tous les membres de ce cabinet, le 12 juin de la même année.
Candidat aux élections législatives de 1910, Jean Monestier fut élu député le 24 avril au premier tour de scrutin, par 4.686 voix contre 3.466 à Dreyfus sur 8.326 votants. Il fut réélu le 26 avril 1914, également au premier tour, par 4.299 voix contre 2.926 à Marius André, sur 7.447 votants.
Inscrit au groupe des républicains radicaux-socialistes, il fut élu vice président de la Chambre des députés le 4 juin 1914, il fut reconduit dans ces fonctions jusqu'en 1919.
A la Chambre, Jean Monestier fut membre de diverses commissions : travaux publics et chemins de fer, mines, octrois et s'intéressa particulièrement aux questions financières et à celles relatives aux chemins de fer.
Il ne se représenta pas aux élections législatives du 16 novembre 1919.
Il était membre du Conseil supérieur de statistiques depuis juin 1903, commandeur de la Légion d'honneur, officier d'Académie.
Il mourut le 11 avril 1925 à Paris, à l'âge de 70 ans.
Date de mise à jour: mars 2014