Georges Monnet
1898 - 1980
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 12 août 1898 à Aurillac (Cantal).
Député de l'Aisne de 1928 à 1942.
Ministre de l'Agriculture du 4 juin 1936 au 18 janvier 1938 et du 13 mars au 10 avril 1938.
Ministre du Blocus . du 21 mars au 16 juin 1940.
Georges Monnet n'embrassa pas la carrière de son père, qui était magistrat, et, dès l'âge de 22 ans, après des études interrompues par la guerre - il combattit pendant les deux dernières années - il s'établit agriculteur au Chemin des dames, dans ce département de l'Aisne qu'il devait représenter durant quatorze années à la Chambre. Puis il versa dans le journalisme, et sans doute est-ce là que lui vint le goût de la politique et des affaires publiques. Maire de Celles sur Aisne de 1925 à 1933, conseiller général du canton d'Oulchy-le-Château à partir de 1931, Georges Monnet commença de bonne heure à militer dans les rangs de la S.F.I.O., dont il demeura une personnalité marquante jusqu'à la Libération.
Secrétaire national des jeunesses socialistes, il se présente en 1928 aux élections législatives de l'arrondissement de Soissons. Au premier tour, il obtient 4.506 voix contre 5.665 au candidat de l'union républicaine démocratique Ferté et 4.283 au radical-socialiste Marquigny. Il bénéficie au second tour de la plupart des voix radicales et d'une partie des voix communistes, qui lui permettent de battre Ferté par 8.672 voix contre 7.069.
En 1932 et 1936, il sera réélu dès le premier tour, battant sans difficulté son adversaire radical indépendant Poulaine, par 8.973 voix sur 16.470 votants contre 3.936 puis par 8.539 voix sur 16.496 votants contre 7.119.
Membre de la commission de l'agriculture, il dépose des propositions de loi ou intervient sur des problèmes essentiellement agricoles : warrants, conseil de prud'hommes, assurance contre les calamités, politique du blé, mévente des produits du sol, extension à l'agriculture de la législation sur les assurances sociales. Il interpelle le gouvernement sur les conditions dans lesquelles des marchés de prestations en nature ont été accordés par le ministre des Finances aux sucreries de Braisne et Fismes, « à la tête desquelles se trouvent des personnages sous le coup d'une grave accusation ».
Il l'interpelle également en 1930, sur les méthodes propres à assainir les mœurs financières - c'est l'affaire Oustric et on peut dire que, par-là, il aura contribué à la chute du deuxième gouvernement Tardieu.
Les événements du 6 février 1934 l'affectent. Avec le radical Bergery et le communiste Doriot, il crée un front commun antifasciste. Mais les partis considèrent comme prématurée .cette initiative - qui préfigurait pourtant le Front populaire de 1936 - et en désavouent les auteurs.
La clairvoyance de Georges Monnet se trouvera récompensée deux ans plus tard puisque Léon Blum l'appelle, comme ministre de l'Agriculture, dans son premier gouvernement de Front populaire de 1936, fonctions qu'il conservera dans le 3e cabinet Chautemps, de juin 1937 à janvier 1938, puis dans le 2e cabinet Blum, en mars-avril 1938.
L'œuvre maîtresse autant qu'originale de Georges Monnet à la tête du département de l'Agriculture fut sans conteste la création de l'office du blé, dont la gestion à caractère professionnel ne nécessitait que 180 fonctionnaires. Cet organisme, qui conciliait les intérêts des producteurs comme ceux des consommateurs, était surtout destiné à régulariser la production et à instituer un prix minimal et stable. Des divergences n'éclataient pas moins dans le conseil de l'office, au point que Monnet se vit un jour obligé de fixer lui-même le prix de la céréale à un taux très supérieur à celui des campagnes précédentes.
Georges Monnet contribua encore, comme ministre de l'Agriculture, à étendre aux ouvriers et exploitants agricoles le bénéfice des lois sociales, notamment les allocations familiales et les congés payés.
Redevenu député, Georges Monnet adopta parfois des positions en flèche, qui finalement le séparèrent de ses amis de la S.F.I.O.
Le 21 mars 1940, Paul Reynaud le désignait comme ministre du Blocus. Commandeur de la Légion d'honneur, croix de guerre 1914-1918, commandeur du Mérite agricole, Georges Monnet s'abstint, le 10 juillet 1940, dans le vote de la loi accordant les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.
Né le 12 août 1898 à Aurillac (Cantal)
Décédé le 9 décembre 1980 à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne)
Député de l'Aisne de 1928 à 1942
Ministre de l'agriculture du 4 juin 1936 au 18 janvier 1938 et du 13 mars au 10 avril 1938
Ministre du blocus du 21 mars au 16 juin 1940
(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, Tome VII, p. 2493, 2494)
Pendant l'occupation, il se tint à l'écart de la Résistance. Elu par les producteurs, Georges Monnet assume à partir de 1942, les fonctions de secrétaire général du Comité d'organisation de l'industrie des jus de fruits.
A la Libération, maintenu à ce poste, il tente de reprendre part à la vie politique. Bien que les instances nationales de la SFIO aient décidé de l'exclure du parti en novembre 1944, le Comité départemental de Libération de l'Aisne ne le révoque pas de son mandat de Conseiller général et, en septembre 1945, il se représente avec succès dans son canton d'Oulchy-le-Château.
Aussi, c'est comme tête de liste RGR qu'il est candidat - malheureux - aux élections des 2 juin et 10 novembre 1946 dans le département de l'Aisne. Installé à Abidjan dès 1944, cet échec ne l'empêchera pas de devenir, en 1947, conseiller de l'Union française au titre de l'Assemblée territoriale de la Côte-d'Ivoire. Georges Monnet exercera ce mandat jusqu'en 1958, tout en présidant depuis 1957, l'Institut français du cacao.
Député à la première Assemblée législative de Côte d'Ivoire, il est le conseiller très écouté du président Houphouët Boigny qui en fait son ministre de l'agriculture et de la coopération de 1959 à 1961. Parallèlement, il est à Paris membre de l'éphémère Sénat de la Communauté (1959 -1960)
Rentré en France, il fonde et devient président-directeur général du centre national des expositions et concours agricoles.
Il meurt à Ivry-sur-Seine le 9 décembre 1980 dans sa quatre-vingt-troisième année.