Jean, Robert, Maurice la Bonninière de Beaumont
1904 - 2002
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 13 janvier 1904, à Paris.
Député de Cochinchine de 1938 à 1940.
Jean de Beaumont appartient à une famille qui descend des Colbert, des Castres, des Rohan et des Harcourt. Il est le petit-fils du général Marc-Antoine de Beaumont, Pair de France, et du chirurgien Dupuytren.
Il fait ses études à l'Ecole des Roches, puis à l'Ecole libre des Sciences politiques.
Il se présente aux élections générales des 26 avril et 3 mai 1936 en Cochinchine, contre M. Omer Sarraut - fils de M. Albert Sarraut - qu'il bat de 31 voix: 1.567 contre 1.561, au deuxième tour de scrutin. Des manœuvres de corruption électorale sont reprochées aux amis de M. de Beaumont et il est finalement invalidé le 25 janvier 1938. Mais il est réélu à l'élection partielle du 3 avril suivant. Il s'inscrit au groupe de la gauche démocratique et radicale indépendante et fait partie de trois Commissions : colonies, P.T.T. et aéronautique.
Il prend part à plusieurs discussions qui ont les territoires d'outre-mer pour objet : il demande l'application de la loi sur les pensions aux colonies (1936), des lois sociales et de la législation syndicale en Indochine (budget de 1937). Il est partisan d'octroyer des secours aux victimes des inondations d'Indochine et le manifeste tant dans un avis donné en 1937 qu'à l'occasion de la discussion du budget de 1938. Il s'intéresse en général à la politique coloniale et dépose, en 1939, une proposition de loi tendant à incorpoper le Togo et le Cameroun à l'Empire français.
Il s'inquiète des revendications, coloniales de l'Allemagne (demandes d'interpellation de février 1937 et décembre 1938), de l'impérialisme japonais (demande d'interpellation de 1939) et des menaces que fait peser sur l'Indochine le bombardement du chemin de fer du Yunnan (1940).
Passionné de sport et d'aviation, il propose de transférer les cendres de Roland Garros au Panthéon (1938), réclame des crédits plus élevés et une meilleure organisation de la poste aérienne (budget de 1938), et propose de créer une école militaire préparatoire de l'armée de l'Air (1940). Il a été, en outre, Commissaire du Gouvernement à San Francisco; en 1939.
M. de Beaumont a voté la loi constitutionnelle du 10 juillet 1940, à Vichy, ef a cessé depuis de participer à la vie Politique.
Il est président de l'Union des planteurs, président-directeur-général de nom breuses sociétés ayant leur exploitation outre-mer : Compagnie du Cambodge, Société des plantations des terres rouges, Union tropicale de participations, Forestière équatoriale, Sennah Rubber. Il est administrateur des Sociétés Padong, Socfinaf, ainsi que de nombreuses sociétés belges, hollandaises et anglaises.
Il a fait de nombreuses conférences en France et à l'étranger.
Dans le domaine sportif, où il a excellé puisqu'il est ancien international universitaire de football, gagnant du Critérium de Paris 110 mètres haies, trois fois champion de France de tir, ex-æquo du championnat du monde de tir, il est membre du Comité international olympique, membre du Comité olympique français, trésorier et membre de l'Académie des sports.
Il est également ancien pilote de chasse et capitaine de réserve.
Parmi ses nombreuses décorations françaises, d'outre-mer ou étrangères, on peut citer la Croix de chevalier de la Légion d'honneur et celle de chevalier de l'Ordre de Léopold.
Né le 13 janvier 1904 à Paris
Député de Cochinchine de 1936 à janvier 1938 et d'avril 1938 à 1942
(voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome II, p. 510)
Le 7 juillet 1940, Jean de Beaumont s'associe à la déclaration rédigée par Gaston Bergery. Celle-ci dénonce la IIIe République, réclame un ordre nouveau, autoritaire, national et social et appelle à la réconciliation avec l'Allemagne.
A la Libération, le Jury d'honneur, par ses décisions des 30 novembre et 5 décembre 1945, ne relève pas Jean de Beaumont de l'inéligibilité qui le frappait à la suite de son vote du 10 juillet 1940, en faveur du projet de loi constitutionnelle.
Il se retire alors de la vie politique et se consacre aux affaires. Président de l'Union des planteurs, il dirige et administre de nombreuses sociétés, principalement orientées vers l'outre-mer.
Ancien sportif, Jean de Beaumont exerce d'importantes responsabilités dans le monde du sport : vice-président du Comité international olympique, président des comités olympiques d'Europe, président de la Fédération française de sauvetage et de secourisme. Il est, par ailleurs, président du Cercle interallié.