Geoffroy de Montalembert
1898 - 1993
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 10 octobre 1898 à Annapes (Nord).
Député de la Seine-Inférieure de 1936 à 1942.
Geoffroy de Montalembert, fils du précédent, fait ses études au collège Saint-Joseph à Lille. Ses états de service pendant la grande guerre lui valent d'être décoré de la croix de guerre et de la médaille des évadés.
Quoique élu conseiller municipal et maire de sa commune natale en 1925, il quittera le Nord dix ans plus tard, s installera à Ermenonville, en Seine-Inférieure, y exploitera une propriété agricole et deviendra là encore maire. Aux élections générales de 1936, Geoffroy de Montalembert se présente dans la circonscription d'Yvetot comme candidat de l'union nationale républicaine. Il est élu au second tour de scrutin par 9.203 voix contre 8.273 à son concurrent le plus proche, Pellier-Cuit, sur 18.484 votants.
A la Chambre, où il ne s'inscrit à aucun groupe, il fait partie de plusieurs commissions, notamment la commission des douanes et des conventions commerciales, au nom de laquelle il rapporte un projet de loi relatif aux tarifs douaniers. Il prend part aux débats où sont en cause les intérêts de l'agriculture et relatifs à la propriété culturale, à la prophylaxie de la fièvre aphteuse. Notons également sa proposition de résolution tendant à inviter le gouvernement à établir un statut de la famille française.
Le 10 juillet 1940, au Congrès de Vichy, il vote les pouvoirs constituants au maréchal Pétain.
Né le 10 octobre 1898 à Annapes (Nord)
Décédé le 12 mars 1993 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine)
Député de la Seine-Inférieure de 1936 à 1942
Conseiller de la République puis sénateur de la Seine-Inférieure de 1946 à 1958
(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, Tome VII, p. 2501)
Maire d'Ermenonville sous l'occupation, Geoffroy de Montalembert, par son engagement dans la Résistance sous le pseudonyme de Joseph Maubert, se voit, après la Libération, relevé de l'inéligibilité qui le frappait en raison de son vote du 10 juillet 1940 en faveur du projet de loi constitutionnelle. Coopté par l'Assemblée nationale au titre du PRL au Conseil de la République le 8 décembre 1946, il reprend alors ses activités parlementaires, qui ne seront interrompues que par son décès.
A son arrivée au Palais du Luxembourg, il siège aux commissions de l'agriculture et du suffrage universel. Parlementaire très actif, Geoffroy de Montalembert ne déposera pas moins de trente et un rapports et propositions de loi jusqu'en 1958. Ses interventions sont également des plus nombreuses.
Concernant le monde rural, il prend part entre 1947 et 1948 aux discussions du budget de l'agriculture et des mesures visant à relancer la production agricole. S'il quitte la commission de l'agriculture en 1948, il reste cependant centré sur les questions rurales. En effet, il est rapporteur de la commission des finances à partir de 1949 pour les discussions sur le budget du ministère de l'Agriculture de 1950 à 1955, l'ouverture de crédits supplémentaires pour les prestations familiales agricoles ainsi que les aides aux victimes de calamités agricoles en 1950. Il se prononce également sur la création du fond d'assainissement des marchés de la viande en 1953 et des produits laitiers en 1955. Toujours au nom de la commission des finances, il participe également aux débats sur les aménagements fiscaux en 1953, l'ajustement des dotations budgétaires en 1956 et le projet de loi des finances pour 1958.
Rapporteur assidu de la commission du suffrage universel, du règlement des pétitions et du contrôle constitutionnel dont il devient président de 1951 à 1958, Geoffroy de Montalembert, suivant la ligne défendue par le général de Gaulle, plaide en faveur d'une revalorisation du rôle du chef de l'Etat et de la Haute Assemblée. Il s'exprime notamment sur la modification du règlement et le fonctionnement du Conseil de la République, les élections et le renouvellement de l'Assemblée nationale, la procédure électorale de l'Assemblée de l'Union française et la formation des assemblées territoriales en Algérie, les projets de loi sur les modifications à apporter aux élections municipales et à la réglementation de la propagande lors des élections cantonales, ainsi que sur la révision de la Constitution. Membre du conseil d'administration de la caisse autonome de la reconstruction en 1952, il intervient, toujours en qualité de président de la commission du suffrage universel, dans les discussions sur le budget et les aides alloués à la reconstruction et aux réparations des dommages de guerre entre 1952 et 1957. Geoffroy de Montalembert, par ailleurs membre du bureau de l'association parlementaire pour la liberté de l'enseignement en 1951, siège également, entre 1955 et 1958, comme membre suppléant, à la commission de la justice puis de l'éducation nationale.
Entre-temps, Geoffroy de Montalembert qui a été porté en février 1948, comme représentant du PRL, à la vice-présidence de l'Intergroupe RPF du Conseil de la République, participe, en mars 1948, au comité chargé des relations entre les parlementaires des intergroupes gaullistes et la direction du Rassemblement qui le désigne, en novembre de la même année, comme tête de liste républicaine indépendante pour le RPF. Avec 710 voix sur 2027 suffrages exprimés, cette liste remporte deux des quatre sièges à pourvoir, et il est donc réélu. En 1952, s'étant reconnu en Pinay, il conduit, lors des élections au Conseil de la République du 18 mai, une liste d'Union républicaine constituée d'indépendants et de gaullistes, dont il ne sera cependant que le seul élu.
Les 2 et 3 juin 1958, le sénateur de la Seine-Inférieure vote en faveur des pleins pouvoirs et de la révision constitutionnelle. Reconduit à son siège de sénateur le 8 juin 1958, Geoffroy de Montalembert est appelé deux mois plus tard à la vice-présidence du Comité consultatif constitutionnel où il y défend vigoureusement les prérogatives de la seconde Chambre.