Guy, Albert, Marie de Montgolfier
1901 - 1955
Né le 1er février 1901 à Tournon (Ardèche)
Décédé le 2 décembre 1955 à Tournon
Député de l'Ardèche de 1951 à 1955
Né en 1901 d'un père notaire, Guy de Montgolfier fréquente le collège des Minimes à Lyon, puis l'Institut hydroélectrique de Grenoble. Après avoir fait son service militaire, il est envoyé en Syrie. Il épouse Paule de Claugel de Coussergues, dont il aura dix enfants.
Au cours de la seconde guerre mondiale, Guy de Montgolfier, qui a repris l'étude notariale de son père, est nommé maire de sa ville, Toumon, de 1942 à 1944.
A la Libération, il est élu conseiller général de l'Ardèche, poste qu'il conservera jusqu'à sa mort prématurée en 1955. Pour les élections à la première législature de la Quatrième République, le 10 novembre 1946, il figure en quatrième position sur la liste d'entente républicaine sociale conduite dans ce département par Paul Ribeyre. Cette liste obtient 45 422 des 134 257 suffrages exprimés, ce qui ne lui permet d'obtenir qu'un mandat.
En revanche, le 17 juin 1951, la nouvelle loi électorale bouleverse la donne en Ardèche : l'apparentement conclu entre la SFIO, le MRP, l'UIPRN et le groupement des contribuables remporte les faveurs de 80 427 électeurs sur 130 595, soit une majorité absolue. Ceci permet à la liste d'Union des Indépendants, Paysans et Républicains Nationaux de Paul Ribeyre, forte de ses 41,2 % des suffrages exprimés, de s'approprier les quatre mandats en jeu, ouvrant la voie à l'élection du dernier de la liste, Guy de Montgolfier.
Ce dernier fait son entrée à l'Assemblée nationale sous les auspices du groupe du centre républicain d'action paysanne et sociale et des démocrates indépendants. Il est nommé membre de la Commission des immunités parlementaires, dont il devient secrétaire, ainsi que de la Commission de l'éducation nationale, de celle des boissons, de celle des affaires économiques, et enfin de celle de la famille, de la population et de la santé publique. Il est aussi élu juré titulaire de la Haute-Cour de justice en avril 1954.
En tant que membre de la Commission des immunités parlementaires, il s'occupe de dossiers intéressant certains de ses collègues : il est entendu sur le cas de Barthélémy Boganda, et dépose un rapport sur celui de Florimond Bonte en juin 1952. Il dépose également une proposition de loi tendant à modifier l'alinéa 7, ajouté par le décret-loi de 1938, à l'article 2135 du Code civil sur l'hypothèque légale de la femme mariée (19 février 1952).
Guy de Montgofier, catholique pratiquant, vote en faveur de la loi Barangé - Marie sur l'école privée, qui divise la troisième force d'entrée de jeu, le 21 septembre 1951. Il soutient le projet de communauté européenne du charbon et de l'acier (13 décembre 1951), accorde son investiture à Antoine Pinay (6 mars 1952) et à Joseph Laniel (26 juin 1953). Il la refuse, en revanche, à Pierre Mendès-France (17 juin 1954). Il tente en vain de sauver le projet de communauté européenne de défense (CED) le 30 août 1954, en votant contre la question préalable opposée par Edouard Herriot et le général Aumeran à la discussion du projet de ratification du traité. Le 12 octobre 1954, Guy de Montgolfier vote en faveur des accords de Londres qui mettent un terme à l'occupation de l'Allemagne, mais il s'abstient volontairement lors du vote sur les accords de Paris le 29 décembre, qui permettent le réarmement de la RFA et son entrée dans l'OTAN.
Il accorde sa confiance à Edgar Faure en 23 février 1955, mais ne prend pas part au vote qui décide de la chute de son cabinet, le 29 novembre 1955 : il décède brutalement quelques jours plus tard, le 2 décembre, à l'âge de cinquante-quatre ans.