Jean, Auguste Montigny
1892 - 1970
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 19 avril 1892 à Guéret (Creuse).
Député de la Sarthe de 1924 à 1942.
Le grand-père de Jean Montigny avait choisi la carrière préfectorale et représenté le gouvernement dans l'Ariège, le Tarn et la Creuse. Son père fit de même qui, après maints postes dont la préfecture de la Sarthe, fut trésorier général d’Ille-et-Vilaine puis régent de la Banque de France. Aussi, dut-il aux hasards de l'itinérante carrière paternelle de commencer ses études au collège d'Ajaccio et de les poursuivre au lycée de Bastia et à celui de Douai. Il arrive, bachelier, au Mans en 1909, fait son droit - licence et doctorat- devient secrétaire de la Conférence du stage et s'inscrit au barreau de Paris.
Sa conduite pendant la guerre de 1914-1918 lui valut la croix de guerre avec cinq citations et la Légion d'honneur, Il sera promu officier quelques années plus tard.
Dès 1919, il représente le canton de Montmirail au Conseil général de la Sarthe, dont il ne tarde pas à rapporter le budget et à présider la commission des finances ; secrétaire général des comités républicains de la Sarthe, il milite au parti radical-socialiste dont il devient secrétaire en 1922.
L'amitié de Joseph Caillaux, qu'il admirait beaucoup, lui fait - après son échec de 1919 où il obtint, sur la liste du parti républicain de Maurice Ajam, 25.996 voix sur 83.144 votants- prendre la tête, pour les élections du 11 mai 1924, de la liste du cartel des gauches élue tout entière. Il obtient personnellement 52.736 voix sur 95.588 votants.
Le scrutin uninominal ayant été rétabli pour le renouvellement de 1928, Jean Montigny se présente dans la circonscription de La Flèche ; en tête au premier tour avec 9.109 voix sur 20.436 votants, il est élu au scrutin de ballottage avec 10.579 voix sur 18.672 votants. Il est réélu en 1932 dès le premier tour avec 9.710 voix sur 19.299 votants, et plus facilement encore en 1936, par 11.491 voix sur 18.941 votants.
Partisan de la Société des Nations (il y fut même délégué), des assurances sociales, et surtout de la gratuité de l'enseignement, il préconise, face à la crise économique des années 30, un certain contrôle par l'Etat des forces économiques et cherche, en 1936, un juste milieu entre le fascisme et le socialisme révolutionnaire.
Inscrit au groupe radical-socialiste, dont il est secrétaire général, il prend du poids dans le parti dont les congrès le mettent souvent en lumière.
Au Parlement, il siège principalement aux commissions des affaires étrangères, des mines et de la force motrice, de l'Algérie, des colonies et des pays de protectorat. Député actif, ses initiatives parlementaires sont nombreuses - avant tout agricoles - souvent sociales et soucieuses du sort des anciens combattants pour lesquels il voudrait voir créer une retraite.
Si l'agriculture sous toutes ses formes Teste le principal souci de ses interventions à la tribune (marché du blé, crédit agricole, etc...), il s'intéresse aussi aux questions sociales (accidents du travail, conventions collectives) ; au cours de la dernière législature de la IIIe République, il sent la montée des périls et s'en inquiète (guerre d'Espagne, organisation de la Nation en temps de guerre, bloc défensif occidental, rapports avec les Soviets).
Dans les journées agitées de juillet 1940, il suit de très près les événements à Bordeaux et à Vichy. Il est de ceux que séduit particulièrement l'éloquence de Pierre Laval aux vues duquel il se rend, figurant même en compagnie de 17 autres parlementaires, dont Bergery, Déat, Scapini et Xavier Vallat entre autres, parmi les signataires d'une déclaration annexée au procès-verbal de la dramatique séance privée de l'Assemblée nationale le matin du 10 juillet, et dans laquelle sont réclamées la recherche des responsabilités politiques de la défaite, une politique de collaboration avec l'Allemagne dans la réalisation de la nouvelle Europe, l'instauration à l'intérieur d'un ordre nouveau autoritaire, national et social.
De telles dispositions d'esprit lui firent accorder d enthousiasme les pouvoirs demandés par le maréchal Pétain lors de la séance officielle de l'après-midi.
Jean Montigny est officier de la Légion d'honneur.
Né le 19 avril 1892 à Guéret (Creuse)
Décédé le 17 octobre 1970 à Paris
Député de la Sarthe e 1924 à 1942
(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome VII, p. 2506, 2507)
Directeur du service de presse du gouvernement de Vichy, de juillet à décembre 1940, période qui lui inspirera un livre intitulé La vérité sur un mois dramatique de notre histoire (Clermont-Ferrand, Imprimerie Mont-Louis, 1940), Jean Montigny, qui avait abandonné sa mairie de Chantenay, devient conseiller national.
A la Libération, destitué de ses fonctions de maire, le 18 novembre 1944, il poursuivit ses activités politiques : fondateur du Comité de la grande amnistie, vice-président des Indépendants de Paris, il participa à diverses réunions et manifestations organisées par des mouvements de droite.
Candidat du « Rassemblement National contre tous les députés sortants » aux élections de 1956 dans le premier secteur de la Seine (rive gauche de Paris), sous le nom de « Rénovation française », il recueillit moins de 3 % des suffrages exprimés.
Auteur du Complot contre la paix (La Table Ronde, Paris, 1966) Jean Montigny il présida l'Union des intellectuels indépendants et demeura toute sa vie fidèle au maréchal Pétain.