Georges Morand

1900 - 1977

Informations générales
  • Né le 28 janvier 1900 à Meslay (Mayenne - France)
  • Décédé le 1er février 1977 à Angers (Maine-et-Loire - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Maine-et-Loire
Groupe
Communiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Maine-et-Loire
Groupe
Communiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 28 janvier 1900 à Meslay (Mayenne)
Décédé le 1er février 1977 à Angers (Maine-et-Loire)

Membre de la deuxième Assemblée nationale constituante (Maine-et-Loire)
Député du Maine-et-Loire de 1946 à 1951

Fils d'un couvreur, titulaire du certificat d'études primaires, Georges Morand, membre de la classe 1920, effectue son service militaire en Haute-Silésie de 1920 à 1922. Durant son service, il épouse le 12 septembre 1921, Jeanne Ménard, née le 9 février 1898 avec laquelle il a un enfant.

Georges Morand, syndiqué depuis 1923, adhère au Parti communiste français en 1929. Cheminot, nommé au dépôt d'Angers en 1936, il se fait élire secrétaire du syndicat de la corporation de 1937 à 1940. Il déclarera en 1943 n'avoir pas participé aux grèves de 1936 et 1938.

Bénéficiant d'une affectation spéciale à la SNCF en septembre 1939, Georges Morand se voit relevé de celle-ci le 14 mars 1940. Secrétaire général du « nouveau syndicat des travailleurs de chemin de fer d'Angers », rassemblant les éléments communistes, il mène la bataille contre le syndicat confédéré. Surpris par le chef de gare d'Angers à distribuer à l'intérieur du service des tracts, il est suspendu de ses fonctions le 1er novembre 1940 et est interné par l'autorité militaire, au centre de séjour surveillé d'Oraison, comme militant du Parti communiste. Emprisonné au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn), il refuse de se désolidariser des meneurs lors des incidents survenus au camp le 2 avril 1941. Le 27 février 1943, invité à signer l'engagement d'honneur réglementaire qui lui permettait d'être libéré, il écrit : » Je m'engage à obéir aux lois de mon pays et à travailler à son relèvement. Etant depuis 1940 dans les camps et ignorant ce qu'a fait le gouvernement, je ne puis m'engager à suivre le maréchal Pétain dans sa politique de Révolution nationale ». Maintenu en détention, il est transféré à la maison centrale d'Eysse en novembre 1943, avec l'appréciation suivante « particulièrement dangereux et non susceptible d'amendement ». Il est de nouveau transféré au centre de séjour surveillé de Sisteron d'où il s'évade le 29 juin 1944.

Georges Morand, secrétaire de la fédération communiste du Maine-et-Loire après la Libération, est désigné comme tête de liste du PCF pour les élections à la première Assemblée nationale constituante. Mais, avec 21 860 suffrages sur 311 993 inscrits et 234 113 exprimés, le parti n'a pas d'élu, trois des six sièges de parlementaires du département allant au MRP, un à la SFIO, un autre à liste d'Entente républicaine et le dernier à l'Union gaulliste.

Pour les élections à la seconde Assemblée constituante, le 2 juin 1946, la liste communiste, toujours conduite par Georges Morand, progresse avec 25 685 suffrages sur 309 810 inscrits et 246 584 exprimés. Il est le dernier élu du département du Maine-et Loire à la plus forte moyenne, le MRP ayant quatre élus et les socialistes un. L'effondrement de la liste du rassemblement gaulliste, qui perd dix mille suffrages et la disparition de la liste d'entente républicaine permettent également ce succès. Le nouveau député est nommé à la Commission des affaires économiques, des douanes et des conventions commerciales le 26 juin suivant, puis à la Commission des pensions civiles et militaires et des victimes de guerre et de la répression pour laquelle il présente un rapport visant « à accorder des délais de paiement aux sinistrés et spoliés, acquéreurs de biens sous séquestre provenant de patrimoines ennemis ou de collaborateurs ». Enfin, il est nommé juré à la Haute Cour de justice.

La liste communiste progresse de nouveau à l'occasion des élections à l'Assemblée nationale le 10 novembre 1946, obtenant 33 325 sur 311 831 inscrits et 230 099 exprimés. Georges Morand conserve donc son siège, même s'il est toujours le dernier élu à la plus forte moyenne. Il est nommé à la Commission des moyens de communication, où il siège durant toute la législature, et à la Commission des boissons le 31 mai 1949. Il est enfin reconduit à la Haute Cour de justice le 27 décembre 1946. Il se montre très actif durant cette première législature de la IVe République. Il défend plus particulièrement les ardoisiers, nombreux dans son département, déposant une proposition de résolution tendant à les faire bénéficier des avantages intégraux du statut des mineurs, ainsi que d'autres textes sur leurs maladies professionnelles. Il défend encore les cheminots, présentant des textes sur leurs retraites, pour le maintien en activité de dépôts et ateliers, ou pour l'octroi de primes. Il propose encore d'indemniser les habitants de sa région victimes des intempéries. Morand fait aussi de nombreuses interventions, plus particulièrement sur les travaux publics et les transports. Il participe activement aux débats budgétaires sur la SNCF, les PTT et l'aviation civile. En cette période de guerre froide, le ton de ses interventions est nettement plus modéré que celui de la plupart de ses camarades communistes.

Lors du renouvellement de l'Assemblée, le 17 juin 1951, la liste communiste recule légèrement, avec 26 632 suffrages en moyenne (mais 27 179 pour Georges Morand), sur 298 108 inscrits et 229 761 exprimés. Si l'apparentement conclu entre le MRP et les indépendants n'obtient pas la majorité qui lui assurerait la totalité des sièges, la liste du Rassemblement du peuple français bouleverse les équilibres locaux, elle emporte trois sièges, les trois derniers allant aux partis apparentés. Communistes et socialistes perdent leurs représentants et Georges Morand est battu. Il reprend du service à la SNCF et devient secrétaire régional du syndicat CGT des cheminots. Morand présente une ultime candidature à l'élection partielle le 30 mai 1954, consécutive au décès du député MRP, Joseph Lesciellour.

En 1955, Georges Morand prend sa retraite. Il n'est pas représenté par le PCF aux législatives du 2 janvier 1956. Conseiller municipal d'Angers depuis 1947, il le demeure jusqu'en 1959, où il est battu. Il cesse alors toute activité politique.

Georges Morand est décédé le 1er février 1977, des suites d'une longue maladie.