Jean Paul Morel

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 20 septembre 1869 à Vesoul (Haute-Saône), mort le 23 décembre 1933 à Lagny (Seine-et-Marne).

Député de la Haute-Saône de 1909 à 1919 et de 1924 à 1928.

Sous-secrétaire d'Etat à l'Intérieur du 14 janvier 1912 au 9 décembre 1913. Sous-secrétaire d'Etat au Commerce, à l'Industrie, aux Postes et Télégraphes du 12 septembre au 16 novembre 1917. Sous-secrétaire d'Etat à la Liquidation des stocks du 6 février 1919 au 20 janvier 1920. Sous-secrétaire d'Etat au Budget du 28 novembre 1925 au 9 mars 1926.

Sous-secrétaire d'Etat aux Régions libérées du 10 mars au 23 juin 1926. Sous-secrétaire d'Etat au Trésor du 19 au 23 juillet 1926.

Paul Morel commença ses études au lycée de Vesoul et les acheva à Paris, au lycée Louis-le-Grand, puis à la Faculté de droit. Licencié, il s'établit avocat à Vesoul, où ses pairs le choisirent plus tard comme bâtonnier, de même que ses concitoyens le désigneront comme conseiller municipal. Il sera maire de sa ville natale en 1908, puis conseiller général du canton de Scey-sur Saône. Il est également membre élu du Conseil supérieur de l'assistance publique et président de l'Union hospitalière du nord-est de la France.

Dès 1900, il tente sa chance à une élection législative partielle pour remplacer Jules Jeanneney devenu sénateur. Paul Morel est élu au premier tour par 10.549 voix sur 20.031 votants contre 9.212 à Maréchal. Il sera réélu pratiquement sans concurrent jusqu'en 1914, par 13.124 voix sur 16.714 votants en 1910 et 13.095 voix sur 16.708 votants en 1914.

Vice-président de la gauche radicale de la Chambre, il fait partie du groupe des députés-maires. Il est membre de diverses commissions, notamment du budget, de la législation fiscale, de l'administration générale, de la réforme judiciaire, des pensions civiles, ainsi que de la commission chargée de répartir les subventions aux communes pour les sapeurs-pompiers et le matériel d'incendie. Il a été l'un des promoteurs du groupement dit de la fédération des gauches qui n'a eu qu'une courte existence.

De janvier 1912 à décembre 1913, il est sous-secrétaire d'Etat à l'Intérieur dans les ministères Poincaré, Briand et Barthou ; en 1917, sous Painlevé, sous-secrétaire d'Etat au Commerce ; en 1919, sous Clemenceau, sous-secrétaire d'Etat aux Finances. On note ses interventions sur la limitation du nombre des débits de boissons, la surveillance des établissements privés de bienfaisance, la protection de l'enfance, l'action sanitaire, la police, les familles nombreuses, l'expropriation.

Aux élections de 1919, inscrit sur la liste de l'union des républicains menée par René Renoult, il obtient 18.891 voix sur 53.113 votants, il n'est pas élu. Mais celles de 1924 assureront sa réélection avec 18.243 voix sur 58.772 votants, seul de la liste de l'union des républicains démocrates qu'il menait.

Il s'inscrit pour cette législature au groupe de la gauche radicale qui le choisit pour président. Il est nommé président de la commission de l'administration générale, départementale et communale.

En 1925 et 1926, dans les cabinets Briand et Herriot, il est sous-secrétaire d'Etat aux Finances, plus spécialement chargé du Budget et des Régions libérées.

Le rétablissement, en 1928, du scrutin d'arrondissement lui est fatal : il est en effet battu dès le premier tour avec 8.139 voix sur 19.276 votants, par Gaston About élu avec 9.514 voix. Désormais il ne se représentera plus.

Il connaîtra une fin tragique. Le 23 décembre 1933, à Lagny, dans la nuit et le brouillard, l'express Paris-Nancy est télescopé par le rapide de Strasbourg. Il y aura plus de deux cents victimes, dont trois parlementaires : Victor Schleiter, député de la Meuse, Henri Rollin, député de la Haute-Marne, et Paul Morel.

Paul Morel était officier de la Légion d'honneur.

Date de mise à jour: février 2014