Ferdinand Morin
1876 - 1957
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 10 février 1876, à Tours (Indre-et-Loire).
Député d'Indre-et-Loire de 1914 à 1942.
Né dans une modeste famille, fils d'un mouleur en sable, Ferdinand Morin est à l'âge de 13 ans apprenti mouleur en métaux. A 16 ans, il fonde avec quelques camarades la Jeunesse socialiste de Tours et adhère au parti socialiste en 1895. Le 14 mai 1905, il crée la section unitaire de Tours dont il sera le secrétaire et contribue à l'organisation du parti socialiste dans le département.
Secrétaire adjoint de l'union des syndicats d'Indre-et-Loire de 1900 à 1914, conseiller prud'homme ouvrier de 1908 à 1919, conseiller municipal de Tours en 1912, élu député pour la première fois le 10 mai 1914 dans la 2e circonscription de Tours en remplacement d'Emile Faure, républicain socialiste, passé dans la 3e circonscription, Ferdinand Morin bénéficiera de la fidélité de ses mandants jusqu'à la deuxième guerre mondiale.
« Vous voterez, dit-il, pour celui qui, fils du peuple, restera fidèle au peuple. »
Le 26 avril 1914, au premier tour de scrutin, il obtient 4.241 voix contre 3.454 à Camille Chautemps et 2.080 à Le Goff, sur 17.316 inscrits et 13.244 votants, et est élu le 10 mai au scrutin de ballottage par 7.611 voix, contre 5.938 à Drake sur 13.792 votants.
Il s'inscrit au groupe socialiste et devient membre de la commission d'assurance et de prévoyance sociales, de la commission des pensions civiles et militaires, de la commission d'enquête sur la métallurgie. Il intervient dans les discussions budgétaires. Il s'intéresse notamment aux pensions civiles et militaires et rapporte un projet de loi améliorant les régimes de retraites ouvrières des établissements industriels de l'Etat.
Ferdinand Morin qui est devenu conseiller général d'Indre-et-Loire, est réélu au scrutin de liste le 16 novembre 1919, avec 20.822 voix, Camille Chautemps en obtenant 24.894 et M. Vavasseur 22.304, sur 102.789 inscrits et 75.483 votants.
Aux élections du 11 mai 1924, il figure avec Camille Chautemps sur la liste d'union des gauches qui, tout entière, est élue à la majorité absolue, Ferdinand Morin recueillant 42.464 voix sur 99.304 inscrits et 83.071 votants.
En 1928, Ferdinand Morin qui a été élu maire de Tours en 1925 et qui souligne «l'urgence de la limitation des pouvoirs du Sénat » l'emporte également au second tour du scrutin uninominal, le 29 avril, avec 12.198 voix contre 6.653 à Soulier et 2.556 à Hénault sur 21.722 votants, ayant obtenu au premier 7.600 voix contre 5.557 à Soulier, 4.357 à Fournier et 4.314 à Hénault, sur 25.742 inscrits et 22.377 votants.
La situation est identique en 1932 où Ferdinand Morin qui dénonce « l'effroyable conséquence de la crise économique » et qui est largement en tête au premier tour avec 9.835 voix contre 6.737 à Herpin et 3.220 à Mirtil, sur 26.652 inscrits et 23.370 votants, ne sera élu qu'au second, le 8 mai, avec 12.297 voix contre 7.965 à Herpin sur 21.772 votants.
En revanche, Ferdinand Morin triomphe dès le premier tour le 26 avril 1936 avec 12.348 voix contre 7.295 à Fleury et 3.190 à Hénault sur 28.400 inscrits et 24.212 votants. « C'est tout l'avenir de la démocratie qui cette fois est en jeu » avait-il écrit aux électeurs.
A la Chambre, Ferdinand Morin, toujours inscrit au groupe socialiste, appartiendra aux commissions suivantes : comptes définitifs, travaux publics et moyens de communication, pensions civiles et militaires, boissons, travail, assistance et prévoyance sociales, suffrage universel, et sera membre du comité consultatif des entreprises de capitalisation et d'épargne.
Il se préoccupera à maintes reprises du sort des cheminots révoqués lors de la grève de 1920, dénonçant les brimades dont ils sont victimes, proposant leur réintégration, demandant une pension de retraite pour ceux qui ne le seraient pas. Il présentera des rapports sur leur réintégration et leur amnistie, sur la régularisation de la situation administrative des cheminots anciens combattants, sur le respect des droits acquis par les agents des grands réseaux victimes de l'application du statut commun de 1920.
Ferdinand Morin participera à la plupart des débats budgétaires. Il interpellera le gouvernement sur le trust de la meunerie et s'intéressera aux questions les plus diverses : pensions civiles et militaires, assistance aux vieillards, aux infirmes et aux incurables, logement, rapports entre bailleurs et locataires, calamités atmosphériques.
A Vichy, le 10 juillet 1940, il votera les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.
Né le 10 février 1876 à Tours (Indre-et-Loire)
Décédé le 8 février 1957 à Tours
Député d'Indre-et-Loire de 1914 à 1942
(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, Tome VII, p. 2520, 2521)
Pendant l'occupation, Ferdinand Morin est tout d'abord maintenu dans ses fonctions de maire de Tours et nommé au Conseil national de Vichy. Devenu hostile au gouvemement de l'époque, il démissionne de son mandat municipal en 1942.
Exclu du Parti socialiste à la Libération, il demeure fidèle à Paul Faure et adhère au Parti socialiste démocratique. Candidat de cette formation aux élections de 1953, il redevient alors conseiller municipal de Tours. Ferdinand Morin s'éteint peu après dans sa ville natale, le 8 février 1957, à l'âge de 80 ans.