Jean-Baptiste Morin
1851 - 1919
Né le 21 octobre 1851 à Herry (Cher), mort le 8 août 1919 à Paris (8e).
Député du Cher de 1910 à 1919.
Professeur de rhétorique et examinateur aux Ecoles supérieures de commerce, président de la fédération républicaine du Cher et candidat républicain radical-socialiste dans la circonscription de Sancerre, Jean-Baptiste Morin échoue aux élections générales de 1906. Au premier tour de scrutin, le 6 mars, il ne recueille que 7.231 suffrages contre 9.963 à Ravier et 4.558 à Cantin sur 22.124 votants et abandonne avant le second tour.
Pour la 10e législature, il recueille au premier tour de scrutin, le 24 avril 1910, 10.766 suffrages contre 4.018 au député sortant, Ravier, sur 20.874 votants. Il est élu au scrutin de ballottage, avec 12.177 voix sur 20.857 votants contre 8.349 à Combes, Ravier s'étant retiré.
Pour la 11e législature, en tête au premier tour, le 26 avril 1914, avec 4.899 suffrages contre 4.173 à Combes, 4.123 à Galantus, 2.868 à Ravier, 2.306 à Raffestin-Nadaud et 1.904 à d'Almont sur 20.458 votants, il est élu au second tour, le 10 mai, avec 9.227 voix, Combes en recueillant 7.936 et Raffestin-Nadaud 3.170 sur 20.606 votants.
A la Chambre, il siégera dans diverses commissions : mines, suffrage universel, assurance et prévoyance sociales, règlement de la Chambre, enseignement et beaux-arts, marchés de guerre et commission d'enquête sur la métallurgie. Il votera sur le salaire des ouvrières à domicile, le travail de nuit des femmes, l'emploi dans l'industrie des enfants de moins de 13 ans ainsi que sur la réduction à dix heures de la journée de travail, le repos des femmes en couches, la protection de l'allaitement maternel et l'assistance aux familles nombreuses.
Dans l'ordre économique, il votera pour l'amélioration de l'outillage national, la répression des fraudes dans la vente des marchandises, la protection des appellations d'origine, la suppression de la prestation, etc..
Plus spécialement dans l'intérêt de l'agriculture, il a voté pour le reboisement et la conservation, l'enseignement professionnel agricole, le dégrèvement des contributions foncières des propriétés non bâties.
Il convient aussi de souligner qu'il vote contre la loi des trois ans de service militaire et que son action tendit toujours à faire revenir à la loi de deux ans, suggérant même, comme mesure transitoire, le service de trente mois et se prononçant, certes, pour une armée capable de défendre efficacement le pays mais dont l'entretien soit en rapport avec les possibilités économiques du moment.
J.-B. Morin vota aussi l'impôt progressif sur le capital ou richesse acquise et sur le revenu. En outre, il a voté la loi régissant les syndicats d'élevage, s'est associé à toutes les mesures destinées à favoriser l'extension des syndicats et des mutuelles agricoles comme des coopératives viticoles, ainsi qu'à toutes les mesures concernant les chemins d'exploitation, les adductions d'eau, l'assainissement, etc..
Il aimait à souligner qu'il était un républicain de vieille date et que le congrès de Nantes de 1909 l'avait nommé pour la cinquième fois vice-président du parti radical et radical-socialiste. Partisan du maintien et du développement de toutes les libertés conquises, y compris la liberté de conscience et de croyance, il se voulait « évolutionniste » et non un « ennemi de la propriété comme ses adversaires politiques le prétendaient ».
Son décès survint à Paris, dans le VIIIe arrondissement, le 8 août 1919. Il était âgé de 67 ans.
En 1905, J.-B. Morin avait publié La Monnoye et ses Noëls bourguignons.
Il était chevalier de la Légion d'honneur.