Jean-Pierre Mourer
1897 - 1947
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 19 août 1897 à Wittring (District de Moselle, Empire allemand). Député du Bas-Rhin de 1928 à 1942.
Employé des chemins de fer, Jean-Pierre Mourer milite très jeune dans les rangs du parti communiste et se présente aux élections de 1928 en qualité de secrétaire d'union locale unitaire des syndicats dans la 2e circonscription de l'arrondissement de Strasbourg-ville.
Il est élu sous l'étiquette du bloc ouvrier et paysan organisé par le parti communiste, au second tour, le 29 avril 1928, par 7.140 voix contre 6.013 à Weill sur 18.090 inscrits et 13.949 votants.
Son activité en faveur des revendications du mouvement autonomiste en Alsace-Lorraine et ses publications le font exclure du parti communiste en janvier 1929. Il fonde alors le parti communiste autonomiste des travailleurs et paysans alsaciens (Elsåssische Arbeiter-und Bauernpartei).
A la Chambre des députés, il est nommé membre de la commission de l'Algérie, des colonies et protectorats, de la commission des régions libérées, de la commission de l'hygiène et de la commission des comptes définitifs et des -économies.
Il dépose plusieurs propositions de loi et propositions de résolution présentant un intérêt local et concernant l'extension aux départements d'Alsace-Lorraine de la législation des assurances sociales. De même, ses interventions dans la discussion des textes législatifs portent essentiellement sur la législation particulière aux départements recouvrés de la Moselle, du Bas-Rhin et du Haut-Rhin et il demande à plusieurs reprises à interpeller le gouvernement sur sa politique générale à l'égard de l'Alsace-Lorraine. Elu conseiller général du canton ouest de Strasbourg en 1932, il est réélu député du Bas-Rhin en qualité de journaliste, sous l'étiquette du « parti communiste-opposition », comme candidat du bloc des travailleurs alsaciens.
Le 8 mai 1932, il bat au second tour le socialiste Naegelen par 6.575 voix contre 6.192 sur 18.512 inscrits et 14.006 votants.
Il le battra à nouveau, toujours au second tour, quand il sera réélu une troisième fois, le 3 mai 1936, par 5.844 voix contre 4.633 sur 18.728 inscrits et 13.780 votants.
Membre de la commission de l'Alsace-Lorraine, il s'intéresse spécialement aux projets et propositions relatifs aux départements recouvrés et interpelle le gouvernement sur les causes et responsabilités de la catastrophe ferroviaire de Lagny.
En 1936 et 1938, il l'interpelle à nouveau sur sa politique générale. Au cours de la discussion de la loi budgétaire pour 1936, il propose le rétablissement de la direction générale des services d'Alsace-Lorraine, avec fixation du siège de cette direction à Strasbourg.
Il prend part également à la discussion du projet de loi budgétaire de 1939 pour « souligner l'échec de la politique d'assimilation en Alsace-Lorraine ». Ses menées autonomistes le font incarcérer à l'automne 1939, pour atteinte à la sûreté extérieure de l'Etat, à la suite d'un mandat d'arrêt du tribunal militaire de Nancy ; libéré par l'avance allemande en 1940, il se donna alors à fond à la collaboration.
Né le 19 août 1897 à Wittring (Moselle)
Décédé le 10 juin 1947 à Mulhouse (Haut-Rhin)
Député du Bas-Rhin de 1928 à 1942
(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, Tome VII, p. 2532)
Autonomiste, Jean-Pierre Mourer est nommé Kreisleiter de Mulhouse par les autorités allemandes en janvier 1941 malgré les réticences de la Gestapo qui ne comprend pas que l'on mette à tête de la seconde ville d'Alsace un ancien militant communiste. Il se fait appeler désormais Hans Peter Murer. Arrêté à Munich en août 1945 par l'armée américaine, interné à Bad-Mergentheim, il est livré un an plus tard aux autorités françaises et incarcéré à la prison de Mulhouse.
Condamné à mort par la Cour de justice du Haut-Rhin, le 28 février 1947, il sera fusillé quatre mois plus tard, le 10 juin, à l'Ile Napoléon.