Bertrand de Mun
1870 - 1963
Né le 26 janvier 1870 à Versailles (Seine-et-Oise).
Député de la Marne de 1914 à 1919 et de 1924 à 1928.
Fils aîné du comte Albert de Mun qui fut député de 1876 à 1914 et mourut à Bordeaux en octobre 1914, Bertrand de Mun fut nommé officier de dragons en 1892, à sa sortie de Saint-Cyr. Mais ayant épousé cinq ans plus tard Marcelle Werlé, fille d'Alfred Werlé, comte romain et consul de Russie et petite-fille par sa mère, Mathilde de Montebello, du maréchal Lannes, il démissionna de l'armée en 1898 et se fixa à Reims. En 1907, il remplaça son beau-père, propriétaire d'importants vignobles, à la direction de la maison Clicquot-Ponsardin, célèbre affaire de vins de champagne à Reims.
Très intéressé aux questions économiques il devint, dès 1904, secrétaire général du syndicat du commerce des vins de champagne, qu'il présida à partir de 1911, puis membre de la Chambre de commerce de Reims et président de l'association viticole champenoise. Après la guerre, il fut le créateur et le secrétaire général de la commission d'exportation des vins de France et le président du comité international des vins, spiritueux et liqueurs.
Ses brillantes qualités personnelles, tout autant que son appartenance à deux familles illustres - l'une dans la politique l'autre dans le grand négoce - lui ouvrirent naturellement le chemin de la députation après lui avoir valu son entrée au conseil municipal de la capitale du champagne. Elu d'extrême justesse dans la 1re circonscription de Reims, le 10 mai 1914, au second tour, en recueillant 7.177 voix contre 7.153 à Pozzi, député sortant, sur 14.532 votants, il s'inscrivit au groupe de l'action libérale et devint membre des commissions des douanes et de la législation fiscale.
Mais la grande guerre éclata bientôt et il partit à la mobilisation comme capitaine de cavalerie dans l'Est où il commanda un escadron de dragons.
Revenu à la Chambre des députés, il siégea naturellement à la commission des régions libérées et ses principales préoccupations furent de perpétuer le souvenir de cette grande tragédie, et surtout d'essayer d'en atténuer les ravages. An nom de cette commission, il déposa un rapport sur la proposition de loi, adoptée par le Sénat, tendant à laisser en l'état actuel un groupe de ruines des régions dévastées afin d'y organiser le culte du souvenir par des caravanes scolaires.
Il prit part à la discussion de projets ou de propositions de loi : sur les réparations à accorder aux victimes civiles de la guerre ; sur la réparation des dommages causés par les faits de la guerre ; portant ouverture de crédits pour la protection des monuments historiques endommagés par faits de guerre ; portant création d'un office de reconstruction des immeubles détruits par faits de guerre (1919). La même année - la vie reprenant le pas sur la mort - il participe enfin à la discussion d'une proposition de loi concernant la protection des appellations d'origine.
Accordant la priorité à la remise en marche de la maison Clicquot-Ponsardin, dans une ville aux trois quarts détruite, il ne se représenta pas aux élections législatives de 1919. Mais le démon de la politique le reprit très vite. Au scrutin de liste avec représentation proportionnelle, il reconquit son siège le 11 mai 1924, à la tête de la liste d'alliance républicaine, avec 30.018 voix sur 86.595 suffrages exprimés.
Inscrit pour cette législature au groupe de l'union républicaine démocratique, il siégea aux commissions des douanes et conventions commerciales et des boissons. On l'entendit dans la discussion d'un projet de loi relatif à l'amnistie en 1924 ; de propositions de loi portant modification au tarif des douanes - en ce qui concerne les bouchons de liège - en 1928.
Curieux retour des choses : le 29 avril 1928, le scrutin uninominal ayant été rétabli, il fut à son tour battu de peu au second tour, n'obtenant que 8.589 voix contre 8.736 à Poittevin, également député sortant sur la liste de l'union des gauches.
Né le 26 janvier 1870 à Versailles (Seine-et-Oise)
Décédé le 9 mars 1963 à Paris
Député de la Marne de 1914 à 1919 et de 1924 à 1928
(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, Tome VII, p. 2541, 2542)
Pendant l'occupation, en 1941, alors âgé de 71 ans, Bertrand de Mun est arrêté et pris en otage par les Allemands. Transféré à la prison de Fresnes, il y subira deux semaines d'internement.
Gérant du Champagne Veuve Cliquot jusqu'en 1950, il préside par ailleurs la commission d'exportation des vins de France.