Martin Nadaud

1815 - 1898

Informations générales
  • Né le 17 novembre 1815 à Soubrebost (Creuse - France)
  • Décédé le 28 décembre 1898 à Soubrebost (Creuse - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale législative
Mandat
Du 13 mai 1849 au 2 décembre 1851
Département
Creuse
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ire législature
Mandat
Du 20 février 1876 au 25 juin 1877
Département
Creuse
Groupe
Extrème-gauche
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IIe législature
Mandat
Du 14 octobre 1877 au 14 octobre 1881
Département
Creuse
Groupe
Union républicaine
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 21 août 1881 au 14 octobre 1885
Département
Creuse
Groupe
Union républicaine
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IVe législature
Mandat
Du 4 octobre 1885 au 14 octobre 1889
Département
Creuse
Groupe
Union républicaine

Biographies

Représentant en 1849, député de 1876 à 1889, né à Soubrebost (Creuse) le 17 novembre 1815, fils de cultivateurs, il se rendit à Paris à l'âge de 16 ans, exerça le métier de maçon et devint chef d'atelier à 19 ans. Il s'efforça, en même temps, de compléter l'instruction insuffisante qu'il avait reçue, fréquenta les réunions socialistes, s'éprit des doctrines de Cabet, et devint un adepte fervent du communisme.

Après la révolution de 1848, il présida le club des habitants de la Creuse à Paris, et commença à se faire connaître. Ses compatriotes, avec lesquels il était resté en relations, l'envoyèrent, le 13 mai 1849, le 4e sur 6, à l'Assemblée Législative, par 15 240 voix (39 471 votants, 73,014 inscrits).

Le représentant de la Creuse ne quitta la truelle (il travaillait alors à la mairie du 12e arrondissement) que le jour de l'ouverture de la session, pour prendre place à la Montagne, dans le groupe des républicains socialistes. Il ne se fit pas faute d'aborder fréquemment la tribune, vota et protesta :

- contre l'expédition de Rome,
- contre la loi Falloux-Parieu sur l'enseignement,
- contre la loi restrictive du suffrage universel.

Il présenta une proposition relative aux expropriations rendues nécessaires par les grands travaux publics. Il demanda aussi, sans succès, la modification de l'article 1781 du code civil, et fit une vive opposition à la politique de Louis-Napoléon Bonaparte.

Dans les derniers temps de la législature, M. Martin Nadaud avait contribué à former, en dehors du groupe de la Montagne, une réunion parlementaire séparée qui comprenait aussi Baudin, Baune, Boysset, Dussoubs, Madier de Montjau, Mathé, etc.

Au coup d'Etat du 2 décembre 1851, M. Martin Nadaud fut arrêté dans la nuit avec beaucoup d'autres, et, par décret du 9 juin suivant, fut expulsé du territoire français, après deux mois de détention. Il se rendit alors en Angleterre, où il reprit d'abord son métier de maçon, puis, en raison de l'état de sa santé, se fit instituteur à Londres et à Brighton, enseigna de son mieux la langue française à l'Ecole militaire de Wimbledon, et se tint, pendant toute la durée de l'Empire, à l'écart de la politique militante.

Le 29 février 1852, il avait réuni sur son nom, aux élections du Corps législatif, dans la 2e circonscription de la Creuse, 707 voix contre 22 266 à l'élu officiel, M. Sallandrouze de la Mornaix.

De retour en France, il déclina la candidature démocratique dans la Seine en 1869 (il collaborait alors au Réveil de Delescluze), fut, de septembre 1870 à février 1871, préfet de la Creuse, et obtint, le 8 février 1871 comme candidat républicain radical à l'Assemblée nationale dans son département, 10 464 voix (50 111 votants).

Il se présenta de nouveau, sans plus de succès, à Paris, aux élections complémentaires du 5 juillet de la même année. En revanche, il fut élu, le 25 juillet, conseiller municipal de Paris par le quartier du Père-Lachaise (20e arrondissement). Il s'occupa surtout de questions ouvrières et de travaux publics, opina avec les radicaux du conseil.

Il entra à la Chambre des députés le 20 février 1876, comme député républicain de l'arrondissement de Bourganeuf (Creuse), élu par 4,083 voix (8 002 votants, 10 717 inscrits), contre 3 275 à M. Coutisson et 493 à M. Bonnin. Il prit place à l'extrême gauche, vota pour l'amnistie plénière, et, fut des 363.

Réélu, à ce titre, le 14 octobre 1877, par 4 311 voix (7 081 votants, 10 766 inscrits), contre 2 737 à M. Coutisson, candidat officiel du Maréchal, il reprit sa place dans la majorité, parla assez fréquemment sur les questions intéressant le « bâtiment », sur le régime des prisons, soutint l'emprunt de la ville de Paris en 1876, vota pour l'article 7, et, tout en appuyant, le plus souvent, les revendications théoriques de l'extrême gauche, montra dès lors une tendance assez prononcée à se rapprocher de l'Union républicaine.

M. Martin Nadaud ne fit point d'opposition au système « opportuniste » préconisé par Gambetta, collabora, vers cette époque, à la République française, obtint sa réélection comme député de Bourganeuf, le 21 août 1881, par 5 177 voix (5 664 votants, 11 154 inscrits), se rallia plus étroitement à la politique gouvernementale, et fut appelé par la majorité de la Chambre nouvelle au poste de questeur. Elle l'y maintint jusqu'à la fin de la législature.

Porté, le 4 octobre 1885, sur la liste républicaine de la Creuse, il fut réélu, le 1er sur 4, député de ce département, par 33 020 voix (52 493 votants, 77 888 inscrits). Appelé de nouveau aux fonctions de questeur, il appuya les divers ministères qui se succédèrent au pouvoir, vota l'expulsion des princes, et, en dernier lieu, s'abstint sur le rétablissement du scrutin d'arrondissement (en février 1889), et se prononça :

- contre l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution,
- pour les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
- contre le projet de loi de Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- pour les poursuites contre le général Boulanger.

On a de M. Martin Nadaud une Histoire des classes ouvrières en Angleterre (1872), et une brochure sur les Sociétés ouvrières (1873).


Né le 17 novembre 1815 à Soubrebost (Creuse), mort le 28 décembre 1898 à Soubrebost.

Représentant de la Creuse à l'Assemblée législative de 1849. Député de la Creuse de 1876 à 1889.

(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. IV, p. 466.)

En février 1889, Martin Nadaud s'était abstenu sur le rétablissement du scrutin d'arrondissement, qui lui fut en effet fatal.

Aux élections générales de septembre-octobre 1889, il retrouve la circonscription de Bourganeuf et l'ancien candidat gouvernemental Coutisson dont il avait triomphé en 1876 et en 1877. Mais celui-ci devait prendre sa revanche. Au premier tour Martin Nadaud totalisait, avec 3.121 voix, 500 suffrages de moins que Coutisson, 3.656 sur 7.661 votants. Le 5 octobre, au scrutin de ballottage, il comblait partiellement son retard mais devait s'incliner devant Coutisson élu avec 4.120 voix sur 8.060 votants contre 3.908 à lui-même.

En 1893, Martin Nadaud a 78 ans et ne se représente pas. N'y a-t-il pas d'ailleurs le socialiste Antonin Desforges qui lui a cédé ses voix en 1889, au scrutin de ballottage, pour reprendre le siège à Coutisson ?

Cinq ans plus tard, Nadaud s'éteint, le 28 décembre 1898, à l'âge de 83 ans, à Soubrebost, dans sa propriété de La Martinèche où il s'était retiré.