Amar Naroun
1906 - 1988
Né le 23 août 1906 à Fort-National (Alger)
Décédé le 11 novembre 1988 à Paris
Député de Constantine de 1952 à 1955
Journaliste de profession, ancien conseiller à l'Assemblée de l'Union française, Amar Naroun entre à l'Assemblée nationale à la suite du décès de Youssef Kessous, député de Constantine, élu en 1951. Conformément à la législation en vigueur, une élection partielle est organisée le 13 juillet 1952 dans la deuxième circonscription du département de Constantine. Candidat « indépendant », mais bénéficiant de toute évidence de la sympathie de l'administration, Amar Naroun obtient 113 577 voix, soit 85,97 % des 132 113 suffrages exprimés.
Son principal adversaire, Fehrat Abbas, leader de l'UDMA et principale figure de l'opposition modérée, n'a obtenu qu'à peine plus de 10 % des suffrages. Il y a lieu, bien sûr, d'être réservé sur la sincérité de ce scrutin. Son élection suscite, du reste, à l'Assemblée nationale quelques commentaires ironiques lors de la séance du 29 janvier 1953.
Inscrit au groupe des Républicains indépendants, Amar Naroun est membre des commissions des pensions et des affaires économiques. En 1954, il troque cette dernière contre la Commission de la presse. Assez souvent absent ou en congé, il ne dépose aucun rapport ni proposition durant tout le reste de la seconde législature. A la suite des événements d'Algérie, il intervient en séance le 12 novembre 1954 pour exalter le loyalisme des populations musulmanes et délivrer un satisfecit au ministre de l'intérieur, François Mitterrand, pour la politique de réformes qu'il entend poursuivre. Le 3 février 1955, lors du débat sur l'Afrique du Nord qui précède la chute du gouvernement Mendès France, il déplore au contraire le caractère trop modique des réformes annoncées et s'interroge sur le conformisme « jusqu'ici apprécié de tous » des élus du second collège d'Algérie.
Après avoir soutenu de ses votes le gouvernement Laniel, Amar Naroun s'étaient volontairement abstenu lors de l'investiture de Pierre Mendès France. Le 30 août 1954, il a voté contre la motion Aumeran, c'est-à-dire en faveur de la CED. Après s'être à nouveau abstenu le 4 février 1955, il avait soutenu le gouvernement Edgar Faure, mais avait voté contre l'instauration de la loi sur l'état d'urgence en Algérie. La dissolution et le non renouvellement des députés d'Algérie mettent fin à sa carrière parlementaire.
Dans plusieurs courriers adressés au service des archives de l'Assemblée nationale, Amar Naroun a fait savoir par la suite qu'il préférait oublier une « figuration politicienne sans relief ».