Jean, Alphonse Nénon
1906 - 1976
Né 25 avril 1906 à Thierville (Meuse)
Décédé le 11 septembre 1976 à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne)
Député du Lot-et-Garonne de 1951 à 1955
Fils d'un sous-officier de carrière, Jean Nénon a effectué ses études à l'école primaire supérieure d'Aiguillon, dans le Lot-et-Garonne, où il a obtenu le brevet qui lui ouvre les portes de l'Ecole normale d'instituteurs de Montauban. Après son service militaire à Saint-Maixent et à Bordeaux, il exerce comme professeur de cours complémentaire à Fumel de 1928 à la guerre. Mobilisé comme lieutenant, il est fait prisonnier le 24 juin 1940 près de Nancy et dirigé vers un Oflag à Sœst, en Wesphalie. Son activité résistante lui vaut une condamnation à huit mois de cellule par un conseil de guerre allemand. Libéré en avril 1945 par l'armée américaine, il regagne la France. Sous l'étiquette de la SFIO dans laquelle il militait avant-guerre, il est élu conseiller municipal puis conseiller général de Fumel. Il sera élu par la suite vice-président du conseil général du Lot-et-Garonne et président de la Commission départementale des finances.
Fort de cet ancrage local, il est candidat aux élections du 10 novembre 1946 en seconde position sur la liste SFIO. Mais sa liste n'obtient que 15 701 voix sur 117 390 suffrages exprimés et aucun élu. En vue des élections du 17 juin 1951, et conformément à la loi du 7 mai, la SFIO conclut un vaste apparentement de type Troisième force avec le RGR et deux listes de droite. Les listes apparentées ayant obtenu la majorité absolue, tous les sièges lui sont attribués. Jean Nénon, tête de la liste SFIO qui a obtenu 10,2 % des suffrages exprimés, est élu, les trois autres sièges se répartissant entre le RGR (Henri Caillavet et Raphaël Trémouilhe) et le MRP (Jean-Jacques Juglas).
Membre de la Commission de l'intérieur pendant toute la législature, il est également nommé en janvier 1954 membre suppléant de la Commission des finances et membre de la Commission chargée d'enquêter sur le trafic des piastres. Il se montre un député assez actif mais exclusivement spécialisé dans les questions d'administration locale et, plus précisément, dans tout ce qui relève des personnels départementaux et communaux. Il signe à ce titre une dizaine de rapports et intervient en séance publique, notamment en novembre 1955, comme rapporteur d'une proposition de loi relative au statut des agents communaux. Il participe également à plusieurs reprises à la discussion budgétaire des crédits du ministère de l'intérieur. Ses votes sont conformes à la discipline du groupe socialiste, généralement dans l'opposition durant cette législature, hormis la parenthèse Pierre Mendès France. Le 30 août 1954, il vote la motion Aumeran, rejoignant la cinquantaine de députés socialistes hostiles à la ratification du traité de CED.
Aux élections du 2 janvier 1956, la liste SFIO qu'il conduit à nouveau, apparentée aux radicaux et aux républicains sociaux, accuse un net tassement, n'obtenant que 8,3 % des 131 032 suffrages exprimés. Jean Nénon n'est donc pas réélu, deux sièges revenant au PCF, les deux autres au parti radical après invalidation du candidat poujadiste. Il ne quitte pas pour autant l'Assemblée nationale car il devient jusqu'en 1958 l'attaché parlementaire de Maurice Pic, secrétaire d'Etat à l'intérieur dans les gouvernements Mollet, Bourgès-Maunoury et Gaillard. Candidat le 23 novembre 1958 dans la deuxième circonscription du Lot-et-Garonne (Marmande), il n'obtient que 2 681 voix sur 39 297 suffrages exprimés et n'affronte pas le second tour. Il se consacre désormais à des activités strictement locales et régionales.
Il meurt le 11 septembre 1976 à Villeneuve-sur-Lot.