René Nicod
1881 - 1950
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 18 juillet 1881 à Saint-Claude (Jura).
Député de l'Ain de 1919 à 1924 et de 1936 à 1942.
Né en 1881 d'une famille ouvrière, René Nicod, devenue orphelin à l'âge de 14 ans, doit quitter le collège de Saint-Claude. Il est tour à tour clerc d'avoué, ouvrier pipier, gérant d'imprimerie, etc..
A 17 ans, il adhère au parti socialiste, fonde les jeunesses socialistes de Saint-Claude et devient secrétaire de la fédération socialiste du Jura.
En 1901, ses camarades l'appellent à l'imprimerie ouvrière d'Oyonnax. Il devient alors secrétaire de la fédération socialiste de l'Ain et directeur du journal L'Eclaireur de l'Ain. En 1908, il fonde une société coopérative ouvrière et c'est à lui qu'on doit la Maison du peuple d'Oyonnax.
En 1913, il est condamné à cinq jours de prison avec sursis par le tribunal de Nantua pour avoir participé à un mouvement de grève des ouvriers de l'Oyonnaxienne.
Dès 1914, il lutte dans les colonnes de L'Eclaireur de l'Ain contre l'union sacrée pour l'internationalisme prolétarien. Cette attitude lui vaut d'être traduit devant le conseil de guerre de la 14e région.
Il est mobilisé en février 1915. Grièvement blessé à Verdun à la tête de sa section, il est mutilé à 50 %, titulaire de la croix de guerre et de la médaille militaire.
En 1919, il devient maire d'Oyonnax. Révoqué par le gouvernement du bloc national, il est réélu triomphalement aux élections suivantes.
En 1921, il adhère au parti communiste et en 1928 il est élu conseiller général d'Oyonnax.
René Nicod devait se présenter trois fois, sans succès, à la députation comme candidat du parti socialiste.
En 1909, lors de l'élection partielle destinée à pourvoir au remplacement de Baudin, élu sénateur, dans la circonscription de Belley, il n'obtint, au premier tour, que 1.274 voix contre 8.183 à Héritier, sur 11.320 votants.
En 1910 et en 1914, dans la circonscription de Nantua, il fut battu au second tour par Chanal, député sortant, candidat de la gauche radicale, la première fois avec 960 voix contre 5.660 sur 11.713 votants, la seconde fois avec 4.276 voix contre 6.262 sur 10.127 votants.
Le scrutin de liste ayant été rétabli en 1919, il devait prendre sa revanche, élu sur la liste socialiste avec 18.948 suffrages sur 68.762 votants.
Il s'inscrivit au groupe du parti socialiste.
René Nicod prit une part active à la discussion des textes portant amnistie. Il s'intéressa, bien entendu, à la question des budgets communaux, défendit les offices d'H.B.M. et les sociétés coopératives de consommation.
Candidat en 1924 sur la liste communiste, toujours' dans le département de l'Ain, il n'obtint que 8.033 voix sur 79.052 votants, le quotient électoral étant de 15.667.
Le scrutin uninominal ayant été rétabli pour les élections générales de 1928, il se présenta dans la circonscription de Nantua-Gex. Il fut battu au second tour par Paul Painlevé, républicain socialiste, ministre de la Guerre, par 10.242 voix contre 3.477 sur 14.983 votants.
Il revint député de cette même circonscription en 1936, obtenant au second tour 9.009 voix sur 16.826 votants contre 7.506 à Mermod, U.R.D., bien que ce dernier l'ait légèrement devancé au premier tour avec 5.612 voix contre 5.144 sur 15.884 votants.
René Nicod s'inscrivit au groupe communiste.
Membre de la commission des douanes et des conventions commerciales et de la commission de la législation civile et criminelle, il présenta plusieurs rapports sur différents textes, d'origine gouvernementale ou parlementaire, tendant à lutter contre la hausse des prix ; sur un projet et des propositions de loi relatifs à la propriété culturale et aux fermages ; sur un projet de loi modifiant le tarif des douanes ; enfin, sur une proposition de loi de Ramette tendant à assainir la vie publique par l'interdiction aux fonctionnaires et aux titulaires de mandats législatifs de faire partie des conseils d'administration des sociétés anonymes.
Il fut également rapporteur pour avis de la commission des douanes et des conventions commerciales pour le projet de loi relatif à la mobilisation des créances commerciales et rapporteur du projet de loi portant organisation du ministère de la Justice (1936).
Lors de la discussion du projet et des propositions de loi portant amnistie, il insista de nouveau sur la nécessité d'une très large amnistie en matière de délits militaires.
Il prit une part active à la discussion des textes relatifs à la presse et fit voter l'obligation, pour les actionnaires et les commanditaires, de prévenir les sociétés dans lesquelles ils sont administrateurs, directeurs ou gérants.
Il intervint au cours de diverses discussions budgétaires et protesta notamment contre la diminution des crédits destinés au paiement des annuités dues par l'Etat aux communes du pays de Gex et de la Haute-Savoie en vertu de la loi relative à la réforme du statut douanier des zones franches.
Ayant rompu avec le parti communiste dès le 7 octobre 1939 pour fonder, avec quatre collègues dissidents comme lui, le groupe d'union populaire française, René Nicod n'encourut pas la déchéance aux termes de la loi du 20 janvier 1940. Le 10 juillet 1940, il vota contre les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.
Né le 18 juillet 1881 à Saint-Claude-sur-Brenne (Jura)
Décédé le 14 mars 1950 à Oyonnax (Ain)
Député de l'Ain de 1979 à 1924 puis de 1936 à 1942
(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français, 1889-1940, tome VII, p. 2561, 2562)
Dès le 10 juillet 1940, René Nicod s'opposa au régime de Vichy. Il vota, en effet, contre l'octroi des pleins pouvoirs constituants au maréchal Pétain. En raison de ses convictions politiques René Nicod fut suspendu de son mandat de maire d'Oyonnax, et emprisonné à Lyon, pendant une grande partie de la guerre.
Il est nommé, le 16 mars 1945, délégué à l'Assemblée consultative provisoire et réélu maire d'Oyonnax et conseiller général de l'Ain, sous l'étiquette socialiste. Il se présente aux élections de la première Assemblée nationale constituante, en deuxième position sur la liste SFIO, qui n'obtiendra qu'un seul siège (27 995 suffrages sur 140 495 suffrages exprimés). Il ne postulera plus pour aucun mandat législatif, se consacrant désormais à ses mandats locaux.
Il meurt à Oyonnax le 14 mars 1950, à l'âge de 68 ans.