Georges Nouelle
1887 - 1966
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 30 août 1887 à Mansac (Corrèze).
Député de Saône-et-Loire de 1924 à 1942.
Georges Nouelle fit ses études à l'Ecole normale de Cahors, puis au lycée d'Agen et à la faculté des sciences de Toulouse. Il devint professeur de sciences à l'école professionnelle de Chalon-sur-Saône, puis membre de l'office supérieur des inventions et découvertes scientifiques et du conseil supérieur de la pêche et de la pisciculture fluviale.
Secrétaire de la fédération socialiste de Saône-et-Loire en 1914, il fut élu maire de Chalon en 1926.
11 fut candidat pour la première fois à la députation en 1924, dans le département de Saône-et-Loire, sur la liste socialiste, et fut élu à la plus forte moyenne, obtenant 67.652 voix sur 142.530 votants.
Le scrutin uninominal ayant été rétabli pour les élections générales de 1928, il se présenta alors dans la 1re circonscription de Chalon où il l'emporta au second tour par 12.893 voix contre 6.680 à M. Tisseyre sur 22.851 votants.
Ses électeurs lui renouvelèrent leur confiance en 1932, lui accordant au premier tour 12.365 voix contre 6.589 à M. Pineau, radical indépendant, sur 22.704 votants.
Il en fut de même en 1936 où il battit au deuxième tour Claude Martin, socialiste indépendant, par 14.731 voix contre 8.634 sur 23.492 votants.
Georges Nouelle appartint constamment, à la Chambre des députés, au groupe du parti socialiste.
Il fut, pendant toute là durée de son mandat, membre de la commission de l'Algérie, des colonies et des protectorats, dont il devint le président, et de la commission des mines et de la force motrice. Il appartint également, au cours de la législature 1924-1928, aux commissions de l'enseignement et des beaux-arts, des boissons et du suffrage universel, et en 1934 à la commission chargée de rechercher toutes les responsabilités encourues depuis l'origine de l'affaire Stavisky.
Il fut nommé en 1924 membre du comité national des recherches scientifiques et industrielles et en 1928 membre du comité consultatif des mines.
Georges Nouelle fut un spécialiste des questions coloniales. Toutes ses intervention furent marquées par son souci du sort des indigènes, qu'il tenta toujours de défendre contre l'administration.
Outre ses observations au cours des discussions budgétaires, il développa en 1929 une interpellation sur la révolte des indigènes de l'A.E.F. Il demanda également à interpeller le gouvernement sur le recrutement et les conditions de travail des ouvriers indigènes employés à la construction du chemin de fer Brazzaville-Océan (1927), sur les événements militaires du Maroc (1929), sur différentes questions agricoles intéressant l'Algérie (1930), sur la situation des établissements français de l'Inde et les troubles de Pondichéry (1931), sur les conditions dans lesquelles l'administration des colonies se préparait à affermer l'exploitation des chemins de fer de l'A.E.F. à un groupement comprenant les grands réseaux français (1932), enfin sur la politique coloniale du gouvernement (1938).
Il se prononça contre le renouvellement du privilège d'émission de la Banque d'Indochine et contre l'approbation d'une convention passée avec la Banque de l'Afrique occidentale.
Dans la discussion du projet tendant à autoriser l'A.E.F. à réaliser un emprunt de 747 millions, il demanda que ce chiffre soit augmenté de 75 millions, ces 75 millions devant être consacrés à des travaux d'hygiène, comme dans l'ensemble des colonies.
Il combattit le projet de loi tendant à établir une taxe spéciale sur certains produits coloniaux français en 1931 et vota en 1935 contre le budget de l'Algérie en raison de la situation favorable faite aux gros viticulteurs algériens et de l'aggravation des charges indirectes pesant sur les populations algériennes. Il s'éleva contre le crédit supplémentaire demandé pour la célébration du centenaire de l'Algérie en préconisant d'accorder plutôt des libertés nouvelles aux indigènes.
Georges Nouelle s'intéressa beaucoup aux travailleurs. Il se préoccupa de leur logement - il intervint maintes fois en faveur des H.B.M. - de leur sécurité - en ce qui concerne les mineurs et les cheminots - de leur santé - il réclama de nouveaux sanatoriums pour les femmes - et même de leurs loisirs - il défendit les sociétés de pêche à la ligne et les camps de vacances. Il demanda à plusieurs reprises un réajustement des traitements des fonctionnaires, une meilleure organisation de la main-d'œuvre, de nouvelles mesures en faveur des chômeurs et des retraités.
Il insista toujours sur la nécessité de donner à l'enseignement, surtout l'enseignement technique, des moyens suffisants en personnel et en matériel. Les questions communales ne le laissèrent pas indifférent. Il préconisa l'institution d'une taxe au profit des communes ayant réalisé des travaux d'édilité. Au cours de la discussion du projet de loi sur le perfectionnement de l'outillage national, il réclama une répartition plus favorable aux petites communes des ressources de la caisse alors créée. Il intervint également sur la lutte contre les incendies, l'électrification des campagnes, les adductions d'eau, etc..
Enfin, il réclama à plusieurs reprises une réforme de la justice militaire et s'éleva contre l'utilisation des fonds secrets.
Le 10 juillet 1940, il vota les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.
Né le 30 août 1887 à Mansac (Corrèze)
Décédé le 7 octobre 1966 à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire)
Député de Saône-et-Loire de 1924 à 1942
(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français, 1889-1940, Tome VII, p. 2574, 2575)
Pendant l'occupation George Nouelle est maintenu dans ses fonctions de maire de Chalon-sur-Saône. Le 11 mai 1944, il est néanmoins contraint à la fuite pour échapper aux troupes allemandes qui le recherchent pour activités patriotiques, il a notamment fourni pendant l'occupation de faux papiers aux prisonniers évadés.
En raison de son vote du 10 juillet 1940, à la Libération, il est exclu de la SFIO. Aussi vivra-t-il en marge de la vie politique jusqu'au 10 février 1952, date à laquelle il reprend la tête de la municipalité par une écrasante majorité. Réélu en 1953, 1959 et 1965, il poursuit l'adaptation de Chalon aux exigences démographiques et économiques de l'époque. Il est également élu, le 22 décembre 1956, conseiller général de Chalon Nord. C'est volontairement qu'il abandonne la direction des affaires municipales en mars 1965.
Georges Nouelle meurt le 7 octobre 1966. Il était chevalier de la Légion d'honneur depuis le 20 août 1958, chevalier du Mérite civil depuis le 1er janvier 1959 et la Médaille d'argent lui avait été décernée le 22 décembre 1956.
A Chalon, un parc porte son nom.