Jean Novat
1894 - 1983
Né le 14 juin 1894 à Vienne (Isère)
Décédé le 23 août 1987 à Vienne
Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Isère)
Conseiller de la République puis sénateur de l'Isère de 1946 à 1955
Lors de ses diverses élections, Jean Novat a toujours été présenté comme un homme travailleur et honnête, parvenu à la politique presque malgré lui, grâce à son action pendant la seconde guerre mondiale.
Après un brevet d'aptitude professionnelle, il devient ouvrier tourneur dans une usine de constructions métalliques à Vienne. Engagé en 1913 dans la Marine comme matelot de pont, il effectue à cause de la guerre un service mili taire de près de six ans, qu'il finit en tant que second maître à bord d'un sous-marin dans lequel il fait la campagne d'Orient.
Au retour de la guerre, il devient contremaître puis réussit à fonder sa propre entreprise de fabrication de matériel de papeterie et de produits chimiques. Lors du second conflit mondial, il est un résistant de la première heure, manifestant son soutien au général de Gaulle à Londres par une lettre qui sera lue à la radio. Il participe le 14 juillet 1942 à une manifestation gaulliste à Vienne. Ses opinions lui valent alors d'être incarcéré avec son fils, résistant actif, à la prison Saint-Paul de Lyon pour des « menées antinationales ». Il est ensuite interné politique à Saint-Sulpice-la-Pointe pendant neuf mois.
C'est après la guerre que commence son activité politique : en avril 1945, il est élu conseiller municipal de Vienne sur la liste de la Résistance dite d'Action sociale. Le 30 septembre 1945, il est élu conseiller général de l'Isère, pour le canton sud de Vienne (il le restera jusqu'au 24 avril 1955). Ses concitoyens le portent aussi aux deux Assemblées nationales constituantes, et enfin au Conseil de la République où, tête de liste MRP, il fut élu le 8 décembre 1946.
Au Conseil de la République, il siège principalement aux commissions de la production industrielle (de 1948 à 1955), des affaires économiques, du ravitaillement et des boissons, mais également comme membre titulaire ou suppléant aux commissions des pensions, de l'éducation nationale, et de la marine et de la pêche.
En raison du travail important qu'il doit fournir pour son entreprise à Vienne, Jean Novat n'intervient pas souvent à la tribune du Conseil de la République.
Son activité se résume à la rédaction de plusieurs rapports, principalement pour la commission des affaires économiques. Ces rapports concernent l'abrogation de la réglementation relative à la vente et à l'achat de véhicules d'occasion (1946-1947), la restitution des véhicules réquisitionnés depuis la Libération, l'aménagement et l'assainissement des plaines de l'Isère, du Drac et de la Romanche (1948), et le projet de loi de ratification de l'accord franco-italien relatif aux marques de fabrique (1952). Il rédige également un rapport, au nom de la commission de la production industrielle, sur la loi de nationalisation de l'électricité et du gaz en 1948.
Réélu au Conseil de la République le 7 novembre 1948, son mandat prend fin le 4 juillet 1955, lorsqu'il décide de ne pas se représenter.