Philippe Olmi
1891 - 1980
Né le 4 août 1891 à Nice (Alpes-Maritimes)
Décédé le 1er mai 1980 à Nice
Député des Alpes Maritimes de 1946 à 1955
Secrétaire d'Etat à l'agriculture du 2 juillet 1953 au 19 juin 1954
Philippe Olmi est né à Nice le 4 août 1891. Son père est chef de division à la préfecture des Alpes-Maritimes. Il sort tout juste de l'Institut national agronomique lorsqu'il est mobilisé en août 1914 pour combattre l'Allemagne. Servant dans les rangs de l'infanterie alpine, puis de l'infanterie coloniale, Philippe Olmi occupe à la fin de la guerre le grade de capitaine ; titulaire de la Croix de guerre 1914-1918, il est cité à plusieurs reprises à l'ordre de son régiment.
Philippe Olmi réussit sans peine sa reconversion dans la vie civile : il devient en 1919 ingénieur dans une usine de produits chimiques, avant de prendre la direction technique d'une fabrique de papier. A la fin des années vingt, Philippe Olmi renoue avec son métier d'ingénieur agronome et choisit de se consacrer à l'exploitation de propriétés de famille dans le Var ; il devient alors un expert reconnu des questions agricoles et foncières, auxquelles il consacre de nombreuses publications. Dans le même temps, il livre ses premiers combats politiques : élu en 1930 conseiller d'arrondissement à Nice, il se voit porté à la présidence du conseil d'arrondissement.
Mobilisé en septembre 1939, Philippe Olmi prend le commandement du 4e bataillon du 156e Régiment d'Infanterie de réserve. Résolument hostile à la mainmise de l'Allemagne nazie sur la France, il participe à des actions de résistance dans la région de Toulon ; au lendemain du débarquement allié en Provence, il intègre l'état-major de l'armée des Alpes.
Philippe Olmi renoue après la Libération avec l'action publique, en prenant la troisième place sur la liste conduite dans la circonscription des Alpes-Maritimes par l'ancien maire de Nice, Jean Médecin, aux élections du 2 juin 1946 pour la seconde Assemblée constituante. Avec 83 299 voix sur 196 361 suffrages exprimés, la liste emporte deux des cinq sièges à pourvoir ; les trois autres sièges échoient aux communistes Virgile Barel et Henri Pourtalet et au socialiste Alex Roubert.
Philippe Olmi occupe de nouveau la troisième place sur la liste de Jean Médecin aux élections législatives du 10 novembre 1946. Malgré un léger repli (80 314 voix sur 197 118 suffrages exprimés), celle-ci obtient cette fois trois élus : Philippe Olmi fait alors son entrée à l'Assemblée nationale.
Philippe Olmi est nommé membre de la Commission de l'agriculture, et secrétaire de la Commission de la famille, de la population et de la santé publique ; il est par ailleurs nommé juré à la Haute cour de justice. Il dépose au cours de la législature une petite dizaine de textes, consacrés pour la plupart aux questions agricoles. Il est notamment l'auteur, le 28 mars 1947, d'une proposition de loi tendant à la création de l'ordre des experts agricoles et fonciers : « la complexité des nouvelles lois qui régissent le monde rural, et surtout la mise en application du nouveau statut sur le fermage et le métayage, obligent constamment les commissions paritaires cantonales ou d'arrondissement, les différents tribunaux civils et même les cours d'appel, à demander l'avis d'hommes de l'art, qui soient à la fois des techniciens éprouvés de la terre et des spécialistes du monde rural », y lit-on dans l'exposé des motifs.
Au cours de cette première législature, Philippe Olmi vote la confiance au cabinet Ramadier (4 mai 1947), soutient le statut de l'Algérie (27 août 1947), se prononce contre la nationalisation des écoles des houillères (14 mai 1948), pour le plan Marshall (7 juillet), et pour le statut du Conseil de l'Europe et la ratification du pacte Atlantique (9 et 26 juillet 1949) ; il approuve enfin le projet de réforme électorale instituant le système des apparentements (7 mai 1951).
Par ailleurs, au cours de cette législature, Philippe Olmi consolide son implantation électorale : il est élu en octobre 1947 maire de Villefranche-sur-Mer, tandis que son collègue Jean Médecin retrouve la mairie de Nice. Il conservera ce mandat sans interruption jusqu'en 1965.
Candidat au renouvellement de son mandat aux élections législatives du 17 juin 1951, Philippe Olmi bénéficie de l'apparentement conclu entre la liste de « rassemblement républicain » menée par Jean Médecin soutenue par le RGR, le CNI et le parti radical, et dont il occupe toujours la troisième place, la liste RPF, conduite par Edouard Corniglion-Molinier et où Marcel Dassault figure en deuxième position, et deux autres petites listes. Les socialistes et plus encore les communistes font les frais de cet apparentement qui recueille la majorité des suffrages exprimés, et emporte donc la totalité des sièges à pourvoir. Avec 74 209 voix sur 213 874 suffrages exprimés, la liste de Jean Médecin obtient trois sièges, contre deux pour la liste gaulliste.
Membre de la Commission des boissons, Philippe Olmi est aussi nommé vice-président de la Commission de la famille, de la population et de la santé publique. Sa première intervention à la tribune de l'Assemblée est pour prendre part à la « querelle scolaire » qui avait fait rage pendant la campagne des élections législatives. Le 2 août 1951, soit trois semaines avant le dépôt de la loi Barangé qui allait disloquer la Troisième force, il se fait le porte-parole des parents d'élèves partisans de « l'école libre » : « La liberté de l'enseignement est inscrite dans la Constitution de la IVe République. Mais vous savez fort bien que, pour des raisons économiques, les écoles dites » libres « , celles qui ne sont pas des écoles d'Etat et que les pères de famille devraient pourtant pouvoir librement choisir, risquent de mourir faute de ressources. Je prétends qu'une liberté qui est subordonnée à des conditions purement matérielles et qui est accordée aux seuls riches, n'est pas une liberté. C'est pour sauvegarder le droit du père de famille que je désire que toutes les écoles, publiques ou privées, soient ouvertes librement à tous ceux qui veulent en user. Tout le problème de l'école se résume au fond en ceci : le droit du père de famille à choisir l'école où il enverra son enfant et la possibilité matérielle pour lui d'exercer ce droit ».
Le 2 juillet 1953, Joseph Laniel l'appelle dans son gouvernement pour prendre le portefeuille de secrétaire d'Etat à l'agriculture, auprès du ministre Roger Houdet. Il conserve cette fonction jusqu'à la chute du gouvernement Laniel, le 19 juin 1954, à la suite de la défaite de Dien Bien Phû. Par la suite, Philippe Olmi s'abstient volontairement le jour de l'investiture de Pierre Mendès France, le 17 juin 1954. Il se prononce contre la question préalable opposée par Edouard Herriot et le général Aumeran à la discussion de la ratification de la CED (Communauté Européenne de Défense) le 30 août 1954, dont l'adoption enterre le traité. Philippe Olmi vote en faveur des accords de Londres qui mettent un terme à l'occupation de l'Allemagne, le 12 octobre 1954, et approuve, le 29 décembre, la ratification des accords de Paris, qui permettent le réarmement de la RFA et son entrée dans l'OTAN. Enfin, le 23 février 1955, il accorde la confiance à Edgar Faure, mais la lui retire, à l'instar de la majorité de ses pairs, le 29 novembre 1955, ce qui permet au président du Conseil de dissoudre l'Assemblée.
Philippe Olmi ne sollicite pas de nouveau mandat lors des élections du 2 janvier 1956 ; s'orientant vers le journalisme, il prend la direction du journal L'Action Nice Côte d'Azur.
Il décède le 1er mai 1980 à Nice. Il était le père de neuf enfants.