Marcel, Pouvanaa Oopa

1917 - 1961

Informations générales
  • Né le 21 avril 1917 à Fare ( - Polynésie-française)
  • Décédé le 14 juillet 1961 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 20 juillet 1960 au 14 juillet 1961
Département
Polynésie française
Groupe
Républicains populaires et centre démocratique

Biographies

Biographie de la Ve République

OOPA (Marcel)
Né le 21 avril 1917 à Fare (Etablissements français de l’Océanie)
Décédé le 14 juillet 1961 à Paris

Député de Polynésie française en 1960 et 1961

Marcel (dit Mate) Oopa est né le 21 avril 1917 à Fare sur l’île de Huahine située à quelques deux-cents kilomètres de Tahiti, au sein des Etablissements français de l’Océanie (EFO). Son père Pouvana’a Oopa, ancien combattant de la Première Guerre mondiale et homme politique de premier plan de ce territoire, a souvent été désigné en utilisant son prénom comme patronyme. Ainsi, Marcel Oopa est parfois appelé Marcel Pouvana’a Oopa. Dans les comptes rendus officiels, on lui a parfois accolé Marcantoni comme second prénom : il s’agit en fait du nom de jeune fille de sa mère, Pauline Marcantoni. Marcel Oopa est donc apparenté par son père aux anciennes familles royales des îles de Huahine et de Mo’orea, tout en ayant également des ancêtres originaires d’Europe.

Marcel Oopa se marie avec Céline Colombel en 1960 et le couple aura un enfant. Il est charpentier et cultivateur avant de s’engager en politique à la fin des années cinquante. De fait, sur bien des engagements, qu’ils soient militaires ou politiques, Marcel Oopa marche dans les traces de son père.

Pendant la Seconde guerre mondiale, Marcel Oopa est engagé volontaire au sein du bataillon du Pacifique et participe ainsi aux combats de Bir-Hakeim, ainsi qu’aux campagnes de Tunisie et de Lybie. A ce titre, il est titulaire de la médaille de la Résistance, de la croix de Guerre (1939-1945), de la médaille coloniale avec agrafe Bir-Hakeim 1942, de la médaille de la France libre et de la médaille commémorative de Lybie.

Il revient à Tahiti après la guerre dans un contexte troublé, alors que le territoire s’éveille à sa vie politique et que les pratiques de l’administration coloniale sont de plus de plus critiquées. Marcel Oopa prend ainsi part aux manifestations qui émaillent l’affaire dite du Ville d’Amiens en 1947 où de nombreux anciens combattants protestent contre l’arrivée de trois fonctionnaires métropolitains qui deviennent le point de cristallisation des revendications pour l’océanisation des cadres. Marcel Oopa fait partie des quelque trente personnes arrêtées à l’issue de ces manifestations, jugées et finalement acquittées en novembre 1947.

C’est au même moment que son père, Pouvana’a Oopa, fonde le comité Pouvana’a (en avril 1947) puis, en 1949, le Rassemblement démocratique des populations tahitiennes (RDPT). Marcel Oopa est donc l’héritier d’un personnage de premier plan dans l’histoire contemporaine de la Polynésie et d’une culture politique qui associe un indéniable attachement à la France et une critique serrée des politiques menées par la métropole et les élites locales au détriment du peuple polynésien.

Durant les années cinquante, Pouvana’a Oopa est incontournable sur le territoire ; il est vice-président du conseil de gouvernement depuis décembre 1957 et député des EFO de 1949 à 1960. L’âge venant, il cherche à associer ses fils, David et Marcel, à son combat politique. Cependant, le premier ne partage pas de telles ambitions ; quant au second, il ne s’engage véritablement qu’à la fin des années cinquante.

Sur le plan local comme national, l’année 1958 est marquée par de nombreux bouleversements politiques. A la suite du référendum du 28 septembre 1958, dans un contexte de fortes tensions locales, Pouvana’a Oopa est élu député, mais aussi accusé d’avoir comploté avec ses partisans pour mettre le feu à la ville de Papeete. Arrêté, il est condamné en octobre 1959 à huit ans de réclusion et la déchéance de son mandat parlementaire est constatée le 12 janvier 1960 par le Conseil constitutionnel. C’est dans ce contexte qu’en 1959 Marcel Oopa devient conseiller territorial des Iles sous-le-Vent en remplacement de son oncle, Tautuari’i Oopa, décédé en avril.

Une élection législative partielle est organisée pour pourvoir le siège vacant à l’Assemblée nationale. Au sein du RDPT divisé, il est finalement décidé de proposer la candidature de Marcel Oopa, comptant sur son nom pour conserver le siège. Le 26 juin 1960, celui-ci recueille 10 727 voix (43,9 %) contre 9 544 (39,1 %) pour le gaulliste Rudy Bambridge (Union tahitienne démocratique) et 1 467 (6 %) pour Jean-Baptiste Ceran-Jerusalemy (dissident du RDPT) : Marcel Oopa devient alors député de la Polynésie française, succédant à son père. Cette élection est essentiellement due à son nom : de graves problèmes de santé l’ont contraint à subir en métropole une lourde opération chirurgicale et il n’a pu prendre part à la campagne législative.

Pour ces différentes raisons, à l’Assemblée nationale, son activité reste limitée. Il rejoint le groupe des Républicains populaires et du Centre démocratique et siège à partir du 6 octobre 1960 au sein de la commission de la défense nationale et des forces armées. En revanche, il ne dépose aucune proposition de loi et ne prend pas la parole en séance.

Atteint d’une longue maladie, Marcel Oopa décède en cours de mandat, le 14 juillet 1961, à l’hôpital Tenon à Paris. Son suppléant, John French Teariki, lui succède alors en tant que député de la Polynésie française.