Fernand Ortlieb

1909 - 1985

Informations générales
  • Né le 14 janvier 1909 à Beblenheim ( - District de Haute-Alsace - Empire allemand)
  • Décédé le 28 janvier 1985 à Colmar (Haut-Rhin - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Haut-Rhin
Groupe
Mouvement républicain populaire

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 14 janvier 1909 à Beblenheim (District de Haute-Alsace, Empire allemand)
Décédé le 28 janvier 1985 à Colmar (Haut-Rhin)

Député du Haut-Rhin de 1956 à 1958

Fils d'un viticulteur alsacien, Fernand Ortlieb étudie à Kaysersberg et obtient son certificat d'études primaires en 1921. Elève à l'Ecole primaire supérieure de Colmar, il en sort cinq années plus tard et prépare alors le concours d'entrée aux Ecoles nationales d'agriculture à Beaune. Reçu à celle de Montpellier en 1928, il est diplômé en 1930.

De retour en Alsace, il est dans un premier temps nommé professeur d'agriculture à Colmar puis dans diverses écoles viticoles de la région. Il est simultanément chargé par le ministère de l'agriculture de fonder une école de viticulture d'hiver à Colmar dont il prend la direction. Durant les années trente, il lui incombe la responsabilité des services agricoles de divers arrondissements de son département.

Tenu à l'écart de la mobilisation en 1939, Fernand Ortlieb reçoit la charge de procéder à l'évacuation de tous les animaux situés le long du Rhin puis d'œuvrer à la remise en culture de certaines zones évacuées. Il veille également à la répartition des bétails entre les populations de sa région tout au long de l'année 1940. L'occupation ne bouleverse guère son activité. Tout en continuant de dispenser l'enseignement de la viticulture, il contribue au remembrement et à la création de vignobles dans les secteurs de Barr et de Wissembourg. Il ne se signale par aucune connivence avec l'occupant ou Vichy ni par quelque résistance que ce soit.

La Libération ne lui inspire donc aucun souci et Fernand Ortlieb réintègre son poste de professeur à la Direction des services agricoles de Colmar tout en assurant les cours à l'Ecole régionale d'agriculture et de viticulture dont il devient directeur en 1952. Il accède la même année à la vice-présidence de la puissante association des viticulteurs d'Alsace dont il sera un important relais à l'Assemblée.

L'entrée en politique de Fernand Ortlieb est aussi timide que tardive. Il adhère au Mouvement républicain populaire en 1945 mais n'y occupe aucune responsabilité particulière. Son baptême du feu électoral a lieu à l'occasion des élections au Conseil de la République de mai 1952 mais celui-ci se conclut par un échec provisoire puisqu'il ne recueille que 403 des 1 177 suffrages exprimés.

Par la suite, il est en effet candidat aux élections législatives de janvier 1956 en quatrième position sur la liste MRP. Dans un département fortement ancré à droite et largement acquis aux démocrates-chrétiens, la liste conduite par le maire de Colmar, Joseph Rey, l'emporte très nettement. Avec 106 106 des 260 823 suffrages exprimés, elle recueille 40,7 % du total et grâce à l'apparentement conclu avec la liste regroupant les indépendants et les gaullistes elle obtient cinq des six sièges à pourvoir, privant la SFIO et le parti communiste de toute représentation.

Son élection validée le 20 janvier 1956, Fernand Ortlieb est nommé membre de la Commission des boissons. C'est à ce titre qu'il intervient à deux reprises en interpellant le gouvernement Mollet sur sa politique agricole, notamment en matière d'enseignement et de formation en février 1957, puis, lors des discussions relatives à la ratification du traité de Rome en juillet, à propos du commerce des boissons. Il dépose à cette occasion un avis au nom de la Commission à laquelle il appartient. Il s'agit là de son seul dépôt.

Parlementaire peu actif, Fernand Ortlieb vote la confiance à Guy Mollet le 31 janvier 1956 mais ne prend pas part au scrutin lors du vote des pouvoirs spéciaux en Algérie le 12 mars, soutient la politique générale du gouvernement en Afrique du Nord le 5 juin. S'il s'abstient lors de l'investiture du gouvernement Bourgès-Maunoury le 12 juin 1957, il soutient tous les derniers gouvernements de la IVe République. Il vote en faveur de la ratification des traités instituant la CEE et la CECA le 9 juillet 1957, ainsi que du projet de loi sur les institutions de l'Algérie le 29 novembre. Il accorde enfin sa confiance, le 1er juin 1958, au général de Gaulle et vote, le lendemain, les pleins pouvoirs et la révision constitutionnelle.

En novembre 1958, il est candidat dans la deuxième circonscription du Haut-Rhin mais est battu. Distancé dès le premier tour par le candidat de l'UNR, Georges Bourgeois, il ne recueille au second tour que 33,8 % des voix contre 49,3 % o à son adversaire gaulliste. Il tente sa chance au Sénat l'année suivante, mais il subit un nouvel échec (il n'obtient que 448 des 1 313 suffrages exprimés). Sa carrière politique se termine sur un dernier échec aux élections législatives de 1962 où il se présente comme suppléant de François Throo, le maire de Guewiller, qui est battu par Georges Bourgeois.

Revenu à ses fonctions de directeur d'école d'agriculture, Fernand Ortlieb est décédé le 28 janvier 1985 à Colmar.