Gérard Ouedraogo
1925 - 2014
Né le 19 septembre 1925 à Ouahigouya (Haute-Volta)
Décédé le 1er juillet 2014 à Ouagadougou (Burkina Faso)
Député de Haute-Volta de 1956 à 1959
Issu de la famille royale du pays Mossi, Gérard Ouedraogo est le fils de l'ancien régent du trône du Yatenga à la mort du roi Boulli le 27 janvier 1899. Diplômé de l'Ecole supérieure Terrasson de Fougères de Bamako, il devient à partir d'octobre 1945 chef de la 3e section des affaires politiques, administratives et sociales à Koulouba, au Soudan français puis, de novembre 1947 à avril 1948, chef du secrétariat particulier du gouverneur de la Haute-Volta et directeur du personnel de la colonie. Jusqu'en 1952, il dirige le domaine des Affaires réservées au cabinet du Haut commissaire de France en Afrique occidentale française à Dakar.
C'est à cette date que Gérard Ouedraogo décide d'entrer en politique. Candidat aux élections législatives du 17 juin 1951, il figure en seconde position sur la liste d'« évolution voltaïque » dirigée par le conseiller de l'Union française Michel Dorange. Mais cette dernière, avec 16 980 suffrages exprimés, soit à peine 7 % des voix, n'obtient aucun élu. L'année suivante, il devient cependant grand conseiller de l'AOF, de la Mauritanie et du Sénégal et le demeure jusqu'en 1960. Il occupe, de 1952 à 1957, les fonctions de questeur puis, de 1957 à 1958, celles de vice-président du grand Conseil de l'AOF tout en présidant sans interruption la commission de la Justice, des Affaires politiques et administrative de l'Assemblée fédérale. En 1952, il est élu conseiller général du cercle de Ouahigouya et, en 1956, conseiller municipal de Ouagadougou.
Gérard Ouedraogo décide de se représenter aux élections législatives du 2 janvier 1956 et constitue avec Michel Dorange, pour ce faire, une liste « progressiste voltaïque » qu'il dirige. Les 120 586 voix qu'elle recueille, soit 19,2 % des suffrages exprimés, lui offre l'un des quatre sièges à pourvoir, les trois autres revenant aux listes du Parti social de l'éducation des masses africaines et du Mouvement populaire de la révolution africaine.
Une fois son élection validée, le 10 février 1956, Gérard Ouedraogo rejoint les commissions de la Famille, de la population et de la santé publique, ainsi que de l'outre-mer dont il devient le secrétaire. Il s'apparente au groupe des républicains sociaux puis rejoint le groupe des élus du Parti du regroupement africain. Durant cette dernière législature, il ne fait guère montre d'une activité parlementaire soutenue. Tout juste prend-il la parole en séance le 18 juin 1957 pour défendre une proposition de loi tendant à réviser le mode d'élection des conseillers de la République.
Il accorde sa confiance à Guy Mollet, Maurice Bourgès-Maunoury et Félix Gaillard, se prononce contre le projet de CEE, vote en faveur de la proclamation de l'état d'urgence en Algérie. Il ne prend pas part au vote d'investiture du général de Gaulle, mais il accepte de voter les pleins pouvoirs et la révision constitutionnelle.
Gérard Ouedraogo consacre l'essentiel de son énergie à la vie politique de son pays natal. Il a fondé en juillet 1956 le Mouvement démocratique voltaïque et fonde, en 1958, le Mouvement de regroupement voltaïque, né de la fusion du MDV, du PSEMA et du MPA, dont il prend immédiatement la présidence. Ouedraogo est ainsi appelé à jouer un rôle politique de première importance en Haute-Volta. Durant la période d'application de la loi-cadre, il devient ministre des finances de la nouvelle République et, après l'indépendance, est envoyé comme ambassadeur en Grande-Bretagne jusqu'en 1966. Député de Haute-Volta depuis 1960, il a assumé, entre autres, les fonctions de premier ministre de 1971 à 1974, sous la Présidence du Général Sangoulé Lamizana, de président de l'Assemblée nationale de 1978 jusqu'aux « événements » de 1980. Il a pris la direction de l'Union Démocratique Voltaïque, section du Rassemblement Démocratique Africain (UDV-RDA), le parti majoritaire de son pays, en 1970. Le 23 septembre 1997, il démissionne de l’Assemblée nationale et se retire de la vie politique du pays. Il est nommé président d’honneur à vie du Rassemblement démocratique africain lors de la fusion de ce parti avec l'Alliance pour la démocratie et la fédération (ADF).
Décédé à Ouagadougou le 1er juillet 2014, il est inhumé dans son village de Soubo dans la région du Nord du Burkina Faso.