Maurice Pain
1866 - 1948
Né le 22 septembre 1866 à Romagne (Vienne).
Député de la Vienne de 1898 à 1906 et de 1910 à 1919.
Avocat, propriétaire, conseiller général du canton de Couhé, neveu de François Théophile Agénor Pain qui avait été député de la Vienne de 1881 à 1889, il est élu député dans le département de la Vienne, arrondissement de Civray, comme indépendant, au second tour des élections législatives de 1898, par 7.036 voix contre 6.279 à Brouillet, républicain. Au premier tour, les résultats avaient été les suivants : Brouillet, 5.190 ; Pain, 5.159 ; Serph, 2.419 ; Cardin, 402 voix. Il retrouvera son siège au premier tour des élections de 1902 avec 7.635 voix contre 5.802 à Salmon. Battu au premier tour en 1906 par le docteur Joyeux-Laffuie, professeur à la Faculté de Caen, conseiller général du canton de Charroux - qui se situait plus à gauche que lui - par 6.967 voix contre 7.208, il prendra sa revanche en 1910, l'emportant dès le premier tour avec 7.581 voix contre 5.976 au docteur Joyeux-Laffuie et 172 à Duverger. Il revint en 1914 (6.681 voix au premier tour contre 2.556 à Albert, 2.486 au docteur Méreau et 1.601 à Ogier.)
Cette constance dans la confiance de ses électeurs s'explique aisément : Maurice Pain est un ardent défenseur des intérêts locaux. Ce ne sont pas les grands problèmes qui agitent les sphères politiques qui l'émeuvent (notons cependant qu'il votera contre la loi de séparation de 1905), mais les mille soucis quotidiens de ses mandants : à la Chambre, ses interventions portent exclusivement sur la vente du blé, le commerce des vins, le classement des routes et autres questions relevant du même foyer d'intérêt. C'était l'homme du scrutin d'arrondissement dans une contrée paisible. Le scrutin de liste avec représentation proportionnelle - beaucoup plus politique et anonyme - devait lui être fatal : aux élections du 16 novembre 1919, il arrive en avant-dernière position sur la liste d'action nationale, avec 29.600 voix alors qu'il lui en aurait fallu 535 de plus pour être élu. La loi du 21 juillet 1927 ayant rétabli le scrutin uninominal, il se représentera en avril 1928 dans son arrondissement de Civray, mais sera battu au second tour par 5.616 voix contre 7.780 à Pierre Colomb, radical, qui gardera le siège jusqu'à la guerre.
Maurice Pain se retira dès lors de la vie politique.
Date de mise à jour: février 2018