Maurice Palmade

1886 - 1955

Informations générales
  • Né le 4 octobre 1886 à Rochefort-sur-mer (Charente-Inférieure - France)
  • Décédé le 3 janvier 1955 à Bordeaux (Gironde - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIIe législature
Mandat
Du 11 mai 1924 au 31 mai 1928
Département
Charente-Inférieure
Groupe
Radical et radical-socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIVe législature
Mandat
Du 29 avril 1928 au 31 mai 1932
Département
Charente-Inférieure
Groupe
Républicain radical et radical-socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVe législature
Mandat
Du 1er mai 1932 au 31 mai 1936
Département
Charente-Inférieure
Groupe
Républicain radical et radical-socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 3 mai 1936 au 21 janvier 1938
Département
Charente-Inférieure
Groupe
Républicain radical et radical-socialiste

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 1er janvier 1938 au 1er janvier 1945

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 4 octobre 1886 à Rochefort-sur-mer (Charente-Inférieure).

Député de la Charente-Inférieure de 1924 à 1938.
Sénateur de la Charente-Inférieure de 1938 à 1945.
Ministre du Budget du 21 au 25 février 1930, du 13 décembre 1930 au 22 janvier 1931 et du 3 juin au 12 décembre 1932.

Originaire d'une très vieille famille saintongeaise, petit-fils de notaire, fils de médecin, Maurice Palmade fait ses études au lycée de Rochefort, puis aux Facultés de droit de Bordeaux et de Paris. Licencié en 1909, il est reçu professeur de droit au concours d'agrégation de 1912, à 26 ans. Il est nommé à la Faculté de Poitiers puis, en 1914, à celle de Bordeaux.

La guerre éclate. Parti comme sergent de réserve dans l'infanterie, il fera toute la guerre dans cette arme. Sous-lieutenant en septembre 1914, lieutenant en 1916, il est blessé en avril, au cours de la bataille de Verdun. Cité à l'ordre de l'armée, il remonte en ligne avec le 48e R.I. jusqu'à la fin des hostilités. L'éminent juriste qu'est Maurice Palmade ne peut, la paix revenue, se désintéresser de la vie politique. Aux élections législatives de 1919, il est inscrit sur la liste républicaine, mais ce fut la liste du bloc national qui l'emporta. Quelques semaines après, le 14 décembre 1918, il entre au Conseil général de la Charente-Inférieure comme représentant du canton Nord de Rochefort. Le 28 mars 1926, il se présente dans le canton de Saujon, où il est élu. Il accédera à la présidence de l'assemblée départementale en octobre 1937. A cette date, il est député depuis treize ans et fut plusieurs fois ministre.

C'est en effet en 1924 qu'il entre à la Chambre, en tête de liste de l'union des gauches. En 1928, le scrutin d'arrondissement étant rétabli, Maurice Palmade est élu député de l'arrondissement de Saintes, réélu en 1932 et 1936, cette dernière réélection n'ayant été obtenue qu'au second tour.

A la Chambre, dès 1925, il fait partie de la commission des finances. Après avoir été quelque temps rapporteur du budget de l'Intérieur, il est élu rapporteur du budget des Finances, poste qu'il conserva longtemps. En effet, en dehors du droit civil et du droit commercial, Palmade s'intéressait particulièrement au droit fiscal et au problème des finances publiques. Au cours de ses interventions, il n'a pas cessé de mettre en garde ses collègues contre les dangers d'une politique de facilité budgétaire, lourde de menaces pour l'avenir.

Cette rigueur financière qui se traduisait par la volonté de revenir à un équilibre rigoureux et sincère du budget de l'Etat, il s'efforça de la faire prévaloir lors de ses fonctions ministérielles. Il fut en effet, à trois reprises, ministre du Budget et c'est Camille Chautemps qui l'appela le premier à ce poste, en février 1930, mais le 1er cabinet Chautemps qui ne disposait pas d'une majorité à la Chambre n'obtint pas la confiance et fut remplacé par un ministère Tardieu. Renversé par le Sénat, Tardieu laisse place à Théodore Steeg. Ce dernier offre à Palmade le portefeuille du Budget. La situation est grave. La crise économique mondiale a atteint la France. Peu après le vote de confiance au nouveau cabinet, le 13 décembre 1930, la clôture est prononcée. Le vote du budget doit être renvoyé à l'année suivante. Mis en minorité le 22 janvier 1931, à propos d'une interpellation sur la politique agricole, le cabinet Steeg - qui avait à peine entamé la discussion budgétaire - dut passer la main. Les crises ministérielles se succèdent et le vote des budgets n'en est pas facilité. Souvent, ce vote est acquis, sinon par lassitude, du moins en en raison du souci qu'ont les représentants de la Nation de permettre au gouvernement de faire face à l'essentiel.

Les élections de mai 1932 marquent une nette poussée à gauche. Paul Doumer, assassiné par Gorguloff, est remplacé à la présidence de la République par celui qui avait été son successeur à la présidence du Sénat, Albert Lebrun. Le ministère Tardieu expédie les affaires courantes jusqu'à la rentrée des Chambres. Le 3 juin, est formé le 3e ministère Herriot. Palmade est de nouveau ministre du Budget. A ce titre, il présentera et défendra le projet de loi tendant au rétablissement de l'équilibre budgétaire. Cet équilibre devait être atteint grâce à plusieurs mesures : réduction des dépenses militaires et administratives ; augmentation des impôts sur les valeurs mobilières et les opérations de bourse ; réaménagement de l'impôt sur le revenu ; élévation des tarifs postaux.

Pour éviter de demander des sacrifices insupportables aux porteurs de rentes, les Chambres tinrent en septembre une session extraordinaire pour voter, à la demande du gouvernement et du ministre du Budget, un projet de conversion des rentes. Quelques semaines plus tard, le 12 décembre 1932, le ministère Herriot était renversé sur la question des dettes françaises envers les Etats-Unis. Cependant, et de plus en plus, Palmade consacrait son activité à la défense des intérêts agricoles régionaux : financement des récoltes de blé, protection des eaux-de-vie - des « Cognac » en particulier -, régularisation des cours du beurre et du lait. En avril 1937, il est élu président de l'Association centrale des laiteries des Charente et du Poitou.

Le 27 mars 1938, Maurice Palmade se présente à une élection sénatoriale complémentaire. Il est élu sénateur de la Charente-Inférieure par 822 voix sur 1.008 votants. Le renouvellement de la série à laquelle il appartient ayant lieu le 23 octobre suivant, Palmade se représente devant les grands électeurs. Il est confirmé dans son siège par 681 voix sur 1.010 votants.

Au Sénat, il s'inscrivit au groupe de la gauche démocratique et fait tout naturellement partie de la commission des finances. Il s'occupe de l'électrification des communes et surtout des moyens d'alléger les charges qui en résultent pour les budgets locaux.

Le 10 juillet 1940, il votera pour les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.