Jean, Barthélemy, Marius Palméro

1912 - 1999

Informations générales
  • Né le 17 décembre 1912 à Marseille (Bouches-du-Rhône - France)
  • Décédé le 15 janvier 1999 à Paris (Paris - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Ardèche
Groupe
Socialiste

Biographies

Biographie de la IVe République

PALMERO (Barthélemy, Marius, Jean)
Né le 17 décembre 1912 à Marseille (Bouches-du-Rhône)
Décédé le 15 janvier 1999 à Paris

Député de l’Ardèche de 1956 à 1958

Jean Palmero est à bien des égards un produit de la méritocratie républicaine. Issu d’une famille de modestes cheminots implantés dans la région de Fréjus, il fréquente le lycée à Marseille, avant d’étudier comme boursier d’Etat à la faculté des lettres d’Aix-en-Provence. Docteur ès lettres, il commence une carrière d’instituteur. Il est rapidement nommé inspecteur de l’enseignement primaire en Dordogne. Il adhère dans les années Trente à la SFIO.
Mobilisé en 1939, il ne reprend ses activités professionnelles qu’après l’armistice. Parallèlement, il rejoint la Résistance en Dordogne. Correspondant, puis adjoint au chef du noyautage des administrations publiques (NAP), il est nommé membre du Comité départemental de libération en 1944. Il y représente le Parti socialiste.
Après la guerre, Palmero est promu officier d’académie et devient directeur des Ecoles normales départementales de garçons de Privas - sa future terre d’élection -, puis de Troyes. Il mène dans le même temps une carrière littéraire assez florissante. Il publie, entre autres, Jean Jaurès, homme d’aujourd’hui, préfacé par Léon Blum, une anthologie en quatre tomes consacrée aux Poètes et prosateurs, une Histoire des institutions pédagogiques, une analyse de L’Esthétique des Fleurs du Mal ainsi qu’un certain nombre d’opuscules concernant l’enseignement du français ou la psychopédagogie.
S’il milite depuis longtemps à la SFIO, cet ardent défenseur de l’école laïque n’est candidat à aucun scrutin avant les élections législatives de 1956. Dans un département offrant volontiers ses suffrages à la droite, le Parti socialiste traverse une importante crise de représentation depuis le retrait en 1951 de sa principale figure, l’unique député Edouard Froment. Jean Palmero apparaît comme un recours possible.
Désigné tête de liste, il mène une campagne rendue relativement difficile par son manque de notoriété autour des thèmes de la défense de la laïcité, de la démocratie sociale et de la justice économique. Avec 9 931 des 134 676 suffrages exprimés, sa liste n’arrive qu’en cinquième position. Dans un premier temps, les quatre sièges à pourvoir sont répartis entre les indépendants et paysans (deux élus), le Parti communiste (un élu) et l’Union et Fraternité Française (UFF, un élu). Mais, après examen, le candidat poujadiste Maurice Guichard est invalidé par l’Assemblée nationale le 18 avril 1956 pour avoir conclu un apparentement suspect avec des listes d’intérêt agricole ou de défense des consommateurs.
En effet, selon le rapport, l'apparentement conclu entre les listes d'Union et de Fraternité Française, d'Action civique et de défense des intérêts agricoles et viticoles ne respecte pas les prescriptions de la loi, car il ne réunit pas trois mouvements distincts, mais trois listes relevant de la même organisation, celle de Pierre Poujade. En conséquence, Maurice Guichard ne peut se prévaloir que des seuls suffrages recueillis par sa liste (11%), ce qui permet à l'apparentement SFIO - Radicaux (14,9 %) d'obtenir un siège qui va à la liste socialiste (7,5 %).
Elu par raccroc, il est proclamé député le 19 avril 1956 et nommé membre des commissions des affaires économiques (1956) et de la presse (1957). Il est également désigné comme juré suppléant à la Haute Cour de justice (1956), instituée par l’ordonnance modifiée du 18 novembre 1944. Intervenant peu, Palmero dépose un certain nombre de propositions de lois (3) et de résolution (5) à caractère économique, social ou scolaire. Ainsi suggère-t-il de modifier la législation relative aux successions (15 mars 1957), d’accroître les aides aux jeunes agriculteurs héritiers de l’exploitation familiale (4 avril 1957), d’assouplir la législation sur l’expropriation pour cause d’utilité publique (11 juillet 1957) ou sur l’accès, aux emplois réservés, de certains candidats, victimes des événements survenus en Afrique du Nord ou d’encourager la création d’écoles expérimentales (7 mars 1956), comme l’Ecole Freinet de Vence (Alpes-Maritimes).
Ses votes à l’Assemblée sont à l’unisson des consignes du groupe socialiste. Il soutient la politique de Guy Mollet en Algérie (25 octobre 1956), lui accorde sa confiance le jour de sa chute (21 mai 1957), vote l’investiture de Maurice Bourgès-Maunoury (12 juin 1957) et de Pierre Pflimlin (3 mai 1958). Il se prononce en faveur des traités instituant la Communauté Economique Européenne (CEE) et la Communauté européenne de l’Energie atomique (CEEA). De même, il vote en faveur de la révision constitutionnelle (27 mai 1958). En revanche, il s’oppose à l’investiture du général de Gaulle (1er juin 1958), comme à l’octroi des pleins pouvoirs (2 juin 1958).
Les élections législatives de novembre 1958 mettent un terme à la courte carrière parlementaire de Palmero. Candidat à sa succession dans la première circonscription de l’Ardèche, il ne recueille que 3859 des 45539 suffrages exprimés, soit moins de 8,5 % des voix. Il est éliminé dès le premier tour. Il entre la même année au comité directeur de la SFIO où il siège jusqu’en 1972.
Il est décédé le 15 janvier 1999. Il était chevalier de la Légion d’honneur et commandeur des Palmes académiques.