Jean-Pierre Parrot
1911 - 1992
PARROT (Jean-Pierre, Marius, Gabriel)
Né le 19 janvier 1911 à Gannat (Allier)
Décédé le 24 février 1992 à Montluçon (Allier)
Député de l’Allier de 1956 à 1958
Petit-fils d’exploitants agricoles de Limagne, fils d’un fonctionnaire de préfecture qui termina sa carrière au poste de secrétaire général en chef à la sous-préfecture de Montluçon, Jean-Pierre Parrot ne fait pas d’études secondaires. Il est employé de mairie à Montluçon de 1929 à 1940. Mobilisé en 1939, il est fait prisonnier, puis s’évade. De retour dans l’Allier, il devient le chef de service, puis le directeur adjoint, d’un organisme de ravitaillement, ainsi qu’inspecteur du service départemental des réfugiés et sinistrés. Il se marie en 1942. Il est le père de quatre enfants.
Après la Libération, il ouvre un commerce de lingerie à Montluçon jusqu’en 1948, puis tient un débit de boissons. Il devient membre du Conseil des prud’hommes de Montluçon. Séduit par l’action et les idées de Pierre Poujade, il est secrétaire du Comité d’arrondissement de l’Union de défense des artisans et commerçants (UDCA) et membre du bureau départemental de l’Union.
Tête de liste d’Union et de fraternité française (UFF) aux élections législatives de 1956, il obtient 24 049 voix sur 191 803 exprimées. Quatre des cinq députés sortants sont réélus : les communistes Roger Ginsburger et Henri Védrines, le socialiste Gilles Gozard et l’indépendant Pierre Coulon. Avec 12,3 % des suffrages, la liste menée par Jean-Pierre Parrot bat un seul sortant : le radical Pierre Nigay dont la liste n’obtient que 7,2% des suffrages.
A l’Assemblée nationale, Jean-Pierre Parrot est nommé membre de trois commissions : commission des moyens de communication et du tourisme (1956 et 1957), commission des boissons (1956), commission des immunités parlementaires (titulaire en 1956 ; suppléant en 1957). En mai 1956, il est nommé secrétaire de l’Assemblée nationale.
Jean-Pierre Parrot est un parlementaire actif. En deux ans, il ne dépose pas moins de sept rapports, huit propositions de loi, quatre propositions de résolution et trois avis donnés au nom des commissions auxquelles il appartient. Plusieurs de ces initiatives parlementaires sont remarquées. Il intervient sur des questions strictement locales. A ce titre, le 19 avril 1956, il dépose un rapport au nom de la commission des moyens de communication et du tourisme, à la suite d’une proposition de résolution invitant le Gouvernement à améliorer les ouvrages de signalisation dans la forêt du Tronçais (Allier). Il dépose, le 17 octobre 1956, une proposition de résolution tendant à inviter le Gouvernement à abroger le déclassement des canaux de Berry, à remettre en service et améliorer les branches Marseilles-lès-Aubigny – Fontblisse – Montluçon. Sur ce même sujet, il dépose un rapport le 17 décembre de la même année et interroge le gouvernement, lors de questions orales, sur les dessertes ferroviaires de son département.
Rapporteur pour avis, il intervient à plusieurs reprises sur la législation concernant les débits de boisson et en particulier les horaires de fermeture (avis du 18 janvier et du 22 février 1957). Il dépose aussi le 5 mars 1957 une proposition de loi tendant à la semi-libération des prix des eaux minérales vendues bon marché.
Pénétré de l’importance de sa tâche et soucieux de renforcer l’institution parlementaire, Jean-Pierre Parrot dépose plusieurs propositions de loi sur l’exercice du mandat de député : il suggère une réforme électorale instituant le scrutin majoritaire uninominal et la représentation proportionnelle (24 juin 1957). Il dépose également une proposition de loi tendant à faire une obligation à tout parlementaire de se consacrer au seul exercice de son mandat, à l’exclusion de toute activité professionnelle (5 novembre 1957) et de toutes autres fonctions publiques (14 novembre 1957).
Fidèle aux orientations de son parti, Jean-Pierre Parrot déploie également une activité législative pour la défense des contribuables. Ainsi, le 5 mars 1957, il dépose une proposition de résolution invitant le Gouvernement à supprimer le prélèvement temporaire sur les bénéfices réalisés en 1956. Il en est de même le 2 avril suivant, au sujet d’une proposition d’amnistie fiscale pleine et entière, visant à améliorer les relations entre les administrations des finances et les contribuables.
Avec son groupe, il vote contre la ratification des traités instituant la Communauté économique européenne (CEE) et de la Communauté européenne de l’énergie atomique (CEEA). Il ne prend pas part au vote sur les pouvoirs spéciaux en Algérie. Il refuse la confiance à Pierre Pflimlin le 13 mai 1958 et vote contre la déclaration d’état d’urgence du 16 mai. Il vote contre la révision constitutionnelle (27 mai 1958), mais pour la confiance au général de Gaulle (1er juin). Le 2 juin, il vote pour les pleins pouvoirs et la révision constitutionnelle.
Après 1958, il occupe diverses fonctions départementales : président-directeur général de la Chambre syndicale de l’hôtellerie, président du Conseil des prud’hommes (sections patronales), membre de la Chambre de commerce de Montluçon. Il devient, par la suite, représentant de commerce, puis cadre dans une entreprise d’apéritif.
Il meurt à Montluçon le 24 février 1992.