André, Maurice, Marie, Georges Bégouin
1903 - 1966
Né le 1er décembre 1903 à Reaux (Charente) Décédé le 22 novembre 1966 à Bordeaux (Gironde)
Député de la Charente-maritime de 1956 à 1958
André Begouin est né dans une famille de cultivateurs, son père, Jean Bernard Begouin, étant propriétaire foncier. Il fait ses études au collège Stanislas de Bordeaux. Bachelier ès lettres et ès sciences, il obtient un diplôme d'ingénieur agricole. Ayant repris le domaine familial et participant à plusieurs organisations agricoles, en octobre 1939, il se marie avec Mademoiselle Suzanne Monubot et en aura deux enfants. Mobilisé à la fin de l'année, il est fait prisonnier et passe plusieurs années de captivité en Allemagne.
En 1945, pour la première fois, il est élu maire de Reaux. Dans les années qui suivent, il milite dans les rangs du Parti paysan de Paul Antier et acquiert une influence importante dans les organisations agricoles de son département. Président de la Chambre d'agriculture, de la Chambre maritime, du Syndicat des producteurs de Pineau, de la Fédération des Syndicats d'exploitants agricoles, il est enfin vice-président du conseil régional d'expansion économique Centre-Ouest.
André Begouin, pour la première fois, présente sa candidature aux élections législatives du 2 janvier 1956, il est placé en tête de la liste d'Union des Indépendants et paysans. L'engagement électoral qu'il signe présente les six candidats de la liste - qui comprend quatre agriculteurs, un avocat et un industriel - comme « des hommes sans prétention politique, des hommes nouveaux, des hommes comme vous ». Pour six sièges à pourvoir en Charente-Maritime, il y a onze listes en présence. Les Indépendants et Paysans s'apparentent seulement au M.R.P. Sur 276 644 électeurs inscrits et 208 509 suffrages exprimés, la liste d'Union des Indépendants et Paysans arrive en quatrième position avec 11,7 % des voix et a un élu, derrière une liste communiste avec 20,7 % des voix, une liste poujadiste avec 14,5 %, une liste radicale avec 12,5 % qui emportent chacune un siège ; les deux derniers sièges reviennent à la S.F.I.O. (10,8 % des voix) et aux Républicains sociaux (11,3 % des voix).
Une fois son élection validée, le 3 février 1956, le nouveau député de la Charente Maritime est nommé membre des commissions des boissons, de l'intérieur, des territoires d'outre-mer. Il intervient peu, mais dépose plusieurs propositions de loi et de résolution qui, pour l'essentiel, concernent les questions agricoles, et tout particulièrement, les problèmes viticoles. Dans ses votes, il suit son groupe parlementaire. Le 13 mai 1958, il accorde sa confiance au gouvernement de Pierre Pflimlin. Le 1er juin, il vote en faveur du programme présenté par Charles de Gaulle, et, le 2 juin, accorde les pleins pouvoirs et la révision constitutionnelle demandés par celui-ci.
BÉGOUIN (Maurice, Marie, André, Georges)
Né le 1er décembre 1903 à Réaux (Charente-Maritime)
Décédé le 22 novembre 1966 à Bordeaux (Gironde)
Député de la Charente-Maritime de 1956 à 1962
André Bégouin fut investi par le CNIP dans la 4ème circonscription de la Charente-Maritime (arrondissements de Saintes et de Jonzac) où il affronta cinq candidats le 23 novembre 1958 : Léon Belly (PCF, 6 574 voix), Roger Farraud (député sortant SFIO, 7 253 voix), Daniel Daviaud (nouveau candidat investi par le parti radical, notaire et conseiller général de Montguyon, 10 129 voix, grâce notamment au score brillant remporté dans son canton), Roger Bras (UNR, 5 506 voix), Michel Grenot (sans investiture nationale mais déjà candidat en 1956, 7 121 voix). Avec 12 045 suffrages, André Bégouin arrivait en tête du premier tour, accroissant de 60%, dans le cadre des cantons de la circonscription, son score de 1956. Il avait donc récupéré une partie notable des voix poujadistes et apparentées (sa profession de foi avait mis l’accent sur la fiscalité trop lourde, le nombre de fonctionnaires trop élevé, le besoin de supprimer les droits de succession en ligne directe, etc.), mais la percée du candidat radical était inattendue et s’effectuait en partie à ses dépens. Le 30 novembre, quatre candidats restèrent en lice : le communiste (6 965 voix), le radical (16 203 voix, l’essentiel des suffrages socialistes s’étant reportés sur lui), le gaulliste (7 434 voix) et André Bégouin qui l’emporta de justesse, avec 16 600 voix. Seule une grosse moitié des électeurs de Michel Grenot s’étaient ralliés à lui au second tour : le choc électoral de 1956 n’était pas encore totalement effacé.
Il s’inscrivit au groupe IPAS, présidé par Henry Bergasse, et siégea à la Commission de la production et des échanges. Il ne déposa aucune proposition de loi et n’intervint à la tribune que quatre fois au cours de la législature : dans la discussion de la loi d’orientation agricole (4 mai 1960) ; en posant une question orale au ministre de l’Intérieur à propos de l’industrie des textiles cardés (23 juin 1961) ; dans la discussion du projet de loi de finances rectificative pour 1961 (11 juillet 1961) ; dans la discussion du projet de loi fixant les prix agricoles (11 octobre 1961). À la différence de la majorité de ses collègues IPAS, il ne semble pas avoir été fondamentalement attaché au maintien de l’Algérie dans la France. Il commença à prendre ses distances dès 1959 par rapport à la ligne politique définie par la direction du CNIP. Lors du IVe congrès du parti (30 novembre-2 décembre 1960), il soutint la motion algérienne minoritaire, favorable à l’autodétermination des Algériens. Le 8 janvier 1961, comme la minorité emmenée par Paul Reynaud, Raymond Mondon et Aimé Paquet, il appela à voter « oui », contrairement au secrétariat général du Centre. S’il s’abstint le 27 avril 1962 sur la déclaration de politique générale défendue par le nouveau Premier ministre, Georges Pompidou, s’il vota contre l’élection du président de la République au suffrage universel le 28 septembre et s’il vota en faveur de la motion de censure le 4 octobre, il ne rompit jamais les ponts avec le pouvoir gaulliste à qui il donna des gages au cours de cet automne 1962 si troublé. Ce fut pour cette raison que l’UNR choisit de ne pas présenter de candidat contre lui dans la 2ème circonscription de la Charente-Maritime, bien qu’il eût voté la censure et fût investi par le CNIP.
Le 18 novembre, alors qu’un quart des électeurs de 1958 ne se dérangèrent pas pour voter, il n’affronta que quatre candidats : Guy Le Bellicard (PCF, 6 408 voix), Jacques Desmoulins (PSU, 2 373 voix), Michel Grenot (« candidat de la corporation agricole et des travailleurs indépendants », 3 981 voix) et Daniel Daviaud, « candidat de défense républicaine » bénéficiant de la double investiture du parti radical et de la SFIO. Ce dernier, avec 12 074 voix, devança André Bégouin qui ne recueillit que 11 240 suffrages. Le 25 novembre, le candidat communiste, comme dans nombre de circonscriptions, se retira au profit du candidat radical tandis que Michel Grenot se maintenait (3 445 voix). Daniel Daviaud distança très nettement le député sortant : 22 271 suffrages contre 15 767 à André Bégouin qui, malgré une intense mobilisation des abstentionnistes du premier tour à son profit, fut donc éliminé. Son échec s’inscrivait dans le contexte national du désastre électoral du CNIP qui perdit 60% de ses électeurs de 1958 et les trois quarts de ses députés.
André Bégouin était titulaire de la médaille de bronze de l’Éducation physique et des Sports. Il resta maire de Réaux jusqu’en mars 1965. Son fils François lui succéda dans plusieurs de ses fonctions à la tête des organisations agricoles départementales.