Henry Paté
1878 - 1942
Né le 24 décembre 1878 à Paris.
Décédé le 23 novembre 1942 à Paris.
Député de la Seine de 1910 à 1936.
Commissaire général à la Guerre (Education physique et Préparation militaire) du 11 janvier au 29 mars 1924.
Sous-secrétaire d'Etat à l'Instruction publique et aux Beaux-arts (Education physique) du 11 novembre 1928 au 2 mars 1930.
Fils d'un agrégé de l'Université, Henry Paté appartenait à une famille originaire de Normandie. Il fait ses études à l'Ecole Monge (le futur lycée Carnot) et au lycée de Caen ; deux prix de lettres au concours général et les baccalauréat ès lettres et ès sciences les terminent.
Ayant choisi la carrière militaire, il devient sous-lieutenant d'artillerie et enseigne aux élèves officiers les lettres, l'histoire et l'équitation où il excelle, pratiquant avec succès les concours hippiques.
Dès 1909, s'intéressant au mouvement économique, il s'oriente vers le journalisme en collaborant au Petit Journal, à l'Œuvre, etc., et, tenté par l'activité politique, démissionne cette même année de l'armée.
Il entre tout de suite dans l'arène en 1910 en se présentant aux élections législatives dans la 1re circonscription du XIe arrondissement de Paris (quartier de la Folie Méricourt), sous l'étiquette radicale-socialiste, et l'emporte au second tour, le 8 mai, par 4.565 voix contre 4.553 à Allemane, député sortant. Il sera constamment réélu dans cette circonscription jusqu'en 1932 :
- le 10 mai 1914, au second tour de scrutin, par 4.155 voix contre 3.630 à Loyson ;
- le 16 novembre 1919, dans la 2e circonscription de la Seine en deuxième position sur la liste d'union républicaine, nationale et sociale, conduite par Millerand, avec 72.996 voix sur 162.449 suffrages exprimés ;
- le 11 mai 1924, en tête de la liste d'union républicaine, sociale et nationale, avec 58.382 voix sur 168.595 suffrages exprimés ;
- le 22 avril 1928, au premier tour de scrutin, par 6.132 voix contre 2.322 à Lozeray et s'inscrit au groupe des indépendants de gauche ;
- enfin, au premier tour, le 1er mai 1932, comme candidat radical indépendant, par 5.335 voix contre 1.906 à Mension.
Dès sa première législature, il est membre de la commission du commerce et de l'industrie et de la commission de l'armée. Il s'intéresse tout de suite, et surtout, aux problèmes de l'armée et de la défense nationale, déposant des propositions de loi relatives à l'organisation de l'armée et à la préparation militaire et prenant part régulièrement à la discussion du budget du ministère de la Guerre ; il est le rapporteur d'un important projet de loi tendant à modifier la loi de 1905 sur le recrutement.
La guerre de 1914-1918 éclate : lieutenant d'artillerie à l'état-major de la 21e région, il est promu capitaine le 4 février 1915 et sert comme capitaine d'artillerie de réserve à l'état-major de la 8e armée. Il est fait chevalier de la Légion d'honneur le 14 mai 1917.
Toujours membre de la commission de l'armée, il est bientôt président de la sous-commission du personnel et des effectifs. Il fait voter, à ce titre, un très grand nombre de mesures en faveur des mobilisés : décorations, avancement, équivalences de diplômes, répartition des effectifs, ravitaillement et matériel.
Membre de la commission chargée d'examiner les divers traités de paix en 1919, il est nommé rapporteur du projet de loi portant approbation des clauses militaires, navales et aériennes du traité de Versailles.
Entré à la commission des finances, il présente de nombreux avis touchant principalement le sort des militaires de carrière, des anciens combattants et victimes de la guerre. Rapporteur du budget du ministère de la Guerre, puis de ceux de l'Aéronautique et de la Marine, il participe à la discussion de plusieurs projets de loi portant notamment sur la création d'un état-major de gendarmerie, la création d'un office national physique et de sports, la préparation militaire obligatoire.
Pendant une courte période, du 11 janvier au 29 mars 1924, il est, sous Poincaré, commissaire général au ministère de la Guerre, chargé des établissements de la guerre, de l'éducation physique, des sports et de la préparation militaire.
Mais Henry Paté sait aussi s'intéresser à des problèmes variés, et notamment au sort des commerçants et artisans dont il défend les intérêts au cours de plusieurs débats.
En janvier 1927, il est élu vice-président de la Chambre, fonction à laquelle il sera constamment réélu jusqu'en 1936, sauf pendant la période où il sera aux affaires : en effet, il démissionne le 12 novembre 1928 lorsqu'il est nommé sous-secrétaire d'Etat au ministère de l'Instruction publique et des Beaux-arts, chargé de l'Education physique, fonction qu'il occupera dans quatre ministères successifs jusqu'au 25 février 1930.
Réélu vice-président de la Chambre à partir du 13 janvier 1931, il se consacre désormais à cette fonction dont il s'acquitte à la satisfaction de tous.
Après cette longue carrière politique, il est finalement battu aux élections d'avril-mai 1936 où le candidat du front populaire, Henri Lozeray, l'emporte au second tour avec 5.439 voix sur 10.577 votants.
Homme actif et cultivé, doué d'un grand talent oratoire, capable de se pencher sur le sort des petites gens comme de s'intéresser aux grands problèmes de l'heure, Henry Paté a étendu son activité à de nombreux domaines.
Il a écrit plusieurs ouvrages, consacrés notamment aux sports et à la jeunesse : La jeunesse sauvera le monde, Les plaisirs du sport, Le Bréviaire des jeunes ; il est membre de la Société des gens de lettres et président de l'Association professionnelle de la presse républicaine.
Au cours de sa carrière, il a participé à la gestion de nombreux organisme : conseil supérieur des sociétés de secours mutuel, conseil supérieur de l'Assistance publique, comité de surveillance des caisses d'amortissement, de dépôts et de consignations. Son activité sur le plan extérieur lui a valu d'être élu en 1932 membre de l'Académie diplomatique internationale.
Il décède le 23 novembre 1942 à Paris.