Lucien, Louis, Marie Bégouin

1908 - 1998

Informations générales
  • Né le 17 avril 1908 à Angoulême (Charente - France)
  • Décédé le 27 décembre 1998 à Plappeville (Moselle - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Seine-et-Marne
Groupe
Républicain radical et radical-socialiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Seine-et-Marne
Groupe
Républicain radical et radical-socialiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Seine-et-Marne
Groupe
Républicain radical et radical-socialiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 17 avril 1908 à Angoulême (Charente)

Député de Seine-et-Marne de 1946 à 1958

Secrétaire d'Etat aux Travaux publics du 20 janvier au 8 mars 1952

Lucien Begouin est né à Angoulème le 17 avril 1908. Il accomplit ses études secondaires dans cette ville et est diplômé d'études supérieures de commerce. Il se marie en novembre 1931 avec Yvonne Tisseul dont il aura deux enfants. Négociant en vins, il est aussi administrateur de sociétés immobilières. Il adhère aux Jeunesses radicales socialistes au début des années trente et en devient président national. Mobilisé en 1939, il obtiendra la Croix de guerre 1939-1945.

En 1945, il anime la Fédération du parti radical de Seine-et-Marne. Le 2 juin 1946, il conduit la liste du Rassemblement des gauches républicaines pour les élections à la seconde Assemblée nationale Constituante. Pour cinq sièges à pourvoir, cinq listes sont en présence. La liste de Lucien Begouin, sur 208 202 suffrages exprimés, ne regroupe que 19 933 suffrages et arrive en dernière position, devancée, notamment par une liste du Parti républicain de la liberté, menée par Michel Clémenceau. Lucien Begouin n'est pas élu. En novembre de la même année, pour les élections législatives, Michel Clémenceau et Lucien Begouin présentent une liste commune, dite du Rassemblement républicain de salut public. Cette fois, sur 201 435 suffrages exprimés, la liste de Lucien Begouin regroupe 64 560 voix et a deux élus, derrière la liste communiste, qui totalise 70 393 voix et a aussi deux élus, devançant le M.R.P. à qui échoit le cinquième siège.

Une fois son élection validée, le nouveau député de Seine-et-Marne est nommé membre de plusieurs commissions : du ravitaillement, du travail et de la sécurité sociale, de la production industrielle, des affaires économiques, de l'agriculture, de l'intérieur. Mais il se consacre principalement à la Commission des pensions dont il devient président le 26 janvier 1951. Son intérêt le porte particulièrement vers les problèmes des anciens combattants et des victimes de guerre. Il est parallèlement président de la section de Seine-et-Marne de l'Union française des combattants. En outre, il participe à des commissions extraordinaires : en février 1947 pour l'enquête sur la production et la livraison du vin au ravitaillement général, en décembre de la même année pour l'enquête sur les événements survenus en France de 1933 à 1945. Il figure aussi sur la liste des jurés de la Haute Cour de justice.

A l'Assemblée nationale, en 1946 et 1947, il est secrétaire du groupe parlementaire radical. Il combat avec vigueur la politique du « tripartisme », particulièrement les nationalisations. Revenant, en 1951, dans une profession de foi électorale, sur cette période, il parlera d'une « politique insensée qui nous fait assister à la ruine de toutes les classes moyennes : petits retraités, petits rentiers, petits propriétaires, professions libérales, victimes des démagogies et des dilapidations ». En 1947, il approuve la création du Rassemblement du Peuple Français par le général de Gaulle, et adhère à ce mouvement en 1948, bénéficiant de la possibilité d'une double appartenance Parti radical et R.P.F. Mais, en 1949, il est exclu du mouvement gaulliste pour indiscipline. La même année, le 27 mars, il est conseiller général du canton de Meaux ; le 26 septembre, il est porté à la présidence du conseil général de Seine et Marne, où il est confirmé le 6 octobre 1950.

Pour les élections législatives du 17 juin 1951 qui se font au scrutin majoritaire à un tour avec apparentement, Lucien Begouin mène une liste d'Union républicaine et d'action sociale du rassemblement des gauches républicaines. N'ayant pu obtenir un apparentement avec le R.P.F., malgré ses souhaits, Lucien Begouin réalise un apparentement avec la S.F.I.O., le M.R.P., les Indépendants et paysans. « En décidant, écrit-il dans sa profession de foi, d'additionner nos voix avec les cinq listes représentant toutes les nuances de l'opinion républicaine et nationale, nous voulons atteindre la majorité absolue des suffrages et battre les communistes. Toute voix qui ira au R.P.F. (lequel s'est exclu de l'apparentement) sera donc une voix qui pourra faire élire les communistes ». Les listes apparentées n'obtiennent pas cependant la majorité absolue. Sur 248 740 électeurs inscrits et 200 464 suffrages exprimés, la liste communiste obtient 30,9 % des voix et emporte deux sièges sur les cinq à pourvoir, le R.P.F., avec 26,7 % des voix, a un siège, la liste de Lucien Begouin, avec 10,9 % des voix, a un siège, et la S.F.I.O., avec 10,8 % gagne le dernier siège. Il retrouve la présidence de la Commission des pensions le 19 juillet 1951. En outre, il est nommé membre des commissions de l'éducation nationale, des finances, des affaires économiques.

Edgar Faure, dans le gouvernement qu'il forme le 20 janvier 1952, appelle Lucien Begouin au secrétariat d'Etat aux Travaux Publics. Mais le cabinet est démissionnaire le 29 février. Lucien Begouin apporte son soutien à Antoine Pinay, qui forme un gouvernement le 8 mars, pour la « politique de défense du franc » qu'il met en oeuvre. Mais en 1954 et 1955, il apporte son appui au gouvernement de Pierre Mendès-France après le vote sur les Accords de Genève, le 23 juillet 1954, jusqu'au 2 février 1955, où il vote l'ordre du jour de confiance sur la situation en Afrique du Nord.

Pour ce qui est de son activité parlementaire proprement dite, il consacre l'essentiel de ses efforts aux questions touchant les anciens combattants, les pensions et les retraites. Intervenant le 24 janvier 1953 sur le budget des anciens combattants, il affirme : « l'idéal combattant est l'un des meilleurs facteurs du réarmement moral de la France ». En octobre 1953, il perd la présidence du conseil général de Seine-et-Marne et, en avril 1955, n'est pas réélu conseiller général du canton de Meaux.

Le 2 janvier 1956, Lucien Begouin mène une liste de Rassemblement Républicain, radicale socialiste, pour les élections législatives en Seine-et-Marne. Quatorze listes sont en présence pour cinq sièges à pourvoir. Les apparentements jouent entre les radicaux, le MRP, les Indépendants et Paysans et l'U.D.S.R. Mais la majorité absolue, fixée à 112 830 suffrages sur 225 658 suffrages exprimés, n'est pas atteinte. La liste communiste, avec 30,6 % des voix, a deux sièges, la liste des Indépendants et Paysans et des Républicains sociaux, avec 14,9 % des voix, a un siège, la S.F.I.O., avec 11,6 % des voix, un siège aussi, le dernier échoit à la liste radicale avec 10,6 % des voix.

Dans sa profession de foi, Lucien Begouin s'était recommandé d'Edgar Faure, d'Antoine Pinay et de Pierre Mendès-France et prenait fermement parti contre la « Constitution mal faite », « un système électoral faussant la démocratie, générateur de toutes ces folies qu'il faut maintenant payer et réparer ». Fidèle à cette idée, le 9 mai 1956, il défend un député poujadiste invalidé de Seine et Marne qui avait déposé deux listes afin de bénéficier des apparentements. Il dénonce l'arbitraire politique de cette mesure : « Quand nous déplorons, conclut-il, la poussée poujadiste que, par nos exclusives, nous favorisons davantage, pourquoi, même si nous devons être sévères à l'égard de toute démagogie - d'où qu'elle vienne d'ailleurs - nous refuser à reconnaître que si nous n'avions pas toléré un système fiscal trop lourd et trop compliqué, nous n'aurions pas donné raison à certaines campagnes ? »

Dans cette dernière législature de la IVe République, Lucien Begouin est élu, à nouveau, président de la Commission des pensions les 10 février 1956 et 18 octobre 1957. Il est, en outre, membre de la Commission de la Défense nationale. Il est porté à la présidence de l'Union française des associations de combattants et victimes de guerre (U.F.A.C.). Le 13 mai 1958, il apporte son soutien au programme de Pierre Pflimlin. Le 1er juin, il vote la confiance au général de Gaulle et, le 2 juin, les pleins pouvoirs et la révision constitutionnelle que celui-ci sollicitait.