Albert Paulin

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 21 novembre 1881 à Levet (Cher). Député du Puy de dôme de 1924 à 1942.

Albert Paulin était le fils d'un artisan agriculteur, militant républicain convaincu, et c'est auprès de lui qu'il fait à la fois son apprentissage professionnel de tailleur-coupeur et son apprentissage politique.

De 14 à 18 ans, Albert Paulin fait le tour de France des artisans. En 1897, il adhère aux Jeunesses laïques de Paris, puis à la fin de son tour de France, au parti socialiste de Jaurès et au syndicat de sa profession.

Engagé volontaire à 19 ans dans les tirailleurs algériens, il fait campagne dans l'extrême sud.

A son retour, il reprend son activité militante dans le Cher, puis dans la Charente, tant sur le plan politique que sur le plan syndical.

Ce n'est qu'en 1905 qu'il se rend en Auvergne comme directeur technique d'une usine de confection pour hommes. En 1911 il s'établit à son compte. Pendant cette période, son activité politique et syndicale ne connaît pas de cesse : il fonde le syndicat de l'habillement ; il est secrétaire régional de l'Union des syndicats ouvriers du Puy de dôme et de la Haute-Loire, il est secrétaire de la Fédération socialiste du Puy de dôme (1908-20), il est administrateur-secrétaire de rédaction de l'Ami du Peuple (1905-14).

Albert Paulin est mobilisé du 2 août 1914 au 25 février 1919 et fait toute la guerre comme simple soldat.

En 1919, il participe en Auvergne, avec Alexandre Varenne, à la fondation du quotidien régional la Montagne. De 1920 à 1923, il est secrétaire de l'Union des syndicats ouvriers.

Candidat aux élections législatives en 1914 et en 1919, Albert Paulin est élu député en 1924 dans la 2e circonscription de Clermont-Ferrand, sur la liste d'union des gauches, avec 76.822 voix sur 128.174 votants. En 1928, 1932 et 1936 Albert Paulin se présente comme candidat socialiste et il est constamment réélu. En 1928, il obtient 7.872 voix au second tour contre 4.435 à son principal adversaire, Raveyre, sur 13.545 suffrages exprimés. Il triomphe en 1932 au premier tour avec 7.722 voix sur 15.190 et en 1936, également au premier tour, avec 8.015 voix sur 15.735.

Pendant les seize années de son mandat, Paulin fait partie du groupe socialiste et appartient à la commission du travail. Il est aussi membre de la commission des pensions et de celle de la marine militaire en 1924, de l'aéronautique en 1928 et 1932. Il deviendra président de la commission du travail pendant la législature 1936-40. Enfin, la carrière parlementaire de Paulin, déjà secrétaire de la Chambre en 1935, sera couronnée par son élection à la vice-présidence le 4 juin 1936.

En raison de ses origines et de ses convictions, Paulin a consacré l'essentiel de ses efforts à améliorer sur le plan législatif le sort des travailleurs. Albert Paulin a ainsi établi le rapport tendant à la ratification de la convention sur la réparation des accidents du travail élaboré par la Conférence du travail de Genève. Il a pris une part active au grand mouvement de réforme sociale de 1936 par son rapport sur le projet de loi (adopté) concernant les procédures de conciliation et d'arbitrage dans les conflits collectifs du travail, et par ses interventions dans la discussion sur la semaine de quarante heures.

Paulin s'est plus particulièrement attaché encore à l'organisation de la profession artisanale : il dépose de nombreuses propositions dans ce sens, concernant les conseils de métiers, les chambres d'apprentissage, le contrôle des bureaux de placement, la formation, la fiscalité et le crédit, les régimes de sécurité sociale et d'allocations familiales des artisans. Aussi, Paulin est-il nommé membre du Conseil supérieur du travail après 1936.

Le 10 juillet 1940, au Congrès de Vichy, M. Paulin vote en faveur du maréchal Pétain.

Albert Paulin était également conseiller général du canton est de Clermont-Ferrand.