Gaston, Eugène, François, Paul Pébellier

1897 - 1968

Informations générales
  • Né le 3 novembre 1897 à Le puy (Haute-Loire - France)
  • Décédé le 27 mars 1968 à Nice (Alpes-Maritimes - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 3 mai 1936 au 31 mai 1942 *
Département
Haute-Loire
Groupe
Républicains indépendants et d'action sociale
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 15 novembre 1953 au 1er décembre 1955
Département
Haute-Loire
Groupe
Républicains indépendants
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Haute-Loire
Groupe
Indépendants et paysans d'action sociale

* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936

Biographies

Né le 3 novembre 1897 au Puy (Haute-Loire).

Député de la Haute-Loire de 1936 à 1942.

Après de solides études secondaires, Eugène Pébellier entra à l'Ecole des mines. Au cours de la guerre, il combattit sur le front en 1917-1918 et obtint la Croix de guerre. Après les hostilités il fit un stage aux Houillères du Tonkin puis succéda à son père à la tête d'un important commerce de mercerie au Puy.

Maire de sa ville natale en 1935, il est élu député de la Haute-Loire le 3 mai 1936, au second tour de scrutin et d'extrême justesse, avec 7.701 voix contre 7.634 à Fouilly, sur 15.528 suffrages exprimés.

A la Chambre, il s'inscrit au groupe des républicains indépendants d'action sociale, puis au parti social français que dirigeait le colonel de La Rocque. Elu de la 1re circonscription du Puy, ses préoccupations parlementaires furent toujours étroitement liées à son activité municipale. Il s'intéressait particulièrement aux problèmes de l'industrialisation, du commerce et des communications et participa à ce titre aux travaux de nombreuses commissions parlementaires.

Le 10 juillet 1940, au congrès de Vichy, il vota la demande de pouvoirs constituants formulée par le maréchal Pétain.

PEBELLIER (Gaston, Eugène, François, Paul)
Né le 3 novembre 1897 au Puy (Haute-Loire)
Décédé le 27 mars 1968 à Nice (Alpes-maritimes)

Député de la Haute-Loire de 1936 à 1942 et de 1953 à 1958

Eugène Pébellier demeure maire du Puy durant l'occupation allemande. Il reçoit le maréchal Pétain, le 2 mars 1941. Il fait adopter deux motions de fidélité par son conseil municipal et baptise du nom de Philippe Pétain une artère de sa cité. A la Libération, il est déclaré inéligible du fait de son vote du 10 juillet 1940. Son sort est soumis au jury d'honneur. Son arrestation par la Gestapo en 1944 et son aide aux Alliés sont en balance avec son soutien officiel au régime de Vichy. Le jury tranche : il estime que le cas est trop ambigu pour que l'inéligibilité soit levée. Sans doute l'adhésion d'Eugène Pébellier au Parti social français (PSF) a-t-il joué aussi en sa défaveur. Eugène Pébellier est tête de liste aux élections municipales de 1945. La liste obtient 70 % des suffrages et est élue dans son intégralité. Son inéligibilité l'empêchant de redevenir maire du Puy, l'ancien député gère sa ville par personnes interposées. Il retrouve un mandat électif en 1951 : il est élu conseiller général du canton Nord-Ouest du Puy. En attendant qu'une amnistie lui permette de revenir au Palais-Bourbon, il anticipe sa réélection en faisant que son père Eugène, puis son frère Jean, siègent à sa place (1951-1952 ; 1952-1953). L'amnistie votée, ce dernier démissionne. A l'élection législative partielle du 15 novembre 1953, trois candidats seulement se présentent : le communiste Biscarlet, le socialiste Victor Ruel et Eugène Pébellier. L'année précédente, son frère Jean avait dû s'imposer à cinq candidats de droite. Aucun concurrent de ce côté n'est à affronter par Eugène Pébellier, tant la popularité de ce dernier est évidente. L'ancien député est réélu dès le premier tour avec plus de 60 % des suffrages exprimés. La même année, il a retrouvé son fauteuil de maire du Puy.
Eugène Pébellier fait partie du groupe paysan. Il siège à la commission de la production industrielle à partir de janvier 1954, puis à la commission des affaires économiques à partir de janvier 1955. La première le nomme à la commission de coordination pour l'étude des questions relatives à la CECA (mars 1954), puis à la sous-commission chargée de suivre et d'apprécier la gestion des sociétés d'économie mixte (janvier 1955). Durant la législature, il dépose une proposition de résolution et trois propositions de loi. Il intervient en séance dès le 24 novembre 1953 au cours des discussions sur la politique européenne. Il interpelle par deux fois le gouvernement Mendès France : au moment de sa création, sur sa composition et sa politique générale ; en novembre 1954, sur les mesures à envisager pour mettre fin au conflit qui oppose les commerçants aux forces de l'ordre à l'occasion des contrôles fiscaux. Il milite en faveur d'une réforme et d'une simplification du système d'imposition. Il vote la loi instituant la TVA et soutient fidèlement le gouvernement Laniel, notamment dans la délicate question indochinoise. Il vote l'investiture de Pierre Mendès France, le 18 juin 1954 et approuve les accords de Genève. Le 30 août 1954 il fait partie de la minorité qui refuse d'enterrer la CED. Mais à la fin de l'année il soutient la solution de remplacement trouvée par Pierre Mendès France (création d'une armée allemande fortement encadrée par l'OTAN et l'UEO). Le 5 février 1955, il est de ceux qui renversent le gouvernement. Il appuie l'investiture du cabinet Edgar Faure et le 29 novembre 1955, il fait partie de la minorité qui lui vote la confiance.
Aux législatives du 2 janvier 1956, six listes s'affrontent dans la Haute-Loire : listes poujadiste, communiste, du Front républicain, du MRP, du CNIP et une liste dite de rassemblement des groupes républicains et indépendants français. Eugène Pébellier est second (derrière Paul Antier) de la liste présentée par le CNIP. Les listes MRP et CNIP s'apparentent. L'alliance obtient 53 532 voix pour 113 869 suffrages exprimés. La majorité absolue n'étant pas atteinte, les sièges se répartissent à la proportionnelle. Du fait de la concurrence de la liste poujadiste et d'une autre liste de droite, la liste CNIP connaît un certain recul par rapport à 1951. Elle n'a que deux élus : Paul Antier et Eugène Pébellier. Ce dernier a obtenu 39 185 voix contre 37 281 voix pour le premier.
Eugène Pébellier s'inscrit au groupe IPAS (Indépendants et paysans d'action sociale). Il est nommé membre de la commission des affaires économiques. Au nom de celle-ci, il rédige un rapport sur la protection de l'appellation «tapioca». Il dépose une proposition de résolution et trois propositions de loi. Sa proposition de loi du 3 juillet 1956 vise à instituer l'arbitrage obligatoire dans les conflits du travail au sein des services publics et des entreprises dont le fonctionnement est nécessaire à la vie de la collectivité. Il s'abstient lors de l'investiture du ministère Mollet, mais vote la loi sur les pouvoirs spéciaux en Algérie. Le 21 mai 1957, jour de la chute du cabinet, il ne prend pas part au vote de confiance. Il s'abstient lors de l'investiture du gouvernement Bourgès-Maunoury, vote les traités de Rome et fait partie de la minorité qui, le 30 septembre 1957, accorde sa confiance au ministère. Il vote l'investiture de cabinet Félix Gaillard et, le 15 avril 1958, il appartient à la minorité qui refuse sa chute. Le 13 mai 1958, il vote contre l'investiture de Pierre Pflimlin, mais le 16 mai, il approuve le projet de loi instituant l'état d'urgence en métropole. Il soutient le retour aux affaires du général de Gaulle. Au gouvernement formé par l'ancien chef de la France libre, il vote l'investiture, les pleins pouvoirs et la dévolution du pouvoir constituant.
En novembre 1958, il est candidat (CNIP) dans la première circonscription de Haute-Loire où il est en concurrence avec deux autres députés sortants, le MRP Noël Barrot et Paul Antier. Sur les six candidats en lice au premier tour, Eugène Pébellier arrive en troisième position. Il a obtenu 10 915 voix contre 14 473 à Noël Barrot et 12 717 à Paul Antier. Eugène Pébellier se désiste pour ce dernier, ce qui n'empêche pas l'élection de Noël Barrot. Aux législatives de novembre 1962, Eugène Pébellier se présente dans la même circonscription. De nouveau, il est devancé au premier tour par Noël Barrot : il recueille 12 950 suffrages contre 14 801 au député sortant qui est facilement réélu au second tour. En 1959, Eugène Pébellier a été vainement candidat au Sénat. Il conserve son mandat de maire jusqu'en 1965 et son mandat de conseiller général jusqu'en 1967. De 1964 à 1967, il est vice-président de l'assemblée départementale. Son état de santé fait qu'il abandonne la vie publique. En octobre 1967, Célestin Quincieu lui succède au conseil général comme il lui a succédé à la mairie du Puy. Eugène Pébellier se retire à Nice où il meurt le 27 mars 1968.
Le journal Le Monde termine ainsi sa notice nécrologique : «Longtemps vice-président de la chambre de commerce du Puy, M. Eugène Pébellier a, pendant près de trente ans, marqué de sa forte personnalité l'action municipale du Puy. Sa ville natale lui doit d'importantes réalisations.»
Marié et père de deux enfants, Eugène Pébellier était titulaire de la croix de guerre 1914-1918 et de la croix de guerre 1939-1945.