Jacques, Laurent Peirotes
1869 - 1935
- Informations générales
-
- Né le 11 septembre 1869 à Strasbourg (Bas-Rhin - France)
- Décédé le 4 septembre 1935 à Lichtenberg (Bas-Rhin - France)
1869 - 1935
Né le 11 septembre 1869 à Koenigshoffen-Strasbourg (Bas-Rhin), mort le 4 septembre 1935 à Lichtenberg (Bas-Rhin). Député du Bas-Rhin de 1924 à 1932.
Jacques Peirotes naquit à Strasbourg, d'un père menuisier. Après ses études primaires, il fit son apprentissage d'ouvrier typographe et un grand voyage de compagnonnage à travers l'Europe. Membre de la Fédération des travailleurs du livre dès 1888, il s'inscrit au parti socialiste en 1890. Il entre en 1900 dans le journalisme et devient peu après directeur politique de la Freie Presse (Presse libre), le journal socialiste pour l'Alsace-Lorraine.
En 1902, il est élu membre du conseil municipal de Strasbourg et en 1903 conseiller général.
En 1905 un incident politique interrompt momentanément sa carrière par quatre mois de forteresse. Peirotes s'était permis de railler malicieusement et indirectement l'infortune conjugale du roi Frédéric-Auguste III de Saxe, membre de la Confédération germanique. Loin de nommer platement le souverain, il entretint ses lecteurs des amours d'Hélène, de Pâris et s'étendit sur les malheurs de Ménélas. Cet humour ne fut pas du goût de la cour de Saxe, alertée par un procureur saxon qui demanda au parquet de Strasbourg des poursuites.
Pendant sa brève réclusion, Peirotes passa la rédaction de son journal à Georges Weill et la publication ne fut pas suspendue.
En 1911, il devient membre du Landtag pour la circonscription de Strasbourg ville-VI et le reste jusqu'en novembre 1918. En 1912 il est élu membre du Reichstag comme représentant de l'arrondissement de Colmar en même temps qu'il atteignait les postes supérieurs du parti socialiste et devenait en particulier chef de la fraction au Landtag.
Pendant la guerre de 1914, non seulement il refuse le vote des crédits de guerre, mais encore combat la politique officielle du parti socialiste allemand, ce qui lui vaut une mise en résidence surveillée au nord du Main « dans l'intérêt de la sûreté du Reichsland », sur l'ordre du général von Wussow, du gouvernement militaire de Strasbourg, « non en sa qualité de social-démocrate, mais parce qu'il était un francillon avéré ». Il refuse une déclaration de loyalisme à l'Empire en 1917 et, revenu d'exil, prend, en novembre 1918, la direction du « Conseil d'ouvriers et de soldats » formé à Strasbourg pour éviter la proclamation d'une Alsace-Lorraine neutraliste.
Nommé membre du conseil supérieur d'Alsace et de Lorraine en 1919, élu maire de Strasbourg la même année, il le reste jusqu'en 1929 ; il est de plus conseiller général de Strasbourg sud de 1919 à 1928.
Il se présente aux élections législatives le 11 mai 1924 sur la liste socialiste et est élu avec 41.188 voix sur 149.824 votants. Il est réélu le 22 avril 1928 au second tour dans la 1re circonscription de Strasbourg avec 9.593 voix sur 19.190. En 1932 il n'est plus candidat.
A la Chambre, il s'inscrit au groupe socialiste et prend tout de suite une part considérable à la vie parlementaire, défendant principalement les intérêts de l'Alsace-Lorraine. Il dépose 31 propositions de loi, rapports et avis entre 1924 et 1928. Il dépose une proposition de résolution tendant à étendre les libertés municipales et à développer le pouvoir et la responsabilité des autorités départementales, une proposition de loi concernant la législation des loyers. En dehors de ces trois textes, tous les autres concernent des mesures particulières à propos de l'Alsace-Lorraine. Il prend de nombreuses fois la parole, toujours sur des questions regardant l'Alsace-Lorraine, et également sur des questions sociales : modifications de la loi sur les accidents du travail, projet de loi sur les assurances sociales.
Un tel déploiement d'activité au service de ses électeurs lui vaut d'être réélu en 1928. Son zèle ne se ralentit pas : il est toujours membre de la commission d'Alsace-Lorraine et de la commission d'assurance et de prévoyance sociale. Il dépose 22 propositions de loi, avis et rapports pendant la législature, tous consacrés à des questions sociales concernant l'Alsace-Lorraine. Il prend également part à la discussion du budget de 1931, sur la situation scolaire en Alsace-Lorraine.
Mais il ne se représente pas en 1932, sans doute fatigué par quarante années passées au service de son parti et laisse la place à un nouveau militant socialiste qui est élu.
Il meurt trois ans plus tard le 4 septembre 1935. Son journal Presse libre a continué à connaître une belle carrière.