Marcel, Victor Pélissou
1903 - 1987
PELISSOU (Marcel, Victor)
Né le 15 mai 1903 à Carmaux (Tarn)
Décédé le 6 mai 1987 à Valence (Drôme)
Député du Tarn de 1956 à 1958
Fils de Léon Pélissou, ajusteur aux Mines de Carmaux, leader syndical et candidat malheureux aux élections législatives de 1936, Marcel Pélissou devient à son tour mineur, dès l'âge de 11 ans.
Il adhère très tôt au syndicat (des mineurs), devient membre des jeunesses socialistes en 1918, puis membre du parti communiste dès sa création en 1920, ainsi que de la CGTU. En 1923, lors des manifestations qui marquent l'occupation de la Ruhr, Marcel Pélissou est arrêté sur le puits par les gendarmes, puis relâché. Il devient membre du Conseil du syndicat des mineurs de Carmaux, dont son père est secrétaire. Lorsque survient la seconde guerre mondiale, tous deux sont arrêtés : Léon Pélissou meurt en déportation, mais Marcel est libéré en 1942. Il entre alors dans la clandestinité et fait partie du comité insurrectionnel. C'est à ce titre qu'il organise, en 1944, sur le puits de la Tronquié, à Carmaux, une grève contre l'occupant.
A la libération, Marcel Pélissou devient secrétaire du syndicat des mineurs de Carmaux et membre du comité fédéral du parti communiste (1947). En 1949, il est secrétaire général de l'Union départementale des syndicats des ouvriers du Tarn ; enfin, à partir de cette même année 1949, il est secrétaire général de l'Union départementale de la CGT. Il est aussi, à partir de 1947, conseiller municipal de Carmaux.
En 1956, Marcel Pélissou se voit offrir la conduite de la liste communiste aux élections législatives, dans la première circonscription du Tarn. Sa liste recueille 20,1 % des 165 542 suffrages exprimés, ce qui la place en deuxième position, après la liste socialiste, et avant celle du MRP ou celle des poujadistes. Marcel Pélissou redonne ainsi au parti communiste le siège perdu en 1951, en raison de l'apparentement qui avait été conclu par les partis de la Troisième force.
Au Palais Bourbon, le député du Tarn devient membre de la commission de la production industrielle et de l'énergie, le 31 janvier 1956. Il consacre son travail de parlementaire aux questions sociales et industrielles. Il dépose cinq rapports sur des propositions de loi visant à améliorer les conditions de travail dans les mines (6 février 1957), notamment sur le paiement mensuel des retraites minières par la Caisse autonome de Sécurité sociale minière (4 juillet 1956), sur l'attribution de la médaille de vermeil au personnel des mines du service fond, comptant au moins trente-cinq années de service (24 janvier 1957) et sur les mesures à prendre pour la réintégration des mineurs-agents mensuels des mines, licenciés au cours de grèves (14 février 1958). Il dépose également une proposition de loi, le 8 mars 1956, tendant à accorder le bénéfice de toutes les primes aux ouvriers mineurs cessant le travail le jour des obsèques des victimes d'accidents mortels dans les mines. Le 24 avril 1956, il en dépose une seconde, relative aux rapports des bailleurs et des locataires.
Marcel Pélissou intervient à six reprises à la tribune, sur les questions minières et celles liées à l’artisanat. Le 30 octobre 1956, il intervient en séance publique, comme rapporteur de la proposition de loi mentionnée plus haut, visant à faire effectuer mensuellement le paiement des retraites des mineurs. Il intervient également sur leur statut, le 19 décembre 1957 et sur la prévention des accidents miniers, le 14 février 1958. Il aborde enfin la question de la redevance des mines de charbon, le 19 mars 1958. Dans la discussion du projet de loi de finances pour 1957, il souligne l’insuffisance de l’aide à l’artisanat, le 30 octobre 1956.
Avec le groupe communiste, Marcel Pélissou accorde sa confiance à Guy Mollet, le 31 janvier 1956, mais la refuse à Maurice Bourgès-Maunoury, le 12 juin 1957. Il vote contre la ratification des traités instituant la communauté économique européenne (CEE) et l'Euratom, le 9 juillet 1957, et n'accorde pas au gouvernement les pouvoirs spéciaux en Algérie (12 novembre 1957). Il s’abstient volontairement lors du vote de confiance à Pierre Pflimlin, le 13 mai 1958, s'oppose à la révision de la constitution, le 27 mai, et refuse la confiance au général de Gaulle, le 1er juin. Le lendemain, il refuse également de lui accorder les pleins pouvoirs.
Sous la Cinquième République, Marcel Pélissou se représente sans succès aux élections législatives de 1958 et de 1962, dans la première circonscription du Tarn. Il meurt à Valence, le 6 mai 1987.