René Peltre

1908 - 1995

Informations générales
  • Né le 5 novembre 1908 à Dieuze ( - District de Moselle - Empire allemand)
  • Décédé le 20 août 1995 à Dieuze (Moselle - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Moselle
Groupe
Républicains indépendants

Biographies

Biographie de la IVe République

PELTRE (Jean, Léon, René)
Né le 5 novembre 1908 à Dieuze (District de Moselle, Empire allemand)
Décédé le 20 août 1995 à Dieuze

Député de la Moselle de 1951 à 1955

Issu d'une famille d'agriculteurs, René Peltre voit le jour dans la ville mosellane de Dieuze, le 5 novembre 1908. Il fréquente le lycée de la ville, où il obtient son certificat d'études secondaires, puis effectue son service militaire en 1928 - 1929.
Marié, il est père de deux enfants et consacre une partie de son temps au service de ses concitoyens. Elu conseiller municipal de Dieuze et conseiller d'arrondissement du canton en 1936, il est aussi président du cercle sportif de la ville et anime la Maison des jeunes et de la culture. Il est mobilisé dès 1938, pour plusieurs mois, puis à nouveau, de 1939 jusqu'à sa démobilisation, à la suite de la défaite, le 11 juillet 1940.
Après la guerre, René Peltre retrouve ses activités municipales, devenant adjoint au maire de Dieuze en 1947. Il complète son activité professionnelle principale par de très nombreuses charges. Président de la coopérative de stockage des céréales de Dieuze à partir de 1947, il est aussi vice-président de la Mutualité agricole de la Moselle à partir de 1950, président du comité des céréales de la Moselle, de 1951 à 1980, président de la Caisse d'Assurance - accidents agricoles de même département, de 1953 à 1980. Enfin, il préside la Confédération générale agricole des exploitants mosellans, de 1947 à 1951.
C'est cette dernière fonction qui lui assure une certaine notoriété dans les milieux agricoles du département et attire l’attention de Robert Schuman. Le ministre des affaires étrangères, ancien président du Conseil, demande à René Peltre de figurer en deuxième position sur sa liste pour les élections législatives du 17 juin 1951. Cette liste MRP, où René Peltre apparaît comme indépendant, arrive en seconde position derrière le RPF (43,9 % des suffrages exprimés), avec un score de 32 %, ce qui lui assure trois élus sur sept sièges à pourvoir.
Une fois son élection validée, le 6 juillet 1951, René Peltre est nommé membre de la commission des pensions (1951, 1953 et 1954), de celle de la reconstruction et des dommages de guerre (1951, 1953 et 1955), et de la commission du travail et de la sécurité sociale (1954). Il est aussi appelé, le 16 juillet 1953, à la commission chargée d'enquêter sur le trafic des piastres indochinoises.
Son activité parlementaire est soutenue : le député de la Moselle dépose une proposition de loi, deux propositions de résolution et, surtout, cinq rapports. Son intérêt est porté essentiellement sur les problèmes de retraite et sur la situation de l'Alsace - Lorraine, notamment les situations difficiles héritées de la guerre. René Peltre dépose ainsi, le 11 mars 1954, un rapport sur le statut définitif des Alsaciens et Lorrains réfractaires à l’incorporation dans les formations militaires et paramilitaires allemandes ou déserteurs de ces formations. Le 4 février 1955, il dépose un autre rapport sur l'attribution aux Alsaciens et Lorrains incorporés de force dans les formations allemandes de la "Luftschutzpolizei" d'une indemnité de retour. Il est aussi l’auteur d’une proposition de résolution, déposée le 4 août 1955, tendant à inviter le gouvernement à venir en aide aux agriculteurs de la Moselle, victimes de la grêle au cours des orages du mois de juillet 1955.
René Peltre intervient à plusieurs reprises à la tribune, notamment en qualité de rapporteur de la proposition de loi portant statut des Alsaciens-Lorrains réfractaires à l'incorporation dans l'armée allemande (24 mars 1953). Le 26 novembre 1954, dans la discussion du budget du ministère de l’agriculture, il défend le remboursement à la caisse nationale de crédit agricole, ainsi que les prêts pour la modernisation de l’agriculture. Il fonde son argumentation sur les stabulations libres. Dans le domaine agricole qui lui tient à cœur, il a défendu, deux ans plus tôt, la suppression des taxes sur les pommes de terre (21 décembre 1952).
Fidèle à ses convictions, le député siégeant au groupe des indépendants vote en faveur de la loi Marie - Barangé sur l'école libre, qui divise la Troisième force, le 21 septembre 1951. Avec la majorité du MRP, il soutient le projet de communauté européenne du charbon et de l'acier (13 décembre 1951), accorde sa confiance à Antoine Pinay (6 mars 1952) et à Joseph Laniel (26 juin 1953). Mais René Peltre choisit de s'abstenir lors du vote d'investiture de Pierre Mendès-France (17 juin 1954). Il s'abstient également lors du vote sur le projet de communauté européenne de défense (CED), le 30 août 1954. Le 12 octobre 1954, il vote en faveur des accords de Londres qui mettent un terme à l’occupation de l’Allemagne, et se prononce aussi en faveur des accords de Paris, le 29 décembre, qui permettent le réarmement de la RFA et son entrée dans l’OTAN. Il accorde sa confiance à Edgar Faure, le 23 février 1955, mais la lui refuse lors de la chute de son cabinet, le 29 novembre 1955. René Peltre ne se représente pas en 1956.
Il est candidat malheureux en Moselle en 1958. Elu conseiller général de 1958 à 1982, il est secrétaire du Conseil général jusqu'en 1973. Il est aussi conseiller régional de 1973 à 1979, et président de la Chambre d'agriculture de la Moselle jusqu'à cette dernière date.
Il disparaît le 20 août 1995 dans sa ville natale.