Justin, Louis Perchot

1867 - 1946

Informations générales
  • Né le 9 septembre 1867 à Gézier (Haute-Saône - France)
  • Décédé le 7 septembre 1946 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Xe législature
Mandat
Du 8 mai 1910 au 19 janvier 1912
Département
Basses-Alpes
Groupe
Gauche radicale

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 1er janvier 1912 au 1er janvier 1930

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 9 septembre 1867 à Gézier (Haute-Saône).

Député des Basses-Alpes de 1910 à 1912.
Sénateur des Basses-Alpes de 1912 à 1929.

Fils de cultivateurs, Justin Perchot fit de brillantes études qui le menèrent jusqu'à l'Ecole normale supérieure. Lors de son passage à la rue d'Ulm, il acquit une solide formation scientifique et, comme beaucoup, le goût des idées de gauche. Spécialisé en astronomie, il conquit son doctorat ès-sciences et commença une carrière dans l'enseignement. Toutefois, bien vite, il préféra aux recherches spéculatives l'activité productrice de l'industriel et devint entrepreneur de travaux publics. C'est alors qu'il se lança dans la politique active et qu'il se présenta à la députation. Election sensationnelle d'une certaine manière puisqu'il s'agissait pour lui d'affronter, à Castellane, le fameux Boni de Castellane, dandy et député nationaliste, qu'il battit au second tour, le 8 mai 1910, par 2.100 voix contre 1.771. Membre de la commission de législation fiscale, il prit la parole lors de la discussion du budget de 1911 sur la question des droits de succession en ligne directe.

Mais c'est surtout comme sénateur qu'il se manifesta. En effet, dès 1912, il fit acte de candidature à la Haute Assemblée et il fut élu le 7 janvier, au troisième tour, par 314 voix sur 408 votants et 371 suffrages exprimés, lors d'une élection partielle.

Inscrit au groupe de la gauche démocratique, radicale et radicale-socialiste, il intervint à de nombreuses reprises sur des questions d'ordre économique et social. A raison des circonstances, c'est aux mesures nécessitées par le déroulement de la guerre qu'il porta un intérêt particulièrement actif : pupilles de la Nation, orphelins de guerre, crédits aux petits et moyens commerçants et industriels mobilisés, taxation des denrées et substances nécessaires à l'alimentation, au chauffage et à l'éclairage, taxation des bénéfices de guerre, marchés et fabrications de guerre, sans parler des questions touchant de plus près sa région : aménagement du Rhône et de la Durance.

Sa compétence reconnue en ces matières le fit nommer membre du conseil supérieur de l'Office national des pupilles de la Nation ainsi que de la commission chargée d'étudier les questions intéressant les départements libérés et de diverses commissions spécialisées, telle celle des faits de guerre. Membre de la commission des finances à partir de 1919, il entre également en 1920 à celle des chemins de fer.

Réélu en 1921, il se consacre essentiellement à ce qu'on n'appelait pas encore « l'aménagement du territoire ». Il fut membre de la commission des chemins de fer, des transports, de l'outillage national, des travaux publics, des mines et enfin de celle des colonies.

Toutefois, en 1922, son activité politique se trouva interrompue par le krach de la Banque industrielle de Chine dont il était administrateur. La banque, à la suite de difficultés, s'étant trouvée en état de cessation de paiements, avait été renflouée par l'Etat en 1922 mais les membres du conseil d'administration furent l'objet d'une information judiciaire et inculpés pour distribution de dividendes fictifs destinés à tromper l'opinion publique sur sa situation réelle. Justin Perchot demanda lui-même, et obtint du Sénat, la levée de son immunité parlementaire afin de se disculper devant la justice. L'affaire, au reste, n'eut guère de suites. Après la victoire électorale du cartel en 1924, une amnistie fut votée qui, entre autres, s'y appliquait, et lorsqu'on ouvrit le dossier de l'enquête, on fut paraît-il étonné de son vide. Poincaré en convint lui-même. D'ailleurs des scandales financiers autrement graves devaient par la suite solliciter l'opinion.

En 1925, Perchot intervint dans la discussion du budget mais il fallut attendre 1928 pour le voir faire sa vraie rentrée politique : il intervient dans la discussion du projet de loi sur l'organisation générale de la nation en temps de guerre et dépose divers rapports au nom de la commission des travaux publics, notamment sur une proposition de loi relative aux causes du déficit des chemins de fer ; en 1929, il interpelle le gouvernement sur sa politique les concernant et sur la politique agricole. Rentrée sans lendemain : aux élections du 20 octobre 1929, il fut battu dès le premier tour par Pierre de Courtois, n'obtenant que 123 voix contre 231 à ce dernier, sur 405 votants et 404 suffrages exprimés.

Il rentra dès lors dans la vie privée et se consacra à la direction de son entreprise, les Forges et Ateliers de Commentry-Oissel dont il était le président et le directeur.