Michel Péricard

1929 - 1999

Informations générales
  • Né le 15 septembre 1929 à Saint-germain-en-laye (Seine-et-Oise - France)
  • Décédé le 2 février 1999 à Saint-germain-en-laye (Yvelines - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
VIe législature
Mandat
Du 3 avril 1978 au 22 mai 1981
Département
Yvelines
Groupe
Rassemblement pour la République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 2 juillet 1981 au 1er avril 1986
Département
Yvelines
Groupe
Rassemblement pour la République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
VIIIe législature
Mandat
Du 2 avril 1986 au 14 mai 1988
Département
Yvelines
Groupe
Rassemblement pour la République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IXe législature
Mandat
Du 6 juin 1988 au 1er avril 1993
Département
Yvelines
Groupe
Rassemblement pour la République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Xe législature
Mandat
Du 2 avril 1993 au 21 avril 1997
Département
Yvelines
Groupe
Rassemblement pour la République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
XIe législature
Mandat
Du 1er juin 1997 au 2 février 1999
Département
Yvelines
Groupe
Rassemblement pour la République

Biographies

Biographie de la Ve République

Michel Péricard
Né le 15 septembre 1929 à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines)
Décédé le 2 février 1999 à Saint-Germain-en-Laye

Député des Yvelines de 1978 à 1999

Né le 15 septembre 1929 à Saint-Germain-en-Laye, Michel Péricard est l’avant-dernier d’une famille de onze enfants. Son père, Jacques Péricard, issu d’une famille de paysans berrichons, est écrivain et journaliste. Soldat pendant la Grande Guerre, proche du père Paul Doncœur, celui-ci milite ensuite en faveur des Anciens Combattants. Michel Péricard reçoit l’amour de la France également par sa mère, fille d’industriels lorrains qui avaient tout abandonné en 1870 pour se réfugier dans le Berry. Eclaireur des Scouts de France, il a pour totem Pécari Batailleur. Il suit d’abord ses études à Saint-Germain-en-Laye, passe trois ans en sanatorium dans les Pyrénées Orientales, retourne dans sa ville natale, puis termine son cursus universitaire à la Sorbonne où il obtient une licence ès lettres. Ses années estudiantines sont marquées par son engagement syndical : il est le secrétaire général de l’association des étudiants en lettres de Paris, ainsi que le secrétaire, puis le vice-président de l’Union nationale des étudiants de France entre 1951 et 1954.

Suivant les pas de son père, Michel Péricard devient journaliste. De 1954 à 1959, il est attaché au journal parlé de la R.T.F., d’abord comme reporter puis comme co-présentateur de l’émission Paris vous parle. En quelques années, il gravit les échelons, devenant présentateur du journal télévisé de la RTF, puis de l’ORTF, de 1961 à 1963, collaborant à différentes émissions dont « Cinq colonnes à la Une », avant de créer, produire et animer de 1971 à 1977 l’émission télévisée La France défigurée dont il tire un livre écrit en collaboration avec Louis Blériot. Cette émission contribue à faire connaître au grand public l’écologie, alors encore confidentielle. Michel Péricard devient directeur de l’information de la deuxième, puis de la première chaîne de télévision, entre 1969 et 1972, à l’époque de Georges Pompidou. C’est lui qui commente, en direct, le 12 novembre 1970, la retransmission des obsèques du général de Gaulle. En 1972, il présente l'émission politique L’heure de vérité, dans laquelle il interroge une personnalité en compagnie d'autres intervenants. En 1975, il est nommé directeur de l'information de Radio France, société nationale de radiodiffusion dirigée par Jacqueline Baudrier, fonction qu’il occupe jusqu’en 1977.

Parallèlement à sa carrière de journaliste, Michel Péricard poursuit une carrière politique. Celui qui rêve déjà, à l’âge de 15 ans, de conquérir la mairie de sa ville natale, est élu en 1959 et le sera jusqu’en 1971 conseiller municipal de Saint-Germain-en-Laye dont il est également vice-président de la Maison des jeunes et de la culture. En 1965, il devient maire adjoint. Entre 1966 et 1969, il travaille dans différents cabinets ministériels : la Jeunesse et Sports auprès de François Missoffe, l’Information auprès d’Yves Guéna, puis les PTT auprès du même ministre et enfin l’Agriculture auprès de Bernard Pons. Après un premier échec en 1967, Michel Péricard est élu conseiller général du canton de sa ville natale en 1976. Surtout, l’année suivante, il est élu maire de Saint-Germain-en-Laye après avoir déjà tenté, en 1971, de la ravir au centriste Jean Chastang. La même année, son élection au comité central du RPR provoque une polémique qui l’oblige, même s’il proteste de son indépendance d’esprit, à abandonner le journalisme dans une société publique. En 1978, fort de son implantation locale et de son expérience, Michel Péricard brigue le mandat de député dans la deuxième circonscription des Yvelines sous l’étiquette de l’Union de la Majorité. Ayant réuni 44,5 % des suffrages exprimés, Michel Péricard se place en tête du premier tour, loin devant ses adversaires du parti socialiste, Jean-François Lemettre (20,2 %) et du parti communiste, Pierre Soulat (14,4 %). Au second tour, il est très confortablement élu avec 61,4 % des voix contre 38,6 % pour Jean-François Lemettre resté seul candidat de gauche en lice.
À son arrivée au Palais-Bourbon, le député RPR accède à la Commission des affaires culturelles à laquelle il siège pendant toute la législature, et dont il est secrétaire. Il est également nommé membre titulaire du Haut conseil de l’audiovisuel en juin 1978 et membre du conseil d’orientation du centre national d’art et de culture Georges-Pompidou en octobre de la même année.

L’activité parlementaire de Michel Péricard se concentre sur deux thèmes. Le premier est l’audiovisuel auquel il consacre sa première intervention à l’Assemblée le 7 juin 1978 à l’occasion du projet de loi complétant la loi du 7 août 1974 relative à la radiodiffusion et à la télévision : le texte vise à préciser les sanctions encourues en cas de violation de la loi de 1974. Il y défend en particulier la notion de monopole de diffusion en France, jugeant qu’il s’inscrit dans « la tradition constitutionnelle française reconnaissant à la loi le droit d’aménager les libertés et d’en réglementer l’exercice ». En revanche, il se dit favorable à ouvrir un débat, ultérieurement, sur la question des radios libres. Son deuxième cheval de bataille est l’environnement. En tant que rapporteur pour avis de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales pour l'environnement, il défend plusieurs fois à la tribune, au cours de la discussion budgétaire, la nécessité d’accorder davantage d’importance à la lutte contre la pollution.

Lors des principaux scrutins publics, Michel Péricard apporte un soutien constant à l’action gouvernementale. Il vote ainsi l’augmentation de la quote-part de la France au Fonds monétaire international le 18 avril 1978, la déclaration de politique générale du gouvernement Barre le 20 avril 1978, l’aide aux travailleurs privés d'emploi le 5 janvier 1979, l'aménagement de la fiscalité directe locale, sur lequel la responsabilité du gouvernement est engagée le 18 décembre 1979, la loi sur la définition et la répression du viol le 11 avril 1980, la modification du code électoral en vue de favoriser la participation des femmes aux élections municipales le 20 novembre 1980, ou encore le projet de loi renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes le 18 décembre 1980. Seul écart à l’adhésion à la politique menée par l’exécutif, le député s’abstient volontairement lors de la loi sur l’IVG du 20 novembre 1979.

La vague rose qui suit l’élection de François Mitterrand à la Présidence de la République épargne le député sortant : dans une circonscription traditionnellement ancrée à droite, Michel Péricard est réélu dès le premier tour avec 56,6 % des voix.

De retour au Palais-Bourbon, Michel Péricard retrouve les bancs du groupe RPR et de la commission des affaires culturelles. À la tribune, le député des Yvelines s’impose comme un pourfendeur actif de la politique menée par les socialistes à l’égard des médias qu’il accuse le 24 septembre 1981 à l’occasion de l’examen du projet de loi portant dérogation au monopole d’Etat de la radiodiffusion de mener une politique « d’épuration audiovisuelle ». Il exige que les radios libres, quel que soit leur statut, puisse être financées clairement et qu’elles promeuvent l’expression libre et pluralistes des idées. Membre de la commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi sur la communication audiovisuelle visant à mettre fin au monopole de la programmation et à instituer une Haute Autorité de la communication audiovisuelle Michel Péricard dénonce en avril 1982 « l’inconsistance du projet de loi et la volonté du gouvernement de maintenir l’audiovisuel dans la dépendance de l’Etat ». L’ancien journaliste intervient également vigoureusement lors de la discussion du projet de loi visant à limiter la concentration et à assurer la transparence financière et le pluralisme des entreprises de presse en janvier 1984, visant à introduire des quotas dans les parts de marchés contrôlées par un même groupe, déposant un grand nombre d’amendements dont la plupart sont rejetés. Il intervient le 10 septembre 1984 sur le problème du bien-fondé d’une législation sur la presse dans les explications de vote d’une motion de censure déposée par le président de son groupe Claude Labbé. Il reprend sa condamnation de la politique gouvernementale en matière d’information à l’occasion des débats sur le projet de loi sur les télévisions privées en octobre 1985.

Michel Péricard vote systématiquement contre les déclarations de politique générale des différents gouvernements de la législature, (Mauroy I et II, 9 juillet 1981 et 6 avril 1983 ; Fabius, 24 juillet 1984). S’il vote les projets de loi en faveur de la protection des victimes d’infraction (5 mai 1983) et des étrangers séjournant en France (25 mai 1984), il s’oppose à l’abolition de la peine de mort (18 septembre 1981), au remboursement de l’IVG (20 décembre 1982), à la démocratisation des enquêtes publiques (20 avril 1983). Le député s’abstient volontairement de prendre part au scrutin du 6 décembre 1982 sur l’égalité professionnelle des femmes et des hommes et ne prend pas part au scrutin du 6 mai 1985 sur l’égalité des époux dans les régimes matrimoniaux.

Michel Péricard, devenu vice-président du conseil régional d’Ile-de-France en 1982, conduit la liste RPR-UDF dans les Yvelines lors des élections législatives de 1986. La liste remporte 29,3 % des voix et gagne quatre des douze sièges du département. Les socialistes emmenés par Michel Rocard en obtiennent un nombre similaire avec 31 % des voix tandis que la liste communiste de Jacqueline Hoffmann, celle de l’UDF de Paul-Louis Tenaillon, la liste Rassembler les Yvelines de Christine Boutin et celle du Front national de Georges-Paul Wagner remportent chacune un siège.

Le spécialiste des questions de communication retrouve ses collègues du groupe RPR et ceux de la Commission des affaires culturelles, familiales et sociales. Il devient le représentant de l'Assemblée nationale au conseil d’administration de TF1 en juin 1986 et de l’INÀ en octobre 1986.

Il est rapporteur de la proposition de loi portant réforme du régime juridique de la presse à partir de mai 1986, puis du projet de loi relatif à la liberté de communication à partir d’août de la même année. Revenant sur ce qu’il considère comme « une chasse au journaliste en mai 1981 », le député des Yvelines se félicite des projets gouvernementaux qui visent à permettre l’introduction d’une concurrence accrue tout en régulant le secteur par l’intermédiaire d’une autorité administrative indépendante du pouvoir publique.

Ses compétences et sa fidélité à Jacques Chirac expliquent sa nomination à la tête de la mission Câble en 1986, succédant à Bernard Schreiner. En octobre 1987, il est par ailleurs chargé d’une mission temporaire d’étude sur l’action audiovisuelle extérieure de la France auprès du Premier ministre.

Fidèle soutien à l’exécutif pendant la première cohabitation, le député approuve, sans réserve, les deux déclarations de politique générale du gouvernement Chirac le 9 avril 1986 et le 7 avril 1987, la ratification de l’Acte unique européen le 20 novembre 1986, et la réforme de l’exercice de l’autorité parentale le 7 mai 1987.

En 1988, Michel Péricard est largement réélu dès le premier tour avec 55,7 % des suffrages exprimés, loin devant son principal adversaire, le socialiste Jean Modolo. En 1989, il démissionne du Conseil général des Yvelines dont il était le premier vice-président afin de se conformer aux dispositions de la loi sur le cumul des mandats.

Le député RPR dépose trois propositions de loi : le 28 juin 1989, afin de faire obligation aux commissions d'enquête préalablement à toute déclaration d’utilité publique conduisant à une expropriation, de motiver leurs conclusions, le 28 juin 1990, pour faire porter à deux ans la durée du mandat des délégués du personnel prévus au titre II du livre IV du code du travail et le 29 avril 1990 pour renforcer le dispositif de protection du patrimoine historique et artistique national lors d’expropriations. Il est également rapporteur pour avis du projet de loi de finances pour 1991 en ce qui concerne les crédits de la culture et de la communication.

Toujours membre de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales, il intervient à de nombreuses reprises sur les question de communication, notamment à l’occasion des débats ou de la déclaration du gouvernement relative à l’avenir, aux missions et aux moyens du secteur public audiovisuel en mai 1989 ou, le mois suivant, lors de la discussion du projet de loi modifiant la loi 30 septembre 1986 relative à la liberté de communication. Il défend l’équilibre entre le secteur public et le secteur privé, ainsi que la nécessaire indépendance des médias publics. À de nombreuses reprises, il dit son hostilité à la chaîne franco-allemande Arte qu’il estime surdimensionnée. Lorsque l’Assemblée nationale institue en 1992 une commission d’enquête sur les perspectives de la presse et de l’audiovisuel, et qu’il est décidé que la présidence reviendrait à un député de l’opposition, c’est lui qui est désigné.

Enfin, il est l’auteur de nombreux amendements dans le débat du projet de loi relatif à la prévention de la corruption et à la transparence de la vie économique et des procédures publiques en octobre 1992.

Lors des scrutins publics, Michel Péricard ne se démarque pas des votes de son groupe parlementaire. Ainsi, il vote contre le projet de loi sur les conditions de séjour et d’entrée des étrangers en France, revenant sur les restrictions adoptées en 1986 (4 juillet 1989), la réforme du code pénal du 12 octobre 1989, le projet de loi instituant un contrôle de constitutionnalité des lois par voie d’exception le 25 avril 1990, le projet de loi Gayssot tendant à réprimer tout acte raciste, antisémite ou xénophobe le 2 mai 1990, la réforme du statut de la Corse accordant au territoire une plus grande autonomie le 12 avril 1991 ainsi que le projet de loi portant réforme des dispositions du code pénal relatives à la répression des crimes et délits contre la Nation, le 8 octobre 1991. Comme la plupart de ses collègues RPR, le député des Yvelines se prononce en faveur de l’entrée en guerre contre l’Irak le 16 janvier 1991 et de la ratification des accords de Schengen le 2 juin 1991.

Les élections législatives de 1993 offrent à Michel Péricard un cinquième mandat parlementaire. Le député sortant est à nouveau élu dès le premier tour avec 53,4 % des voix dans la sixième circonscription des Yvelines.

Michel Péricard prend, dès le 9 avril 1993, la présidence de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales dont il est membre depuis 1978. Le député des Yvelines accède au conseil d’administration de la chaîne France 2 en 1993. Il est l’auteur de plusieurs propositions de loi visant notamment à améliorer le financement des associations concourant à l’action humanitaire en vue de leur permettre de participer plus efficacement à la lutte contre l’exclusion le 11 janvier 1996 et à renforcer la protection des personnes surendettées en cas de saisie immobilière de leur résidence principale le 25 mars 1996.

À la tribune, le député gaulliste soutient à de nombreuses reprises les politiques mises en place par le gouvernement Balladur, mais il n’hésite pas, parfois, à se montrer sévère. Il ne mâche pas ses mots à l’égard de la loi Carignon sur la communication audiovisuelle, déplorant qu’elle n’aille pas assez loin, et qu’il aurait fallu procéder à une révision complète de la loi Sapin adoptée en janvier 1993 sur la transparence du marché publicitaire. En avril 1994, en tant que président de la mission d’information sur l’application de la loi quinquennale relative au travail, à l’emploi et à la formation professionnelle, Michel Péricard critique l’attitude du gouvernement dans l’affaire du contrat d’insertion professionnelle.

En 1995, Michel Péricard, ardent soutien de Jacques Chirac à l’élection présidentielle, est appelé à exercer une nouvelle responsabilité à l’Assemblée : il est élu président du groupe RPR avec 121 voix contre 99 à François Guillaume, député de Meurthe-et-Moselle et ancien président de la FNSEA, qui avait soutenu en revanche la candidature présidentielle d’Edouard Balladur. Il succède à Bernard Pons, nouveau ministre de l’Equipement. Un jour, il confie, avec humour, que le poste envié de président de groupe lui permettait de se « faire engueuler en une seule journée par le Président de la République, le Premier ministre, le président de l’Assemblée et 260 députés ». Il faut dire que faire la liaison entre Alain Juppé et une majorité, qui n’a pas encore surmonté les divisions profondes nées de l’élection présidentielle, est une mission délicate. Lors des journées parlementaires de 1996 au Havre, Michel Péricard est ainsi amené à rappeler à l’ordre, au nom de Jacques Chirac, les quelques députés jugés trop critiques à l’égard du premier ministre.

Dès lors, la plupart de ses interventions visent à soutenir énergiquement le gouvernement, comme lors de la reprise des essais nucléaires, destinée à permettre d’effectuer les futurs essais par simulations, qu’il salue le 15 juin 1995, au risque de susciter de vives réactions internationales, notamment dans le Pacifique, comme une « décision courageuse et difficile ». Le 12 décembre 1995, le député des Yvelines dénonce les motions de censure déposées par la gauche et soutient le recours à l’article 49-3 par Alain Juppé, « seul moyen de répondre aux 5 548 amendements et sous-amendements déposés et aux manœuvres répétées de procédure ». À l’heure des grands mouvements sociaux, il redit « toute sa confiance » à Alain Juppé : « Monsieur le Premier ministre, nous ne sommes ni aveugles ni sourds. Nous voyons et nous entendons ce qui se passe autour de nous dans le pays et nous n’avons pas le sentiment que, dans son immense majorité, la France refuse de réformer un système de protection sociale en danger de mort. […] Ce texte n’est pas une atteinte à la sécurité sociale. C’est la condition même de sa survie ». Cependant, Michel Péricard n’hésite pas à montrer son agacement quand il s’agit des questions de communication. En mars 1997, lors du projet de loi sur l’audiovisuel plus de deux fois amendés, il dit en avoir assez du « déchaînement des lobbies ». « L'empressement des lobbies à se faire entendre montre à quel point la communication est devenu un enjeu économique et financier. Le groupe RPR, affirme-t-il, ne se fera pas le porte-parole d'un lobby plutôt que d'un autre ». Aussi, examinant ce texte visant à refondre le service public par la création du groupe France Télévision et la fusion entre la Cinquième et Arte, le député des Yvelines espère que « les principes durables, qui sont le pluralisme, la transparence et la qualité » primeront.

Au cours de cette dixième législature, Michel Péricard vote pour le projet de loi réformant le droit de la nationalité le 24 juin 1993, qui soumet notamment l’obtention de la nationalité française pour un mineur né en France de parents étrangers à une déclaration préalable entre 16 et 21 ans.

Pendant cette période Michel Péricard, fondateur de l’Association pour la sauvegarde de la forêt, poursuit un combat long et opiniâtre d’ampleur nationale, déjà commencé en 1974, contre le tracé de l’autoroute A 14, reliant Nanterre à Orgeval, à travers la forêt de Saint-Germain et aux abords du château. « C’est Le Nôtre qu’on assassine, écrit-il dans le Courrier des Yvelines paru le 21 janvier 1993. Il convainc le Président de la République François Mitterrand, à l’occasion d’un déplacement sur les lieux le 2 mai 1990 de supprimer un échangeur qui aurait dû initialement être situé dans la forêt en vue de desservir Saint-Germain-en-Laye. Mais par la suite le Ministre de l’Equipement forme un recours contre le jugement du tribunal administratif de Versailles ayant ordonné en août 1992 l’arrêt des travaux de l’autoroute au pied de la terrasse de nature à altérer l’aspect et le caractère du site. Or l’arrêt rendu par le Conseil d’Etat le 3 mars 1993 autorise la poursuite des travaux de construction de l’autoroute estimant que les inconvénients et le coût du projet ne sont pas de nature à lui retirer son caractère d’utilité publique. Michel Péricard estime alors que le Conseil d’Etat « ne pourra pas longtemps encore être à la traîne de l'évolution des esprits et de la volonté des populations lui reprochant d’avoir « choisi les autoroutes contre l'environnement ». Finalement en juillet 1993 le tracé est abaissé en vue d’éloigner le débouché du tunnel de la terrasse et l’autoroute inaugurée le 6 novembre 1996 comptant de nombreux ouvrages d’art traverse la commune en souterrain, passe sous la terrasse et la forêt dans un tunnel de 2,8 kilomètres et une tranchée couverte nécessitant la plantation de 80 000 arbres.

Aux élections législatives de 1997, consécutives à la dissolution, Michel Péricard est mis en ballottage par le socialiste Jean Laurent. Les deux candidats ont obtenu respectivement 42,08 % et 18,53 % des suffrages. Au second tour, Michel Péricard est réélu avec 61,46 % des voix.

Michel Péricard est élu vice-président de l'Assemblée nationale en juin 1997 et le restera jusqu’à son décès en février 1999. Député de l’opposition, il s’oppose vigoureusement au projet de loi sur l’audiovisuel de novembre 1998, rappelant les critiques émises par le Conseil d’État et accusant la gauche de « vouloir verrouiller les chaînes publiques » par sa remise en cause du système de nomination des responsables de la télévision. Le 25 novembre 1997, dans une question au gouvernement, il s’intéresse également à la situation des immigrés non régularisés et demande au ministre de l’Intérieur, Jean-Pierre Chevènement : « Qu’allez-vous en faire ? Quand vont-ils repartir ? »

Michel Péricard, atteint de plusieurs maladies graves et ayant subi plusieurs malaises cardiaques, succombe à un nouvel infarctus le 2 février 1999 à Saint Germain en-Laye à l’âge de 69 ans. Il était Chevalier de la Légion d’honneur, Chevalier de l’Ordre National du Mérite, des Palmes Académiques et des Arts et des Lettres. Le président Jacques Chirac salue « les qualités éminentes de cœur et de fidélité » de celui qui n’avait cessé de le soutenir sans réserve.