Paul Pernin
1914 - 2006
PERNIN (Paul)
Né le 30 octobre 1914 à Oran (Algérie)
Décédé le 7 novembre 2006 à Paris
Député de Paris de 1978 à 1986
Né le 30 octobre 1914 à Oran, Paul Pernin s’oriente, après son baccalauréat et des études de droit, vers le conseil aux entreprises. Mobilisé en 1939 comme lieutenant de réserve, il participe aux combats de mai-juin 1940 au sein du 6e BCA (bataillon de chasseurs alpins).
Son engagement politique commence dès la fin de la guerre, au plan local comme au plan national. Candidat de la droite dans la VIe circonscription de la Seine aux élections législatives de 1945, 1946 et 1951 sous diverses étiquettes, il se présente également aux élections municipales de 1947 et de 1953 à Paris (respectivement dans la IXe et dans la VIIIe circonscription), sans pour autant jamais l’emporter. C’est en mars 1959 qu’il est, pour la première fois, élu conseiller municipal de Paris dans la VIIIe circonscription sous l’étiquette UNR (Union pour la nouvelle République). Il devient également conseiller général de la Seine en 1960. Élu secrétaire du conseil municipal de Paris, il quitte le groupe et le parti gaulliste en décembre 1960 pour protester contre l’évolution de la politique gaullienne concernant l’Algérie. Membre fondateur en mars 1961 du groupe d’action municipale de Paris, il adhère au CNIP (Centre national des indépendants et paysans). C’est sous l’étiquette CNIP qu’il est à nouveau candidat, mais sans succès, lors des élections législatives de novembre 1962 dans la Xe circonscription de Paris. En février 1964, alors proche de Jean Lecanuet, il rejoint le groupe des Indépendants au conseil de Paris et prend en avril la vice-présidence de la 3e commission (commission des travaux). Président du comité de Paris de la fédération de la Seine des Indépendants, il est battu lors des élections municipales de 1965 dans la VIe circonscription de Paris.
En 1966, Paul Pernin rejoint le Centre démocrate, créé par Jean Lecanuet à la suite de son échec à l’élection présidentielle de décembre 1965 pour tenter de rassembler sa famille politique. Il en préside la fédération parisienne et intègre son comité directeur et son bureau exécutif en 1967. Lors des élections législatives de 1967, il est candidat sous cette étiquette dans la XIIe circonscription de Paris mais il ne parvient pas à l’emporter. Il échoue également lors des élections sénatoriales de 1968 alors qu’il se présentait sur la liste d’Entente centriste pour le progrès et la démocratie moderne. Il essuie un nouveau revers lors des élections législatives de 1973 dans la IXe circonscription de Paris.
En septembre 1974, Paul Pernin entre au Conseil économique et social au titre des personnalités qualifiées pour leur connaissance des problèmes économiques et sociaux d’outre-mer ou ayant une activité se rapportant à l’expansion économique dans la zone franc. Il y reste jusqu’en mars 1978 et participe aux travaux de la section des économies régionales et de l’aménagement du territoire.
Secrétaire général de l’association « Paris Avenir » à partir de février 1975 et membre du conseil fédéral du Mouvement des réformateurs dès juin 1975, Paul Pernin prend en octobre 1976 la présidence de la fédération parisienne du CDS (Centre des démocrates sociaux) et entre au bureau politique et au comité directeur de ce nouveau parti, né de la fusion du Centre démocrate de Jean Lecanuet et du Centre Démocratie et Progrès de Jacques Duhamel. Il apparaît alors comme un fervent partisan de Jacques Chirac et s’efforce de lui rallier les suffrages d’une partie de la droite modérée parisienne. Lors des élections municipales de mars 1977, Paul Pernin retrouve son siège de conseiller de Paris. Jacques Chirac, maire de la capitale, le nomme adjoint en charge des services industriels et commerciaux. Paul Pernin dirige le groupe centriste « Liberté de Paris » et constitue l’un des principaux artisans de l’alliance entre Jacques Chirac et les centristes à la mairie.
Cette nouvelle assise politique lui permet de s’imposer lors des élections législatives de 1978. Il est élu le 19 mars 1978 dans la XIe circonscription de Paris sous l’étiquette « Union de la Majorité » avec le soutien du RPR (Rassemblement pour la République), du CDS, du PR (Parti républicain) et du Parti radical. Il a rassemblé au second tour 58 % des suffrages face à la candidate socialiste Thérèse Touré. Son suppléant est le cadre de société Dominique Palluault. Membre de la commission de la production et des échanges, il rejoint le groupe UDF (Union pour la démocratie française, parti dont il préside la fédération du XIIe arrondissement) en tant qu’apparenté.
En novembre 1978, Paul Pernin est membre de la commission spéciale chargée d’examiner le projet de loi relatif à la modération du prix de l’eau. Au cours de la législature, il pose notamment deux questions au Gouvernement, la première en octobre 1979 pour déplorer la suppression de l’aide-ménagère à domicile attribuée aux retraités de la fonction publique, précédemment prise en charge par la caisse primaire centrale d’assurance maladie de la région parisienne, la seconde en novembre 1980 pour s’inquiéter de la multiplication de titres de films pouvant inciter à la violence. La même année, il approuve le projet de loi renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes (loi Peyrefitte du 2 février 1981, dite loi sécurité et liberté). Il intervient lors des débats sur le projet de loi de finances pour 1981 pour réclamer une véritable politique de soutien des métiers d’art par les commandes publiques (il préside depuis novembre 1978 le groupe d’études pour la promotion des métiers d’art) et obtenir des informations concernant la construction des services du secrétariat d’Etat aux anciens combattants rue de Bercy.
Le 21 juin 1981, Paul Pernin est réélu, au second tour, député de la XIe circonscription de Paris sous l’étiquette « Union pour la nouvelle majorité ». Il rassemble 53,6 % des suffrages exprimés face au socialiste Marcel Richard. Son suppléant est le maître des requêtes au conseil d’État Michel de Guillendschmidt. En juillet 1981, dans la foulée de sa victoire aux élections législatives, il est élu conseiller régional d’Île-de-France.
À l’assemblée nationale, Paul Pernin retrouve le groupe UDF en tant qu’apparenté et rejoint la commission des affaires étrangères. Dès 1981, il préside également le groupe d’études sur les problèmes de sécurité des biens et des personnes dans les grandes villes. Son activité parlementaire au début des années 1980 confirme son intérêt pour les questions relatives aux anciens territoires français et à la décolonisation. Il dépose ainsi le 1er octobre 1981 une proposition de loi tendant à accorder une amnistie complète des condamnations prononcées en relation avec les événements qui ont conduit à l’indépendance des territoires placés sous la souveraineté, le protectorat ou la tutelle de la France. Il intervient également à plusieurs reprises lors de la discussion du projet de loi portant diverses dispositions relatives à la réinstallation des rapatriés. La même année, il s’oppose à deux projets de loi majeurs du Gouvernement de Pierre Mauroy : celui portant abolition de la peine de mort et celui relatif aux droits et libertés des communes, des départements et des régions (loi n° 82-213 du 2 mars 1982 dite loi Defferre). En octobre 1982, il vote contre les projets de loi relatifs à l’organisation administrative de Paris, Marseille, Lyon et des autres établissements publics de coopération intercommunale et portant modification de certaines dispositions du code électoral relatives à l’élection des membres du conseil de Paris et des conseils municipaux de Lyon et Marseille. Il bénéficie pourtant des dispositions de ce texte l’année suivante en devenant maire du XIIe arrondissement de Paris, le premier élu au suffrage universel direct. Dans les années qui suivent, ses interventions concernent principalement les domaines régaliens et les questions de sécurité. Lors de la discussion du projet de loi de finances pour 1985, il s’inquiète ainsi des moyens budgétaires et matériels alloués à la police nationale. En juillet 1985, il intervient lors de la discussion générale du projet de loi de modernisation de la police nationale pour dénoncer la progression de la délinquance et les conséquences de la réduction de la durée du travail et de la cinquième semaine de congés payés sur les effectifs opérationnels des policiers. Son nouveau statut de maire d’arrondissement le conduit également à s’intéresser aux questions touchant à la vie quotidienne de ses administrés telles la sécurité dans le métro parisien, les coûts réels de la construction de l’opéra Bastille ou encore l’efficacité des dispositifs de maintien à domicile pour les personnes âgées.
Au plan local, Paul Pernin conserve la mairie du XIIe arrondissement jusqu’en 1995, date à laquelle son fils, Jean-François, conseiller UDF de Paris, lui succède (jusqu’en 2001). C’est au cours de ses deux mandats qu’interviennent notamment la transformation du bassin de l’Arsenal en port de plaisance, l’aménagement de la « promenade plantée » (devenue coulée verte René-Dumont) qui parcourt l’arrondissement d’est en ouest sur l’ancienne ligne de chemin de fer de la Bastille, et celle du Viaduc des Arts. Parallèlement à son rôle de maire, Paul Pernin est membre du comité de bassin Seine-Normandie, du comité de programmation de la Société anonyme d’exploitation du palais omnisports de Paris-Bercy, président du port de plaisance de Paris-Arsenal et du Syndicat intercommunal d’assainissement de l’agglomération parisienne (à partir de 1983). Il fonde et administre également plusieurs associations en faveur des personnes âgées.
Paul Pernin meurt le 7 novembre 2006 à l’âge de 92 ans. En hommage à son action de maire, le jardin de Reuilly, proche de la mairie du XIIe arrondissement, est rebaptisé « jardin de Reuilly-Paul Pernin » le 13 février 2014.