Marcel, René Perrin
1915 - 2004
PERRIN (Marcel, René)
Né le 22 septembre 1915 à Paris
Décédé le 4 septembre 2004 (Avignon)
Député du Vaucluse de 1951 à 1955
Ancien élève de l'Ecole supérieure de commerce et d'industrie, breveté de la Chambre de commerce de Paris, Marcel Perrin adhère en 1933 aux Jeunesses radicales-socialistes de France, dont il devient en 1935 membre du bureau national, puis, en 1936, vice-président.
Mobilisé à Nancy dans les premiers jours d'octobre 1939, il est affecté à l'Inspection générale des transmissions. Démobilisé en septembre 1940, il refuse tous les postes que lui propose l’administration de Vichy et prend la tête d’une entreprise de travaux publics. Le moment venu, cette position lui permettra de s’opposer efficacement au départ de plusieurs de ses salariés appelés au titre du STO.
En janvier 1941, Marcel Perrin participe à la création du Comité de salut public, petite organisation clandestine dans laquelle il exerce une influence décisive et dont il devient, à la Libération, le secrétaire général. Membre de l’Assemblée consultative provisoire, il essuie un premier échec lorsqu’il choisit de se présenter sous les couleurs du parti radical, dans le 4ème secteur de la Seine, aux élections du 21 octobre 1945 pour la première Assemblée constituante. Malgré la présence, sur leur liste, du commandant Charles Joyen, chef de la Résistance dans le secteur sud-est de la région parisienne, les radicaux peinent à retrouver leur influence face aux trois grands partis - PCF, SFIO et MRP - qui structurent la vie politique française à la Libération.
Ecarté du Parlement, Marcel Perrin ne renonce pas pour autant à l’action politique. Nommé en 1946 secrétaire du Bureau National du parti radical-socialiste, il participe, aux côtés du député de l’Aude Gabriel Cudenet, à la création du Rassemblement des Gauches Républicaines (RGR).
Désigné de nouveau par le parti radical-socialiste comme tête de liste dans le 4ème secteur de la Seine pour les élections à la seconde Assemblée constituante du 2 juin 1946, Marcel Perrin renonce à sa candidature pour aller soutenir Édouard Daladier dans la lutte qui oppose, dans le Vaucluse, l’ancien président du Conseil aux communistes. En juin, puis en novembre 1946, il se présente en seconde position sur la liste conduite par Édouard Daladier et essuie deux échecs. Sa fidélité se trouve toutefois récompensée par sa nomination en janvier 1947 à la vice-présidence du parti radical-socialiste.
De nouveau candidat derrière Edouard Daladier aux élections législatives du 17 juin 1951, Marcel Perrin bénéficie de l’apparentement conclu entre la liste radicale, la liste socialiste et la liste démocrate-chrétienne. Les listes précitées, recueillant la majorité absolue des suffrages, emportent la totalité des quatre sièges à pourvoir ; avec 31 719 voix sur 119 520 suffrages exprimés, les radicaux obtiennent deux sièges.
Marcel Perrin est nommé membre de la commission des moyens de communication et du tourisme (1951, 1953, 1954 et 1955), de la commission du travail et de la sécurité sociale (1952, 1953 et 1954) et de la commission de la justice et de la législation (1955). Au cours de la législature, il est un parlementaire discret, qui ne dépose aucune proposition de loi ni aucun rapport. Le député du Vaucluse n’intervient qu’à cinq reprises à la tribune de l’Assemblée, dont deux fois pour aborder des sujets ayant trait à l’aménagement du territoire (débit au confluent de la Durance et du Rhône, le 13 août 1954 ; achèvement du canal du Nord, le 25 mai 1955). Il s’intéresse également à l’aviation civile et commerciale, en prenant part, notamment, à la discussion du projet de loi relatif au développement des crédits de fonctionnement des services civils, en 1952. Il n’intervient plus après le 31 décembre 1953, à deux ans de la fin de son mandat, autrement que par ses votes.
A cet égard, Marcel Perrin s'oppose à la loi Marie – Barangé, relative à l'école libre, qui divise la Troisième force, le 21 septembre 1951. Il soutient le projet de communauté européenne du charbon et de l'acier (13 décembre 1951). Il vote la confiance à Antoine Pinay, le 6 mars 1952, de même qu'à Joseph Laniel, le 26 juin 1953. Il vote en faveur de l'investiture de Pierre Mendès France, le 17 juin 1954, et lui maintient sa confiance le 4 février 1955, le jour où le Président du Conseil doit abandonner son poste. Il se prononce pour la question préalable opposée par Edouard Herriot et le général Aumeran à la discussion de la ratification de la Communauté Européenne de Défense (CED), le 30 août 1954, vote équivalent au rejet du traité. Marcel Perrin vote en faveur des accords de Londres qui mettent un terme à l’occupation de l’Allemagne, le 12 octobre 1954, mais il s'oppose en vain, le 29 décembre, à la ratification des accords de Paris, qui permettent le réarmement de la RFA et son entrée dans l’OTAN. Enfin, le 23 février 1955, il accorde la confiance à Edgar Faure, mais la lui retire, à l'instar de la majorité de ses collègues, le 29 novembre 1955. Le président du Conseil dissout alors l'Assemblée nationale.
Marcel Perrin essuie un échec aux élections législatives du 2 janvier 1956. Malgré un apparentement conclu avec la liste socialiste de Charles Lussy, la liste radicale d’Edouard Daladier, qui ne recueille que 24 898 voix sur 133 481 suffrages exprimés, n’emporte qu’un seul des quatre sièges à pourvoir. Le scrutin est marqué par le score très élevé du poujadiste Pierre Pommier, dont la liste recueille 21,7 % des suffrages.
Après cette défaite, Marcel Perrin s’éloigne progressivement d’Edouard Daladier, mais poursuit sous la Vème République une carrière politique active. Président de la commission politique du parti radical-socialiste en 1969, adjoint au maire d’Avignon en 1977, il songe un temps, en 1981, à disputer la présidence du Mouvement des radicaux de Gauche (MRG) à Roger-Gérard Schwartzenberg, avant de se retirer progressivement du jeu.