Jean Perrot
1889 - 1976
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 7 juin 1889 à Esquibien (Finistère).
Député du Finistère de 1932 à 1940.
Fils et petit-fils de cultivateurs, cultivateur lui-même, Jean Perrot fait preuve d'une brillante conduite pendant la première guerre mondiale, ce qui lui vaut la Croix de guerre avec six citations. Il devient ensuite maire de sa ville natale en 1925, puis conseiller d'arrondissement du canton de Pont-Croix en 1927. Les électeurs républicains de ce canton lui ayant renouvelé leur confiance, il décide de se présenter aux élections législatives du 1er mai 1932 dans la 2e circonscription de Quimper. Il affirme, à cette occasion, son adhésion à la politique extérieure suivie par Briand, se déclarant notamment partisan de mettre à la disposition de la Société des Nations une force internationale et des moyens de pression économique et financière pour faire respecter ses décisions, et de lier la question des réparations dues par l'Allemagne à celle des dettes françaises à l'égard des Etats-Unis.
Se retrouvant en deuxième position après le premier tour, avec 5.454 voix contre 5.812 pour le député sortant, Jadé, il est élu au second tour, le 8 mai, avec 6.601 voix sur 13.502 votants, contre 6.332 à son rival.
A son arrivée au Palais Bourbon, il s'inscrit au groupe radical et radical-socialiste. Sa situation de représentant d'une commune à la fois agricole et maritime l'amène à siéger dans les commissions de la marine marchande - dont il sera vice-président - et de la marine militaire et dans la commission de l'agriculture (1933), dont il assurera le secrétariat, et à intervenir activement sur toutes les questions maritimes et agricoles. C'est ainsi qu'il présente des propositions de résolution invitant le gouvernement à porter remède à la crise des ports sardiniers et à réduire le taux d'intérêt des prêts du crédit agricole (1932), à étendre aux marins-pêcheurs le bénéfice de la loi sur les assurances sociales et à alléger les charges des débiteurs de bonne foi des caisses de crédit maritime (1934 et 1935). Il dépose également des propositions de loi relatives au tarif douanier applicable aux importations de crustacés et d'orge ou visant à faire bénéficier les assurés des retraites ouvrières et paysannes des allocations et bonifications d'Etat, à réduire les droits sur l'essence à usage agricole, à rétablir la déduction pour charges de famille à la contribution foncière. Il intervient sur les mêmes sujets en tant que rapporteur : projet de loi sur l'attribution d'une indemnité compensatrice pour certains officiers de marine (1932), projet portant approbation de la convention internationale visant à réglementer la chasse à la baleine (1933), proposition de résolution invitant le gouvernement à soutenir le marché des céréales secondaires (1933 et 1934) ou à réglementer l'importation des engrais azotés (1935) ou en tant que rapporteur pour avis. De même, il prend part, à la discussion des différents budgets, projets ou propositions de loi, dès qu'il s'agit d'agriculture, de pêche ou de marine (notamment sur la proposition de loi visant à réduire le chômage dans la marine marchande et sur le projet de loi relatif à l'organisation et à la défense du marché du blé en 1934) et il demande en 1935 à interpeller le gouvernement sur les mesures qu'il compte prendre pour assurer l'écoulement des conserves de poisson et remédier à la crise de la pêche maritime.
Ses concitoyens qui, dans l'intervalle, l'avaient élu conseiller général du Finistère en 1934 lui renouvellent leur confiance aux élections législatives du 26 avril 1936 : il est en effet réélu dès le premier tour, avec 7.003 voix sur 18.592, contre 4.771 à du Fretay.
Faisant toujours preuve de la même activité, il dépose de nombreuses propositions de loi ou reprend celles qui n'avaient pu aboutir au cours de la législature précédente, intervient sur tous les budgets, rapports ou propositions de loi invitant le gouvernement à déposer un projet de loi accordant Je bénéfice des allocations familiales aux petits exploitants et ouvriers agricoles et un projet de loi visant à relever les pensions des marins de commerce en 1937.
Le 10 juillet 1940, il est un des 80 députés qui refusent de voter les pleins pouvoirs au maréchal Pétain « à l'effet de promulguer par un ou plusieurs actes une nouvelle Constitution de l'Etat français ».
Jean Perrot est chevalier de la Légion d'honneur, chevalier du Mérite agricole, officier d'Académie, titulaire de la Médaille d'honneur départementale et communale.