Albert, Théodore Petit

1897 - 1963

Informations générales
  • Né le 13 mars 1897 à Fontenay-aux-roses ( - France)
  • Décédé le 3 novembre 1963 à Bagneux (France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 3 mai 1936 au 21 janvier 1940 *
Département
Seine
Groupe
Communiste
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Seine
Groupe
Communiste
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Seine
Groupe
Communiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Seine
Groupe
Communiste

* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936

Biographies

Né le 13 mars 1897 à Fontenay-aux-Roses (Seine).

Député de la Seine de 1936 à 1940.

Fils d'un employé de la Compagnie des tramways de l'Ouest parisien, Albert Petit occupa un emploi dans la même entreprise jusqu'à son départ aux armées, à l'âge de 19 ans. Du début de 1916 à l'armistice, il appartint à des unités combattantes et il fut atteint deux fois de suite par l'ypérite, en 1917 puis en 1918. Démobilisé, il retrouva son emploi aux Tramways de l'Ouest parisien, mais fut licencié en 1920 pour avoir participé à une grève. Il entra alors dans l'administration des Finances, fut caissier de la caisse centrale du Trésor public et accéda au grade de commis principal d'ordre et de comptabilité. Militant syndicaliste convaincu, il participa aux mouvements revendicatifs des fonctionnaires et fut arrêté à plusieurs reprises au cours de manifestations. En mai 1924, il adhéra au parti communiste mais en juillet 1927, souffrant des suites de son intoxication par l'ypérite, il dut interrompre pour quelque temps son activité. Il fut ensuite l'animateur d'une section de l'Association républicaine des anciens combattants. En 1935, il était élu maire de Bagneux où il résidait.

Aux élections générales de 1936, il se présenta comme candidat communiste dans la 7e circonscription de Sceaux et, distancé au premier tour par un candidat conservateur, Prade, il bénéficia au second tour du désistement du candidat socialiste et fut élu par 13.128 voix sur 23.946 votants, Prade n'obtenant que 10.266 suffrages.

Inscrit au groupe communiste et membre de la commission du commerce et de l'industrie - dont il devint vice-président - de la commission des comptes définitifs et de la commission de la comptabilité, il déposa en 1938 et 1939, sur les projets de loi portant règlement définitif des budgets de 1934 et 1936, deux rapports concernant les crédits de la justice. Il intervint brièvement, en décembre 1936, pour approuver les prorogations des délais accordés par la loi du 21 août 1936 aux commerçants, industriels et artisans endettés. Il prit part également aux discussions budgétaires, parlant en 1937 sur les crédits des Beaux-arts affectés aux traitements du personnel et à l'entretien des musées, en 1938 sur ces mêmes crédits et sur ceux du commerce et de l'industrie ; enfin en 1939 sur les crédits des Finances destinés au paiement des retraites. Arrêté comme membre du parti communiste en 1939 - peu avant la déclaration de guerre - et finalement emprisonné à Maison-Carrée, près d'Alger, il fut déchu de son mandat parlementaire le 20 février 1940, en même temps que les autres députés communistes.


PETIT (Théodore, Albert)
Né le 13 mars 1897 à Fontenay-aux-Roses (Seine)
Décédé le 3 novembre 1963 à Bagneux (Seine)

Député de la Seine de 1936 à 1940
Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale Constituante (Seine)
Député de la Seine de 1946 à 1951

(Voir la première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome VII, p. 2669)

Déchu de son mandat de député le 21 janvier et de celui de maire le 29 février 1940, Albert Petit est condamné par un jugement du tribunal de Paris, en même temps que quarante-trois autres députés communistes, à cinq ans de prison, 4 000 francs d'amende et cinq ans de privation de droits civiques pour « reconstitution de ligue dissoute ». En mai 1941, il est transféré à la prison de Maison-Carrée, en Algérie, dont il n’est libéré qu’en octobre 1943.
De retour à Bagneux, à la Libération, Albert Petit est nommé, le 16 octobre 1944, président du conseil municipal provisoire, et remporte, sans difficulté, les élections municipales organisées en avril 1945. Jusqu’à sa mort, dix-huit ans plus tard, il sera régulièrement réélu maire de cette ville de la banlieue parisienne, qu’il marque profondément de son empreinte.
Le 21 octobre 1945, Albert Petit se présente aux élections pour la première Assemblée nationale constituante, en quatrième position, derrière Alfred Malleret-Joinville et Marie-Claude Vaillant-Couturier, sur la liste conduite par Maurice Thorez, dans la quatrième circonscription de la Seine. Avec 150 567 voix sur 376 209 suffrages exprimés, la liste communiste emporte quatre des huit sièges à pourvoir, Albert Petit bénéficiant du système de la répartition des restes à la plus forte moyenne. Les quatre autres sièges vont aux démocrates-chrétiens Paul Bacon et Simone Rollin et aux socialistes Édouard Depreux et Jean-Daniel Jurgensen.
Albert Petit fait ainsi son retour sur les bancs de l’Assemblée nationale. Membre de la commission de l’intérieur, de l’Algérie et de l’administration générale, départementale et communale, il en est le rapporteur pour avis sur le projet de loi relatif à la nationalisation de l’électricité et du gaz, dans lequel il se prononce en faveur de l’application des dispositions du texte aux départements algériens. Il appartient également à la commission de comptabilité, à celle chargée de proposer des mesures de grâce amnistiante en Algérie et, enfin, à la commission d’étude des services d’incendie. Il ne dépose qu’un rapport, le 4 avril 1946, portant sur le relèvement du montant des pensions allouées aux sapeurs-pompiers volontaires.
Avec ses collègues communistes, Albert Petit vote les nationalisations et soutient, le 19 avril 1946, le premier projet de Constitution de la Quatrième République. Le texte est cependant rejeté lors du référendum du 5 mai, ce qui entraîne la convocation d'une nouvelle Assemblée constituante.
Les élections se tiennent le 2 juin ; Albert Petit figure toujours en quatrième place sur la liste communiste de Maurice Thorez, dans le 4ème secteur de la Seine. La liste maintient ses positions, avec 147 921 voix sur 377 267 suffrages exprimés. Les équilibres politiques dans la circonscription sont inchangés, et Albert Petit bénéficie, de nouveau, du système de la répartition des restes à la plus forte moyenne.
Il retrouve la commission de l’intérieur, celle de la comptabilité et celle d’études des services d’incendie. Il ne dépose aucun texte, lors de la deuxième Assemblée nationale constituante et intervient à trois reprises, en séance publique. C’est le cas, le 2 août 1946, au cours de la discussion du projet de loi portant amélioration de la situation des personnels de l’Etat, en activité et en retraite, présenté par le ministre des finances Robert Schuman. Jugeant « très insuffisantes » les propositions du gouvernement, il se prononce en faveur d’une augmentation générale de 25% des traitements, soldes et indemnités. « Les fonctionnaires ne demandent ni une aumône ni des libéralités, qu’il n’est pas possible, ils le savent fort bien, de leur accorder. Ce qu’ils veulent, c’est un traitement normal leur permettant une vie normale, décente pour leur famille, et digne de la fonction qu’ils détiennent », s’exclame-t-il sous les applaudissements de la gauche de l’hémicycle. Dans la discussion portant sur le statut général des fonctionnaires, il propose un amendement sur les institutions médico-sociales, avant de le retirer.
Albert Petit soutient le second projet de Constitution, voté par l'Assemblée le 28 septembre 1946 et ratifié par référendum le 13 octobre. Il présente sa candidature aux élections législatives qui suivent, quatre semaines plus tard. Neuf sièges sont cette fois à pourvoir dans la quatrième circonscription de la Seine. Albert Petit est réélu. La liste communiste connaît une progression assez sensible, avec 154 696 voix sur 371 575 suffrages exprimés. Le scrutin est surtout marqué par le succès de la liste gaulliste d' « Union contre le tripartisme », conduite par Etienne-André de Raulin Laboureur et Michel Peytel, qui emporte deux sièges. La SFIO est en recul et ne retrouve qu’un siège.
Albert Petit est nommé membre de la commission de l’intérieur et y siège jusqu’à la fin de la législature, à l’exception de l’année 1952. Il est élu vice-président de la commission de comptabilité en 1946, 1948 et 1949. Il est aussi nommé membre du Conseil supérieur de la protection civile, le 28 mai 1947, et de la Commission de la réforme administrative, le 1er août 1947. Il est enfin désigné pour occuper les fonctions de juré à la Haute Cour de Justice, le 26 janvier 1948.
Son activité parlementaire, au cours de la législature, porte la marque d’un certain éclectisme et d’un investissement réel. Il dépose seize textes : quatre propositions de résolution ; quatre propositions de loi ; huit rapports. Le député communiste de la Seine est notamment l’auteur, le 27 janvier 1948, d’une proposition de loi portant création d’une « allocation aux infirmes et incurables ». Le 24 juillet 1948, il dépose, avec plusieurs autres députés communistes, une proposition de loi tendant à modifier le décret du 8 août 1935 relatif à l’expropriation pour cause d’utilité publique : constatant que les barèmes retenus par le juge pour calculer l’indemnité versée aux personnes victimes d’expropriation ont évolué moins vite que le coût de la vie, il demande que ces indemnités soient dorénavant calculées « d’après l’état et la valeur des biens à la date de l’ordonnance du président du tribunal ». Il reste que l’intérêt d’Albert Petit est porté de manière récurrente, sur les pensions des sapeurs-pompiers de Paris : son rapport du 26 mars 1947 en fait état, comme sa proposition du 29 mai de la même année. Le 30 décembre 1948, dans un rapport fait au nom de la commission de l’intérieur, il réitère son intention à l’égard de cette profession.
Albert Petit dépose aussi, au cours de la législature, plusieurs textes visant à réduire les crédits alloués à la Sûreté nationale. Parmi ses trente-cinq interventions, en séance publique, celle du 21 septembre 1948 est éloquente : il s’oppose durement au ministre de l’intérieur Jules Moch, qui présente un projet de loi portant statut du personnel de la police qui prévoit notamment de supprimer le droit de grève aux personnels de la police française. « Voilà où l’on en est, quatre ans après la Libération de Paris, au cours de laquelle les personnels de la police parisienne se joignirent à la population pour chasser les envahisseurs et ceux qui les soutenaient dans leur entreprise de destruction des vies humaines et des libertés », s’exclame-t-il. Un peu plus tard, il s’emporte franchement : « les policiers comprennent de plus en plus, eux aussi, qu’ils appartiennent à la classe des travailleurs et que leur sort est intimement lié à celui de ces derniers. Ils comprennent aussi que faire d’eux des mercenaires haïs de tout le peuple n’empêchera pas la roue de l’histoire de tourner. Hitler s’en est aperçu avec ses sections d’assaut, sa gestapo et ses SS, et, si vous rêvez de l’imiter, vous risquez de subir les mêmes déboires ! ». Le même jour, il défend un amendement tendant à prévoir, en cas de grève, un service de sécurité minimum. L’élu de région parisienne est attentif aussi aux transports de voyageurs et leur réorganisation, dans la discussion d’un projet de loi visant au même but, le 12 décembre 1947. Il s’intéresse également à deux reprises au budget et au statut financier de l’Assemblée de l’Union française (17 juillet 1948 et 27 décembre 1948).
Albert Petit refuse logiquement de voter la confiance à Paul Ramadier le 4 mai 1947, le jour où le Président du Conseil se sépare de ses ministres communistes. Il s'abstient lors du vote du projet de loi sur le statut de l'Algérie (27 août 1947). En politique étrangère, il refuse de ratifier la convention de coopération économique organisant l'aide du plan Marshall à la France (7 juillet 1948), de même qu'il rejette, un an plus tard, la constitution du Conseil de l'Europe (9 juillet 1949) et la ratification du Pacte atlantique, le 26 juillet 1949. À la fin de la législature, comme tous les communistes, il s’oppose fermement au système des apparentements qui, le 7 mai 1951, modifie la loi électorale en faveur des partis de la Troisième force, au détriment des gaullistes et des communistes.
Candidat aux élections législatives de 1951, de 1956, de 1958 et de 1962, Albert Petit est, à chaque fois, battu car il ne figure plus en position éligible sur la liste communiste. Il décroche cependant un nouveau mandat en 1959, en devenant conseiller général de Bagneux. C’est dans cette ville qu’il décède, le 3 novembre 1963.