Jean-Claude Petit
1933 - 2003
PETIT Jean-Claude, Maurice, Louis
Né le 2 septembre 1933 à Rennes (Ille-et-Vilaine)
Décédé le 22 janvier 2003 à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine)
Député du Finistère de 1968 à 1973
Son père, Louis Petit, exerce la profession de receveur des PTT. Sa mère, Madeleine Julienne, est ménagère. Titulaire d’une licence ès sciences physiques puis reçu au CAPES de sciences physiques, Jean-Claude Petit obtient un Diplôme d’études supérieures (DES) dans cette même matière. Professeur certifié, enseignant à Quimperlé, il s’engage en politique au sein des Républicains indépendants (RI).
Conseiller municipal de Quimperlé en 1965, il émerge politiquement lors des élections législatives de juin 1968. Profitant de la vague bleue, forte en Bretagne, le candidat des droites conservatrices et libérales, qui se présente sous l’étiquette Union pour la défense de la République-RI, arrive en tête au premier tour dans la 8e circonscription du Finistère, avec 15 862 voix et 32,38 % des suffrages exprimés, devançant le député sortant démocrate-chrétien Louis Orvoën (12 618 voix). À gauche, le candidat du Parti communiste français (PCF) Paul Le Gall distance nettement, avec 12 679 voix, le candidat de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS) et maire de Bannalec, Pierre Boëdec, 7 526 voix. Au second tour, Jean-Claude Petit l’emporte très largement avec 28 499 voix et 60,58 % des suffrages exprimés, sur le candidat communiste. Son suppléant, Albert Gourmelen, né le 7 juin 1921 à Beuzec-Conq, est un agriculteur de Concarneau.
À l’Assemblée nationale, Jean-Claude Petit s’inscrit au groupe des Républicains indépendants et siège à la commission de la production et des échanges. Il est également membre du comité consultatif de l'utilisation de l'énergie et de la commission spéciale chargée d'examiner la proposition de loi « Hoguet » d'orientation pour le secteur des métiers, en juin 1972, ainsi que de la commission spéciale chargée d’examiner le projet de loi d’orientation sur l’artisanat, en décembre 1972. Il est rapporteur, en septembre 1969, du projet de loi relatif aux stations radioélectriques privées, alors proscrites en France et qui émettent depuis sa périphérie. Il est aussi rapporteur des propositions de loi sur la vente et le démarchage à domicile, en 1971 et 1972.
Il intervient dans les débats budgétaires à propos de la Marine marchande et de la concurrence que les pays étrangers livrent à la pêche hauturière française, en évoquant le port sardinier de Concarneau, le 31 octobre 1968. S’inquiétant, le 17 novembre 1970, de l’avenir de la pêche maritime et du dépeuplement des fonds marins, il sollicite l’implantation d’une école supérieure d’halieutique pour consolider le rôle du port de Concarneau.
Lors de l’examen des crédits prévus pour le développement industriel et scientifique par le projet de finances pour 1970, il expose son point de vue sur la complémentarité de la recherche fondamentale, de la recherche appliquée et du développement de la technologie. Il insiste sur la nécessité de mettre fin au cloisonnement entre ces trois modes de développement industriel. Il appelle de ses vœux une hiérarchie d'axes de recherche qui remplacerait la hiérarchie des structures. Son propos touche le problème de la filière nucléaire. Les possibilités de la séparation isotopique de l'uranium résultent d’une politique scientifique. Tirant le bilan du contrôle parlementaire de la recherche publique le 6 novembre 1969, il réclame la création d'un comité parlementaire de la science et de la technologie, qui regrouperait des membres des diverses commissions et qui serait doté de moyens propres. Il intervient aussi, le 19 novembre suivant, sur la politique agricole européenne, prenant en exemple la filière de l’élevage porcin, cruciale dans le Finistère. Il s’intéresse également à la question de l'assurance maladie et maternité des travailleurs non-salariés des professions non agricoles, le 2 décembre 1969, et à la suppression de la taxe complémentaire imposée aux artisans et commerçants, le 28 octobre 1970. Plusieurs de ses interventions ciblent des enjeux locaux de sa circonscription, notamment lors des débats autour du plan routier qui animent la discussion du projet de loi portant approbation du VIe Plan, le 15 juin 1971, et celle des crédits budgétaires d’équipement, le 28 octobre 1971. Il plaide aussi pour une évolution du transfert des ressources de l'État à la région à l’occasion de l’examen du projet de loi portant création et organisation des régions, le 25 avril 1972. Par ailleurs, le 17 octobre 1972, lors de l’examen du projet de loi portant amnistie de certaines infractions, il insiste sur la nécessité de prendre en compte les délits commis pendant la grève du lait.
En 1970, Jean-Claude Petit se présente aux cantonales dans le canton de Quimperlé, mais au second tour, le clivage gauche/droite jouant à plein, il est nettement distancé par le candidat de gauche modérée, Jean Charter.
Réélu conseiller municipal d’opposition de Quimperlé en mars 1971, Jean-Claude Petit se représente lors des législatives de mars 1973. Au premier tour, le socialiste Louis Le Pensec, avec pour suppléant Raymond Le Saux, arrive en tête avec 17 708 voix, soit 35,3 % des suffrages exprimés, assez nettement devant Jean-Claude Petit (Union des républicains de progrès-RI, 15 610 voix). Les autres candidats sont Paul Le Gall (PCF, 9 268 voix), Christian Avenard (Mouvement réformateur, 6 475 voix) et Jean-Pierre Le Louédec (1 089 voix). Au second tour, Jean-Claude Petit réunit 22 171 voix seulement, et enregistre une très nette défaite face à Louis Le Pensec, qui en obtient 29 279, soit 59,21 % des suffrages exprimés. L’évolution politique de la circonscription de Quimperlé vers la gauche se confirme lors des élections de mars 1978, auxquelles Jean-Claude Petit, qui s’est retiré de la vie politique locale, ne se présente pas. Louis Le Pensec, député sortant et conseiller général, l’emporte nettement au second tour avec 57,44% des suffrages exprimés.
Résidant à Pleurtuit, en Ille-et-Vilaine, à partir de 1986, Jean-Claude Petit, marié et père de deux enfants, décède à 69 ans. Il aura incarné, par sa trajectoire, à l’échelle régionale, les mutations de la culture politique du centre et de la tradition démocrate-chrétienne de l’Après-guerre, qui prend une tonalité libérale dans les années 1970 puis s’efface sous la poussée du Parti socialiste issu du congrès d’Épinay.