Pierre Petit

1930 - 2022

Informations générales
  • Né le 22 janvier 1930 à Morne-rouge (Martinique - France)
  • Décédé le 4 février 2022 à Fort-de-France (Martinique - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Xe législature
Mandat
Du 2 avril 1993 au 21 avril 1997
Département
Martinique
Groupe
Rassemblement pour la République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
XIe législature
Mandat
Du 1er juin 1997 au 18 juin 2002
Département
Martinique
Groupe
Rassemblement pour la République

Biographies

Biographie de la Ve République

PETIT (Pierre)
Né le 22 janvier 1930 au Morne-Rouge (Martinique)
Décédé le 4 février 2022 à Fort-de-France (Martinique)

Député de la Martinique de 1993 à 2002

Pierre Petit naît le 22 janvier 1930 au Morne-Rouge, une petite commune rurale située sur un plateau de la Martinique, entre la Montagne Pelée et le massif des Pitons du Carbet. Après des études de médecine, il s’établit comme médecin avant de devenir chef de service à l’hôpital de La Meynard à Fort-de-France. Il a épousé en décembre 1955 Monique Defigeas, dont il divorce en 1968 avant d’épouser en juillet 1970 Annie Cittanova. Quatre enfants naissent de ces deux unions.

De sensibilité gaulliste et membre du Rassemblement pour la République (RPR), Pierre Petit s’engage en politique au printemps 1982 en étant élu conseiller général du canton du Morne-Rouge. Lors des municipales de mars 1983, il est élu maire de Morne-Rouge. Il reste à l’hôtel-de-ville pendant vingt-cinq ans, jusqu’en 2008. En 1986, Pierre Petit figure sur la liste RPR lors des législatives en Martinique. Il n’est pas élu et se représente lors des législatives de juin 1988 organisées après la dissolution de l’Assemblée nationale par François Mitterrand, réélu président de la République en mai 1988. Pierre Petit obtient l’investiture du RPR dans la deuxième circonscription de la Martinique (cantons de Case-Pilote, Le Carbet, Fort-de-France I, Fort-de-France II, Fort-de-France III Fort-de-France IX, Fort-de-France X, Le Morne-Rouge, Le Prêcheur, Saint-Pierre, Schœlcher I, Schœlcher II) qui était celle d’Aimé Césaire. Ayant obtenu 34,9 % au premier tour, il frôle l’élection au second tour, réunissant 49,5 % des suffrages exprimés grâce à un bon report des voix initialement dévolues au candidat UDF. Il lui a manqué 265 voix seulement pour battre le candidat du Parti progressiste martiniquais (PPM), Claude Lise.

En 1990, Pierre Petit est cofondateur de l'Union Pour une Martinique de Progrès, un parti local qui entend unir les droites martiniquaises. Devenu vice-président du conseil régional de la Martinique à partir d’avril 1992, il se représente aux législatives dans la même circonscription en mars 1993. Dans un contexte politique national favorable à l’opposition de droite, il arrive largement en tête au premier et au second tour, avec l’aide de son suppléant Alfred Almont. Il s’impose face au député sortant du PPM Claude Lise (président autonomiste du conseil général), avec 52,5 % des suffrages exprimés. Au Palais-Bourbon, Pierre Petit (qui a démissionné en avril de son mandat de conseiller général pour conserver son mandat d’élu régional conformément à la loi sur le cumul des mandats) rejoint le groupe RPR et la commission des affaires culturelles, familiales et sociales. A partir de mai 1993, il siège au conseil d’administration de Radiotélévision France Outre-Mer. Il rejoint en mai 1994 la mission d'information commune sur l'aménagement du territoire. Durant cette législature, il dépose deux propositions de loi : l’une tendant à réaliser l'équité sociale entre les départements de la métropole et les départements d'outre-mer (juin 1993) et l’autre fixant à six ans la durée du mandat du président de la République (juin 1995). Il se montre assez actif en séance publique, profitant des questions au gouvernement, de l’examen des projets de loi de finances et des débats sur certains textes législatifs pour défendre la cause de l’outre-mer et de la Martinique en particulier. A l’automne 1993, il intervient ainsi à propos du projet de loi quinquennal relative au travail, à l’emploi et à la formation professionnelle en évoquant le cas particulier des Antilles et ses problèmes spécifiques en matière de chômage et de sous-qualification. Récusant la logique d’assistance, il milite pour un développement appuyé sur le potentiel local, se montrant particulièrement attentif aux questions de l’enseignement et de la santé. Il siège en juin 1994 dans la commission mixte paritaire chargée d’examiner le projet de loi tendant à favoriser l'emploi, l'insertion et les activités économiques dans les départements d'outre-mer, à Saint-Pierre-et-Miquelon et à Mayotte. Il vote en faveur du projet de loi relatif aux pensions de retraite et à la sauvegarde de la protection sociale (la loi du 22 juillet 1993).

En mars 1996, il soutient, comme les élus insulaires, un renforcement du rôle des communes lors de l’examen du projet de loi relatif à l’aménagement, à la protection et à la mise en valeur de la zone dite des cinquante pas géométriques qui relève d’un statut juridique spécifique aux terrains de la bande littorale des départements d’outre-mer.

En 1995, le député publie un manifeste intitulé « Osons Oser », dans lequel il imagine une Martinique dynamique et dessine des perspectives pour sortir l’île de la crise socio-économique. Dans la foulée, il crée un club politique du même nom. Lors des législatives du printemps 1997, Pierre Petit se représente dans la même circonscription sous l’étiquette RPR. Toujours soutenu par son suppléant Alfred Almont, maire, conseiller général et chargé de mission à la Chambre de commerce et d’industrie de la Martinique (CCIM), il arrive largement en tête au premier tour face à son rival du PPM, Claude Cayol, qu’il bat au second tour en rassemblant 56,3 % des suffrages exprimés. Il reste fidèle au groupe RPR et à la commission des affaires culturelles, familiales et sociales. En avril 2001, il rejoint la mission d'information commune sur les diverses formes de l'esclavage moderne. Lors des questions au gouvernement, comme lors de l’examen des projets de loi de finance, Pierre Petit intervient sur les problèmes particuliers aux Antilles. Il prend une part active aux débats liés à des lois portant spécifiquement sur l’outre-mer (projet de loi de décembre 1997 portant habilitation du gouvernement à prendre, par ordonnances, les mesures législatives nécessaires à l'actualisation et à l'adaptation du droit applicable outre-mer, projet de loi constitutionnelle de juin 1998 relatif à la Nouvelle-Calédonie, projet de loi de mai 2000 d'orientation pour l'outre-mer). Le député martiniquais vote contre le projet de loi d’orientation et d’incitation relatif à la réduction du temps de travail (35 heures) (la loi du 13 juin 1998). Il s’oppose également à la proposition de loi relative au pacte civil de solidarité (Pacs) (la loi du 15 novembre 1999). Il approuve en revanche le projet relatif à l’égalité entre les femmes et les hommes (la loi constitutionnelle du 8 juillet 1999).

En 1998, tête de liste de l’Union pour une Martinique de Progrès, il obtient quatorze sièges mais doit laisser l’indépendantiste Alfred Marie-Jeanne prendre la présidence de l’assemblée régionale. Il devient néanmoins 2e vice-président de l'Assemblée régionale et préside la commission du développement économique et de l'emploi. Le 27 février 2000, Pierre Petit transforme le club « Osons oser » en parti politique, doté de statuts et d'un comité directeur. Il entend, au-delà des clivages traditionnels, rassembler droites et gauches locales, pour sortir son île de la crise. En fait, cette nouvelle formation, qui récuse l’indépendantisme tout en préconisant des évolutions institutionnelles, penche à droite. En 1999, Pierre Petit surprend son propre parti et le RPR en soutenant la « Déclaration de Basse-Terre » (manifeste pour l'autonomie) et en s'alliant (alliance de gestion et vote du budget) avec le Mouvement indépendantiste martiniquais (MIM) au Conseil régional. Il permet au MIM, qui ne disposait pas d’une majorité dans cette assemblée, de diriger la région à partir de 1998.

Ces prises de position déstabilisent la droite martiniquaise très attachée jusque-là au statut départemental. Certains prennent leurs distances avec le député. Lors des législatives de 2002, Pierre Petit ne se représente pas, s’écartant au profit du maire Union pour la majorité présidentielle (UMP) de Schoelcher, Alfred Almont, qui s’impose facilement au second tour avec 71,8 % des suffrages exprimés. En décembre 2003, Pierre Petit appelle à voter « oui » lors d’une consultation locale sur l’évolution institutionnelle, mais le « non » l’emporte, témoignage d’une perte d’influence du maire de Morne-Rouge. Les régionales de mars 2004 confirment cette tendance. Pierre Petit présente une liste d'ouverture intitulée « Énergies nouvelles » et constituée surtout de personnalités de la société civile. Mais son électorat traditionnel, désorienté par les nouvelles options institutionnelles et alliances politiques de l’ancien député, ne le suit pas. Sa liste ne dépasse pas les 6,8 % des suffrages et ne peut se maintenir au second tour. Très déçu, Pierre Petit quitte le conseil régional de Martinique et s’écarte progressivement de la politique, restant seulement maire du Morne-Rouge jusqu’en 2008. En 2006, il annonce qu’il ne briguera pas un nouveau mandat à la mairie et s’écarte au profit de sa nouvelle compagne, Jenny Dulys.

Le 10 janvier 2009, l'ancien maire du Morne-Rouge, âgé de 79 ans, épouse Jenny Dulys. Cette dernière, directrice de l’école primaire Notre-Dame de la Délivrance au Morne-Rouge, avait fait partie de la liste du maire Pierre Petit lors des municipales de 1983. septième adjointe, elle était devenue première adjointe après les municipales de 1989. Conseillère régionale en 1992, conseillère générale l’année suivante, elle faisait partie de « Osons oser » et de l’UMP. Le 9 mars 2008, Jenny Dulys est élue maire du Morne-Rouge dès le premier tour avec 62,54% des suffrages recueillis. Elle est réélue en 2014.

Pierre Petit décède le 4 février 2022 à Fort-de-France. Il avait été une figure de la droite martiniquaise.