Marcel Peyrat

1913 - 1998

Informations générales
  • Né le 10 mai 1913 à Vareilles (Creuse - France)
  • Décédé le 4 novembre 1998 à Saint-maure (Indre - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Indre
Groupe
Communiste
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Indre
Groupe
Communiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Indre
Groupe
Communiste

Biographies

Biographie de la IVe République

PEYRAT (Robert, Marcel)
Né le 10 mai 1913 à Vareilles (Creuse)
Décédé le 4 novembre 1998 à Saint-Maure (Indre)

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Indre)
Député de l’Indre de 1946 à 1951

Marcel Peyrat est né le 10 mai 1913 à Vareilles, un petit village de la Creuse. Issu d’un milieu de cultivateurs, il exerce quelque temps le métier de menuisier-charpentier, avant d’ouvrir une auto-école à Mouhet, dans l’Indre. En 1936, il s’engage dans les rangs du Parti communiste et devient secrétaire de la section de Saint-Benoît-du-Sault.
Mobilisé en août 1939, Marcel Peyrat poursuit sous l’uniforme son combat politique, allant jusqu’à constituer un groupe communiste au sein même de son régiment. Après l’armistice, il regagne l’Indre et s’attelle, aux côtés d’Arthur Pion, à la réorganisation du Parti dans le département. Simultanément, Marcel Peyrat s’emploie à structurer les actions de la Résistance dans l’Indre et dans la Creuse : il devient, sous le nom de « Luc », l’un des principaux responsables des maquis de La Souterraine. Arrêté en août 1944, il est détenu à la prison de Limoges, mais parvient à s’en échapper quelques jours plus tard, à la faveur d’une attaque lancée par la Résistance contre son centre de détention.
Après la Libération, Marcel Peyrat devient secrétaire fédéral du Parti dans l'Indre. Il prend aussi la tête de la liste communiste aux élections pour la première Assemblée nationale constituante, le 21 octobre 1945. Avec 35 090 voix sur 124 209 suffrages exprimés, celle-ci emporte l’un des quatre sièges à pourvoir : Marcel Peyrat fait donc son entrée à l’Assemblée nationale. Membre de la commission de la justice et de la législation générale et de la commission de l'équipement national et de la production, il est aussi nommé juré à la Haute Cour de Justice. Il est notamment l’auteur d’un rapport au nom de la commission de la justice, déposé le 22 février 1946, visant à modifier la législation sur le divorce : Marcel Peyrat suggère de mettre fin à une disposition instaurée par une loi de Vichy, en date du 2 avril 1941, qui contraint les époux souhaitant mettre fin à leur union moins de trois ans après leur mariage, à entamer une longue procédure de demande en séparation de corps avant de pouvoir déposer une demande de divorce en bonne et due forme. « Il s’agit de permettre aux époux qui, malgré une mésentente irréparable, n’ont pu obtenir leur demande en divorce par suite de la législation de Vichy, de recouvrer leur pleine liberté. Cette disposition permettra la création de nouveaux foyers à la suite de mariages légitimes et contribuera à l’assainissement de la famille », fait-il valoir.
Avec ses collègues communistes, Marcel Peyrat vote les nationalisations et soutient, le 19 avril 1946, le premier projet de Constitution de la Quatrième République. Le texte est cependant rejeté lors du référendum du 5 mai, ce qui entraîne la convocation d'une nouvelle Assemblée Constituante. Les élections se tiennent le 2 juin. Marcel Peyrat figure toujours en tête de la liste communiste dans l’Indre, qui enregistre un léger progrès, avec 38 262 voix sur 130 240 suffrages exprimés.
Marcel Peyrat retrouve la commission de l’équipement national et de la production, le 26 juin 1946, la commission de la justice et de la législation générale, à la même date, ainsi que son siège de juré à la Haute Cour de Justice, le 4 juillet suivant. Son activité parlementaire se limite au dépôt d’une proposition de résolution, le 28 septembre 1946, sur un sujet d’intérêt départemental : la mise en service d’un autorail rapide sur la ligne de chemin de fer Argenton-sur-Creuse – Poitiers.
Marcel Peyrat soutient le second projet de Constitution, voté par l'Assemblée le 28 septembre 1946 et ratifié par référendum le 13 octobre. Il présente sa candidature aux élections législatives qui suivent, quatre semaines plus tard. La liste communiste connaît de nouveau une légère progression, avec 40 815 voix sur 128 535 suffrages exprimés.
L’activité parlementaire de Marcel Peyrat, au cours de cette législature, témoigne d’un certain éclectisme. Au cours de la législature, il dépose quatre textes, dont une proposition de résolution et trois rapports. L’un d’entre eux a trait aux problèmes posés par la distribution des carburants et des pneumatiques sur le territoire national, dans un contexte encore fortement marqué par la pénurie (19 août 1948). Il complète son intérêt pour l’industrie automobile, en intervenant en faveur de la liberté du marché des pneumatiques (25 mai 1949). Dans ses vingt interventions à la tribune, fort nombreuses, Marcel Peyrat aborde les sujets les plus variés. A plusieurs reprises, il critique l’implantation de bases militaires de l’OTAN dans l’Indre. A cet effet, il dépose une demande d’interpellation sur l’occupation par l’armée américaine de bases aériennes dans ce département, le 8 février 1951. Il réitère sa démarche, le 21 mars et le 3 avril 1951. Dans la discussion du projet de loi relatif aux comptes spéciaux du Trésor, il dépose un amendement tendant à supprimer les crédits pour le financement des dépenses militaires, le 19 avril 1951. Ses interventions sont consacrées, à leur presque unanimité, à son département de l’Indre et aux constructions aéronautiques castelroussines (28 juin 1949, 7 février 1950, 28 juillet 1950).
Marcel Peyrat refuse de voter la confiance à Paul Ramadier le 4 mai 1947, le jour où le Président du Conseil se sépare de ses ministres communistes. Il s'abstient volontairement lors du vote du projet de loi sur le statut de l'Algérie (27 août 1947). En politique étrangère, il refuse de ratifier la convention de coopération économique, organisant l'aide du plan Marshall à la France (7 juillet 1948). De même, il refuse, un an plus tard, de soutenir la constitution du Conseil de l'Europe (9 juillet 1949) et de ratifier le Pacte atlantique, le 26 juillet 1949. A la fin de la législature, comme tous les communistes, il s’oppose fermement au système des apparentements qui, le 7 mai 1951, modifie la loi électorale en faveur des partis de la Troisième force, au détriment des gaullistes et des communistes.
Au cours de la législature, Marcel Peyrat consolide son enracinement local, en se faisant élire en 1947 à la mairie d’Issoudun. Il demeure jusqu’en 1949 le premier magistrat de cette sous-préfecture de l’Indre.
Marcel Peyrat est candidat au renouvellement de son mandat de député aux élections législatives du 17 juin 1951. Malgré le score élevé du PCF, qui recueille 32% des suffrages exprimés, il est victime de la loi sur les apparentements : les listes apparentées ayant recueilli la majorité absolue des suffrages, la totalité des sièges leur est attribuée.
Marcel Peyrat se retire alors de la vie politique pour se consacrer à ses activités professionnelles. Il décède le 4 novembre 1998 à Saint-Maure, dans l’Indre.