Antoine, Dieudonné Belle
1824 - 1915
Député depuis 1876, né à Montlouis (Indre-et-Loire), le 8 décembre 1824, fils d'un notaire de Montlouis, il se fit inscrire comme avocat au barreau de Tours, devint juge-suppléant au tribunal de cette ville jusqu' en 1866, date à laquelle il accepta les fonctions d'adjoint, et, partisan du régime impérial, appuya le plébiscite de 1870.
Engagé volontaire (il était marié) au moment de la guerre, il passa capitaine dans la mobile, et fut nommé, l'année suivante, conseiller général, et plus tard, maire de Tours.
Porté candidat sur la liste républicaine aux élections du 8 février 1871, dans le département d'Indre-et-Loire, il échoua avec 11 077 voix; le dernier de la liste élue, M. Wilson, eut 31 302 voix. Il fut plus heureux aux élections du 20 février 1876, dans la 1re circonscription de Tours, qui l'élut sur une profession de foi nettement républicaine, par 11 078 voix, (il avait obtenu une voix de moins au scrutin de liste de 1871), sur 17 532 votants et 22 287 inscrits, contre MM. Charpentier conservateur (5 571 voix), et Lefebvre (753 voix). Il siégea à « l'Union républicaine », fut des 363, fonda à Tours la première école laïque de filles, et fut révoqué, comme maire, par le maréchal de Mac-Mahon.
Successivement réélu :
- le 14 octobre 1877, par 12 006 voix sur 19 500 votants et 23 630 inscrits, contre M. Mame, conservateur (7 472 voix) ;
- le 21 août 1881, par 10 758 voix, sur 18 349 votants et 24 064 inscrits, contre MM. de Biencourt (4 492 voix) et Richard (2 696) ;
- et le 14 octobre 1885, le 4e sur 5, par 38 697 voix sur 77 527 votants et 98 850 inscrits.
Il vota avec les opportunistes tous les crédits demandés pour le Tonkin, et l'expulsion des princes. Il s'est prononcé, dans la dernière session :
- pour le rétablissement du scrutin uninominal (11 février 1889),
- contre l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution (chute du ministère Floquet, 14 février),
- pour les poursuites contre trois députés membres de la ligue des Patriotes (14 mars),
- pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse (2 avril),
- pour les poursuites contre le général Boulanger (4 avril).
Né le 8 décembre 1824 à Mont-Louis (Indre-et-Loire), mort à Rouziers (Indre-et-Loire) le 10 mars 1915.
Député d'Indre-et-Loire de 1876 à 1889. Sénateur d'Indre-et-Loire de 1894 à 1915.
(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires. t. 1, p. 244.)
Il fut battu aux élections générales de 1889 par M. du Saussay, mais se fit élire sénateur, le 4 mars 1894, en remplacement de M. Guinot, décédé.
Siégeant à la gauche démocratique, il fut nommé membre de plusieurs Commissions, et se fit entendre, le 3 avril 1895, dans la discussion du budget du Ministère de la Guerre.
II fut réélu au renouvellement partiel du 3 janvier 1897, mais ne participa qu'aux travaux de diverses Commissions. Réélu le 7 janvier 1906, il prit part le 23 janvier 1907, à la discussion de la loi de finances de l'exercice 1907 et, le 2 avril 1910, parla à propos du budget du Ministère de la Guerre.
Le 12 janvier 1915, il présida en qualité de doyen d'âge la séance d'ouverture de la session ordinaire et prononça l'allocution d'usage. Le 12 mars suivant, le Président Antonin Dubost annonçait son décès au Sénat et faisait l'éloge du disparu, évoquant « ses profondes qualités de cœur et la vivacité franche et alerte de son amitié ».
II s'était éteint deux jours plus tôt, à Rouziers en entrant dans sa quatre-vingt-douzième année.