Paul, Marie, Emile Bellec

1914 - 2001

Informations générales
  • Né le 14 août 1914 à Saint-malo (Ille-et-Vilaine - France)
  • Décédé le 16 octobre 2001 à Saint-malo (Ille-et-Vilaine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 3 juin 1961 au 9 octobre 1962
Département
Seine
Groupe
Union pour la nouvelle République

Biographies

Biographie de la Ve République

BELLEC (Paul)
Né le 14 août 1914 à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine)
Décédé le 16 octobre 2001 à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine)

Député de la Seine en 1961 et 1962

Paul Bellec est né 14 août 1914 à Saint-Malo. Il est le fils de Paul Bellec et d’Amélie Roux. Comme beaucoup d’enfants de ce début de siècle, sa scolarité s’achève avec l’obtention du certificat d’études primaires en 1926. Puis, à l’âge de seize ans, il s’engage dans la Marine nationale. Il y sert de 1932 à 1948 en tant que personnel administratif, jusqu’à obtenir le grade de premier maître. Mobilisé à deux reprises pendant le second conflit mondial, d’abord lors de la Drôle de guerre entre 1939 et 1940, puis entre 1942 et 1945, il sera distingué par la croix du combattant volontaire de 1945. Il est également fait chevalier du mérite militaire en 1958 pour services rendus en tant que réserviste de la Marine. Il occupera d’ailleurs la fonction de Secrétaire général de l’Association des officiers mariniers de réserve. Il reçoit enfin la distinction de chevalier du Nichan El-Anouar, l’un des cinq ordres coloniaux qui récompensent les services civils, militaires ou de pratiques professionnelles rendus en outre-mer sur le territoire des Afars et des Issas (actuelle République de Djibouti). La Marine lui permet de compléter sa formation avec un brevet élémentaire de secrétaire, passé en 1933, puis un brevet supérieur obtenu en 1943. Cette même année, les PTT de Dakar lui délivrent un certificat d’agent postal. Peu après le début de la Seconde guerre mondiale, il se marie à Angèle Havard. Le couple aura quatre filles, toutes nées après la fin de la guerre. Après seize années de service dans la Marine nationale, Paul Bellec se met à son compte et devient gérant d’une brûlerie à Paris en 1948, avant d’occuper la fonction de secrétaire auprès de l’Union syndicale des fabricants de pâte à papier. En 1955, il repart brièvement dans sa ville natale de Saint-Malo où il est chargé du personnel et de la comptabilité dans un garage, puis exerce pour deux mois le métier d’agent d’assurance à Rennes. Au début de l’année 1956, il est recruté comme agent temporaire au sein du Secrétariat général de l’aviation civile et commerciale, qui dépend alors du ministère des Travaux publics, des Transports et du Tourisme. Il est affecté au service technique des bases aériennes dans la section architecture et urbanisme. Il y demeure jusqu’en 1961, c’est-à-dire jusqu’à son entrée au Palais-Bourbon.

Aux premières élections législatives de la Ve République des 23 et 30 novembre 1958, Paul Bellec se présente dans la 29e circonscription de la Seine (XIXe arrondissement de Paris) comme suppléant de Georges Bourriquet. Ils font campagne sous la bannière de l’Union pour la nouvelle République (UNR), le nouveau parti qui soutient le général de Gaulle et ils appellent à voter « contre les hommes de l’ancien système et des anciens partis qui ont conduit la France à sa perte ». Au premier tour, Georges Bourriquet arrive en deuxième position avec 6799 voix derrière le communiste Jacques Grésa. Grâce à deux désistements, il remporte le second tour contre le candidat communiste et le candidat MRP avec 18 306 voix soit 51,67% des suffrages exprimés. Georges Bourriquet décède le 2 juin 1961 dans un accident de la route avec plusieurs membres de sa famille, dont son épouse et sa fille. Paul Bellec le remplace alors au Palais-Bourbon le 13 juin. Apparenté au groupe UNR, il prend d’abord sa succession à la commission des affaires culturelles, familiales et sociales mais en démissionne au début de la session ordinaire d’octobre 1961. Son passé militaire, ses engagements et sa profession l’amènent à être nommé à la commission de la défense nationale et des armées.

Paul Bellec met son expertise, notamment militaire, au service de son travail législatif. Il est rapporteur, en juillet 1952, au nom de la commission de la Défense nationale et des armées, du projet de loi relatif à certains personnels de réserve de l’Armée de l’air. Dans l’hémicycle, il intervient à quatre reprises, notamment lors du projet de loi de finances rectificatives pour 1962, lors du projet de loi de finances sur la revalorisation du traitement des sous-officiers ou de leurs pensions. Il s’en fait même une spécialité et n’hésite pas à interroger plusieurs fois le gouvernement, exigeant décret d’application et garanties. Il demande, ainsi, des engagements précis concernant la revalorisation du point d’indice des sous-officiers qu’il souhaite au moins de 50 points, à égalité avec celle des officiers, au risque d’une rupture de solidarité. Il revendique aussi l’institution d’une classe exceptionnelle pour ce corps de l’armée et la possibilité pour les veuves des officiers mariniers de bénéficier de la pension de réversion, même si le mariage est postérieur à la carrière militaire. Il fait même un rappel au règlement, le 24 juillet 1962, pour demander la modification du compte-rendu analytique des débats auquel ne figurait pas l’engagement du ministre pour modifier le code des pensions pour les veuves de ces militaires. Il se préoccupe enfin des soldats du contingent dont il juge la rémunération trop faible. Bien qu’étant élu d’une circonscription parisienne et invoquant ses origines bretonnes, Paul Bellec défend également, dans ses questions orales, le monde rural en demandant que les « économiquement faibles », et notamment les personnes âgées des communes rurales, bénéficient d’une réduction de 50% sur les grandes lignes SNCF. Il souhaite aussi le développement de l’hospitalisation à domicile pour ce même public en attendant la construction de plus nombreux hospices.

Durant son unique année de mandat, Paul Bellec interroge en outre une dizaine de fois le gouvernement par le biais de questions écrites. Celles-ci concernent parfois les cas très personnels de ses administrés se trouvant dans une situation délicate, comme cette veuve de guerre privée de l’aide médicale gratuite et pour laquelle il demande un rétablissement de ce droit. Le député de la Seine relaie également des problèmes concernant directement le territoire de la 29e circonscription lorsqu’il déplore le mauvais entretien du canal de l’Ourcq. Mais la plupart de ses questions concerne toujours les statuts de fonctionnaire ou de militaire pour lesquels il se montre particulièrement soucieux d’équité et de juste rémunération.

Paul Bellec vote conformément à la majorité UNR notamment le projet de loi de finances pour 1962, sur lequel il est intervenu de nombreuses fois dans le volet touchant les crédits militaires et la revalorisation du traitement des sous-officiers, et ce malgré ses remontrances au gouvernement. Il vote également pour le projet de loi relatif à l’organisation de Paris qui concerne directement sa circonscription, ainsi que celui relatif aux rapatriés. Il vote enfin la déclaration de politique générale du gouvernement Pompidou, nommé en avril 1962.

Naturellement, Paul Bellec ne vote pas le 4 octobre 1962 la motion de censure qui renverse le gouvernement de Georges Pompidou. Après la dissolution de l’Assemblée, le 9 octobre 1962, Paul Bellec ne se représente pas aux élections législatives. C’est André Rives-Henrÿs qui remporte le siège avec l’étiquette UNR. Aucune autre fonction politique n’est connue pour Paul Bellec après ce mandat législatif. Retiré de la vie politique, il décède le 16 octobre 2001 à Saint-Malo.