Ahmed Aït-Ali
1886 - 1962
Né le 11 mai 1886 à Tigzirt-sur-Mer (Algérie)
Décédé le 29 octobre 1962 à Tizi-Ouzou
Député du département d'Alger de 1951 à 1955
Propriétaire industriel, Ahmed Ait-Ali est titulaire du certificat d'études primaires. Il commence sa carrière publique avant la deuxième guerre mondiale. Il est, en effet, conseiller municipal de la commune mixte de Mizrana depuis 1935. En 1945, il est élu vice-président du conseil général d'Alger et deviendra président de la commission départementale en 1950. En 1944, il est décoré de la Légion d'honneur ; il reçoit le Mérite agricole en 1947.
Lors de l'élection à la seconde Assemblée nationale Constituante, le 2 juin 1946, il figure en quatrième position sur la liste Union musulmane et progrès social, qui brigue les suffrages du Collège des Musulmans non-citoyens du département d'Alger. Quatre sièges sont à pourvoir. Sur 196 527 suffrages exprimés, sa liste obtient 68 439 voix et deux élus, lui-même étant battu.
Il ne se présente pas aux élections à la première Assemblée de la IVe République.
En revanche, lors de l'élection de l'Assemblée nationale du 17 juin 1951, qui a lieu au scrutin de liste départemental avec apparentements, il est élu sur une liste Concorde et entente républicaine, apparentée au MRP ; sur 295 640 suffrages exprimés, la liste, avec 231 966 voix obtient les quatre sièges. Les résultats de cette élection sont vivement contestés par les listes rivales, le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD), fondé par Messali Hadj, l'Union démocratique du Manifeste algérien (UDMA), dont le porte-parole est Ferhat Abbas et le Parti communiste algérien, qui n'obtiennent respectivement que 31 225, 13 204 et 9 611 voix, dénonçant des fraudes électorales.
Membre de plusieurs commissions, dont la presse, les boissons, les immunités parlementaires, Aït Ali est nommé le 9 février 1954 secrétaire de la Commission de l'intérieur et secrétaire de la Commission des pensions. Il dépose le 24 mars 1953 une proposition de loi tendant à rendre applicables à l'Algérie les dispositions de la loi du 9 juin 1949 supprimant les chambres correctionnelles économiques. Ses nombreuses interventions touchent à l'Algérie : majoration des prestations familiales, enseignement du français en Kabylie, création d'écoles professionnelles, situation des personnels civils travaillant pour la défense nationale.
Ahmed Ait-Ali s'apparente au MRP et vote le plus souvent avec son groupe. Ainsi, le 10 septembre et le 20 septembre 1951, il vote la loi Barangé ; le 13 décembre 1951, il ratifie le traité de la Communauté européenne du charbon et de l'acier ; le 19 février 1952, il apporte son soutien au Gouvernement dans la question de confiance sur la Communauté européenne de Défense.
Sur l'Algérie, sa position politique est nette : il milite pour son maintien dans la République française. « Depuis 1830, indique-t-it dans sa notice biographique, à l'arrivée des Français en Algérie, mes grands-parents, mes parents et moi-même nous n'avons cessé d'être au service de la France ». Le 12 novembre 1954, il vote la confiance au Gouvernement de Pierre Mendès France.
L'année 1955 est marquée par la chute de Pierre Mendès France ; lors d'un débat sur l'Afrique du nord, le 5 février, Ahmed Ait-Ali vote contre le Gouvernement. Il apportera son suffrage à la loi sur l'état d'urgence en Algérie, adoptée le 31 mars 1955.
Le ministère Edgar Faure est renversé le 29 novembre 1955 et les élections générales sont fixées au 2 janvier 1956. Mais la consultation législative n'a pas lieu en Algérie. Le Gouvernement considère, en effet, qu'il n'est pas possible de procéder à des opérations électorales normales, eu égard aux troubles persistants et à l'état d'urgence en vigueur. Il n'y a donc plus de députés d'Algérie dans la législature issue des urnes le 2 janvier 1956 et le mandat des anciens députés n'est pas prorogé.
D'après les renseignements fournis par les services compétents algériens, Ahmed Ait-Ali est mort le 29 octobre 1962 à Tizi-Ouzou.