Henri Pierangeli
1875 - 1945
Né le 23 janvier 1875 à Bastia (Corse).
Député de la Corse de 1906 à 1924 et de 1928 à 1932.
Avocat, docteur ès sciences politiques et économiques, substitut du procureur de la République à Bastia (1900), président honoraire du tribunal de Corte, conseiller général du canton de Moïta et secrétaire du Conseil général, Henri Pierangeli se présenta aux élections législatives de mai 1906 dans l'arrondissement de Bastia. Dans sa déclaration d'intentions, il se situe au centre de la majorité modérée de l'époque, se contentant de repousser « les théories destructives de l'internationalisme et de l'antimilitarisme » et insistant surtout sur la nécessité du relèvement économique de la Corse.
Ces élections seront le début d'une longue carrière parlementaire. En effet, au premier tour, le 13 mai, il arrive au second rang avec 4.931 voix, précédé par Gaudin 6.049, mais devançant le colonel Astima, 2.432 voix, député sortant, qui se retire. Au second tour, le 20 mai, il emporte par 7.379 voix contre 6.730 à Gaudin sur 14.171 votants. Le 24 avril 1910, il est réélu dès le premier tour, distançant Joseph Ajaccio par 7.380 voix contre 4.174. Le 10 mai 1914, il s'impose au second tour avec 8.343 voix sur 9.571 votants (à peine 40 % des inscrits), après avoir devancé au premier tour, avec 6.015 voix, Casabianca qui recueille 4.445 voix et Ajaccio 1.343. Aux élections de novembre 1919, qui se font au scrutin de liste, il est élu sur la liste des républicains de gauche. Mais il échoue en mai 1924 sur la liste d'union républicaine. Il prendra sa revanche le 22 avril 1928, après le rétablissement du scrutin uninominal : il l'emporte en effet au premier tour par 5.928 voix contre 5.647 à Moro-Giafferi.
Au cours de cette longue carrière parlementaire, Henri Pierangeli fait évidemment partie de nombreuses commissions : administration générale des cultes et de décentralisation (1906), douanes (1910), postes et télégraphes et pensions civiles et militaires (1914), législation civile (1916), marine militaire (1920), travail (1923), suffrage universel (1928), législation civile et criminelle (1929), hygiène (1931).
Ceci l'amènera à s'intéresser aux sujets les plus divers : organisation du service des améliorations agricoles (1917), pensions de la Caisse des invalides de la marine, création de nouvelles ressources fiscales (1920), élections des députés, à propos desquelles il dépose un contreprojet en 1932.
Mais il s'attache surtout à défendre les intérêts de son île, prenant part à la discussion du budget des travaux publics pour 1911 à propos des routes nationales de la Corse et du projet de loi relatif à la ligne de Ghisonaccia à Bonifacio et à l'exploitation du réseau des chemins de fer de la Corse et présentant des observations sur le régime douanier de la Corse lors de la discussion du projet de loi portant ouverture de crédits provisoires applicables au troisième trimestre de 1916.
Il se présenta à nouveau aux élections du 1er mai 1932 mais son échec dès le premier tour (5.279 voix contre 6.145 à Campinchi qui est élu) met fin à vingt-deux ans de présence au Parlement.
Henri Pierangeli avait publié en 1897 : De la mutualité appliquée au crédit agricole en France et à l'étranger et en 1907 Le paludisme en Corse et l'assainissement de la côte orientale.