André Pierrard

1916 - 1997

Informations générales
  • Né le 3 octobre 1916 à Cousolre (Nord - France)
  • Décédé le 26 juin 1997 à Cousolre (Rhône - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Nord
Groupe
Communiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Nord
Groupe
Communiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Nord
Groupe
Communiste

Biographies

Biographie de la IVe République

PIERRARD (André, Jean)
Né le 3 octobre 1916 à Cousolre (Nord)
Décédé le 26 juin 1997 à Cousolre

Député du Nord de 1946 à 1958

Fils d’un ajusteur et d’une mère polisseuse de marbre, André Pierrard fréquente successivement l’école primaire de son village natal, puis l’école primaire supérieure de Bavay et enfin l’Ecole normale d’instituteurs de Douai. Muni de son brevet supérieur, il adhère, la même année, aux Jeunesses communistes et au PCF en 1937. Son affiliation politique lui vaut d’être révoqué en 1941. Il combat ensuite dans la Résistance. Il est l’un des membres fondateurs du Comité départemental de Libération du Pas-de-Calais.
Adjoint au maire de Lille en 1945, il est rédacteur en chef puis directeur de Liberté, le quotidien communiste lillois. Il est présenté par son parti à l’élection des deux Assemblées constituantes dans la première circonscription du Nord. Mais, dans cette circonscription majoritairement rurale, il n’obtient que 17 295 suffrages, le 21 octobre 1945, et 17 963, le 2 juin 1946, et n’est pas élu. Aux élections du 10 novembre 1946, marquées par une assez nette poussée communiste, il obtient 20 658 voix sur 122 722 suffrages exprimés et fait son entrée à l’Assemblée nationale. En octobre 1947, il est élu au conseil municipal de Dunkerque.
André Pierrard siège à la commission de la presse durant toute la législature et appartient également à la commission de la marine marchande et des pêches, en 1947 et 1948. Il siège également à celle des immunités parlementaires de 1949 à 1951. Il appartient aussi à la commission de la justice et de la législation, en 1949. L’essentiel des cinq propositions de loi, des trois propositions de résolution et des quatre rapports qu’il dépose concerne les personnels de la marine marchande et le régime de la presse. S’agissant du premier thème, il est l’auteur, en particulier, de la proposition de loi du 6 mars 1947 tendant à la revalorisation des indemnités d’assurances dues aux inscrits maritimes, pour les pertes subies lors d’événements de la mer. Son intérêt pour la presse le conduit à rédiger la proposition de loi du 3 février 1950 visant à rendre au jury la connaissance des infractions aux lois sur la presse.
Doué d’une bonne élocution, il intervient fréquemment en séance publique – 43 fois sous cette première législature - et dans les domaines les plus divers, ce qui contrevient quelque peu aux règles de fonctionnement du groupe parlementaire communiste, marquées par une stricte spécialisation des tâches. Il s’investit dans la discussion de plusieurs chapitres budgétaires (marine marchande, presse, santé publique). Plus politiquement, il dénonce, le 21 janvier 1949, les méfaits sur la jeunesse d’une certaine presse et du cinéma américain. Il prend part aux discussions du projet de loi portant amnistie relative aux faits de collaboration (séances des 24 et 28 novembre 1950). Il souhaite alors renvoyer Jules Moch devant la Haute Cour de Justice. Il prend la parole, dans un autre registre, lors de la discussion du projet de loi électorale relatif à l’élection des membres de l’Assemblée nationale (22 et 23 février 1951).
Aux élections du 17 juin 1951, aucun apparentement n’ayant été conclu dans la première circonscription du Nord, la liste conduite par André Pierrard gagne environ 2 500 voix par rapport à 1946 et emporte un siège avec 18 % des 128 937 suffrages exprimés. Les trois autres sièges reviennent à Marcel Darou (SFIO), à Paul Reynaud (Indépendants) et au gaulliste Auguste Damette qui élimine le MRP sortant Robert Prigent.
Pour cette seconde législature, André Pierrard est inscrit à la commission de l’éducation nationale, à la commission de la reconstruction et des dommages de guerre, à la commission des immunités parlementaires et à celle du suffrage universel, du règlement et des pétitions. Il siège dans la première durant toute la législature. Il est nommé dans la seconde jusqu’en 1953 seulement. Il appartient à la troisième pendant les quatre années de son mandat. Enfin, il ne rejoint la quatrième qu’en 1954. Son activité demeure soutenue. Sans perdre de vue les intérêts du port et de la ville de Dunkerque, il oriente l’essentiel de ses 17 interventions vers les questions en lien avec l’éducation nationale, notamment à la faveur des débats budgétaires. Il demande sans relâche un accroissement des crédits de toute nature et, à l’inverse, pourfend annuellement des sommes allouées à un compte spécial du Trésor au titre de la loi Barangé. Il est, à ce titre, avec ses collègues socialistes Maurice Deixonne et Rachel Lempereur, l’un des plus vigilants défenseurs de l’école laïque. Successivement, il défend le développement du recrutement des élèves-maîtres des écoles normales primaires, en déposant la proposition de résolution du 13 août 1954. Le 1er avril 1955, il est l’auteur d’une proposition de loi tendant à affecter un crédit de 250 milliards aux dépenses d’investissements et de fonctionnement des services d’enseignement public du ministère de l’éducation nationale.
Il intervient également, par le biais de rapports ou en séance, dans le cadre des poursuites intentées à divers députés communistes : Marcel Cachin et Raymond Guyot en juin 1953; Jacques Duclos, Etienne Fajon et Francis Billoux le 22 juillet de cette année-là. Lors de la séance du 6 novembre, il développe longuement la thèse de l’inapplicabilité du décret Sérol aux faits incriminés. Auparavant, le 10 juin 1953, il est intervenu dans le débat d’investiture du président du Conseil désigné - Georges Bidault, qui ne fut pas élu -, sous la forme d’un réquisitoire en règle contre la politique extérieure de la France. Il est également intervenu contre la ratification des accords de Paris le 27 décembre 1954. Ses votes sont strictement conformes à la discipline du groupe communiste.
Les élections du 2 janvier 1956 voient sa réélection, la liste communiste qu’il dirige obtenant 17 % des 141 287 suffrages exprimés. Il retrouve la commission de l’éducation nationale, durant les deux années de la législature, et en devient le vice-président. Il siège à nouveau, comme membre titulaire cette fois-ci, à la commission des immunités parlementaires, de 1956 à 1958.
Son activité parlementaire est assurément plus réduite que précédemment : il ne dépose que quatre textes (un rapport, une proposition de loi et deux propositions de résolution) - dont deux d’intérêt strictement local - et n’intervient plus en séance que dans le cadre de discussions sur les événements de Hongrie (7 novembre 1956) et d’Algérie (28 mars 1957). Un tel ralentissement s’explique peut-être par son entrée au Comité central de son parti en 1954, ou par les tâches qui lui sont dévolues à l’Association France-URSS dont il est membre de la présidence nationale et dont il dirige le magazine.
Aux élections des 23 et 30 novembre 1958, André Pierrard se porte candidat dans la onzième circonscription du Nord (Dunkerque), mais il est battu au second tour par le socialiste Albert Denvers et ne se présente plus par la suite. Chargé de recherches à l’Institut pédagogique national, il prend, par la suite, et notamment en 1968, quelque distance avec la direction du parti communiste. Il s’est tourné vers la création romanesque. La Fugue Flamande, paru chez Julliard en 1971, a obtenu le prix du roman populiste.
Il disparaît le 26 juin 1997 dans sa ville natale de Cousolre.